L'ILLUSTRATION HORTICOLE,
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MIBLUSEAEION HOBPIEDEE,
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JOURNAL SPÉCIAL DES SERRES ET DES JARDIN,
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CHOIX RAISONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE RAPPORT ORNEMENTAL,
COMPRENANT
LEUR HISTOIRE COMPLÈTE, LEUR DESCRIPTION COMPARÉE, LEUR FIGURE ET LEUR CULTURE;
RÉDIGÉ PAR CH. LEMAIRE , D Professeur de Botanique; Membre honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes ; ee ET PUBLIÉ PAR
AMBROISE VERSCHAFFELT,
Horticulteur; Éditeur de la Nouvelle Iconographie des Camellias.
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7 Dixième Volume.
GAND, IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE F. ET E. GYSELYNCK,
Rue des Peignes, 36.
1963.
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L'ILLUSTRATION HORTICOLE.
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Planche 348.
…. PHALÆNOPSIS SCHILLERIANA,
PHALÉNOPSE DE SCHILLER.
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ETYM, Parara, Phaléne, nom d’une sorte de papillons crépusculaires ou noc- turnes; eue, apparence, aspect. En général, les fleurs des espèces de ce genre imitent assez bien l'aspect de certains lépidoptères.
Oncuinacez $ Vannezæ (S SARCANTRÆ. (SS$ Phalænopseæ Raicus )
latis obtuse acutis, tepalis rhombeis ob-
CHARACT. GENER. V. Biuwe, Bijdr. 294. t. 44. Linz. Orch. 215. Enouicn. Gen. PI. t. 1469. Cu. Leu. Flore d.S. et d. J. de l'Eur. I. 202. c. ic. et Jardin fleuriste, 111. PI. 283. etc. ete. — Loc: et figs citats addere veli: Bot. Mag. t 5184, 5212. Hamburger Gart.- u. Blumenz, Drittes Heft, p. 114-117. c. Spec Revis. Reicus. f. Xenia Orchid. II (1862) 1-4. PI. 101 (mala). Ducnanrre, Journ. Soc. impér. et centr. d’'Hort. 609. c. ic. bona. et 726-751. Oct. 1862. etc.
CHARACT. SPECIF. P. sepalis ligu-
tuse acutis multo latioribus; labelli par- titionibus posticis cuneato-ovatis, media ovali apice extrorsum utrinque bifalci ; callo quadricorni in basi. Rercns. f. }s i. cs (phrasi desiderate mullo nimis ad dis- linguendas inter se facile species incom- pleta !).
Phalænopsis Schilleriana Rercns. f. ls supra c*, Ducuarrre, Is cs, c. ic. et fig. analyt. optimis! Lips. Gard. Chron. 216 (1860). Ro. Wanner, Select. Orchid. Plants, PL 1. 1862. — — nostra tab, 348.
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Nous ne saurions mieux inaugurer le Tome dixième de l'ILLus- TRATION HORTICOLE (l)}, qu'en vulgarisant une plante aussi émi- nemment ornementale, que celle dont il va être question dans cette notice, et dont jamais encore une aussi belle et surtout aussi exacte figure n'avait, jusqu'ici, été donnée dans aucun recueil. Bien qu'elle ne constitue qu'une planche simple, néanmoins l'amateur peut, à son aspect, se faire une juste idée du mérite hors ligne d'une telle plante; son superbe feuillage surtout, si admirablement orné par la prodigue Nature, et qu'aucune autre figure n'avait aussi parfaitement rendu, conquerra tous les suffrages, ceux mêmes des connaisseurs les plus difficiles.
Comme toutes ses congénères, dont elle est bien certainement la
(1) Ainsi que nous en avons averti nos lecteurs, ce Tome (dixième) terminera la première série de ce recucil, laquelle se clora par une table générale des matières contenues dans les dix premiers volumes : mesure nécessaire pour leur faciliter la recherche de tant de notices et d'articles divers. Le Tome onzième de l'ouvrage total deviendra donc le premier de la deuxième série, et ainsi de suite.
TOME X, JANVIER 1862. 1
PHALÆNOPSIS SCHILLERIANA.
plus belle, elle est originaire de l'Inde orientale, notamment des Philippines (environ de Manille (!))}, et croît également sur les arbres. Nous regrettons de ne pouvoir consigner ici avec quelque certitude les renseignements historiques qui se rapportent à une aussi noble plante. L'époque vraie de son introduction en Europe reste même incertaine. M. Duchartre, notre savant confrère, ré- dacteur du Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture, auquel on doit un excellent et complet article sur le sujet qui nous occupe, rapporte {L. c.) que, dans le N° de juin 1856 de la Bonplandia (p. 173), M. Reichenbach, fils, signalait, dans une note relative aux plantes remarquables qu'il avait observées dans les serres de M. Linden, à Bruxelles, « une nouvelle espèce de Phalænopsis à feuilles maculées de blanc d'argent, à la manière du Sonerila (mar- garitacea) » et que, plus tard, il avait reconnu dans cette nouvelle espèce son Phalænopsis Schilleriana. Or, dans les catalogues de ce zélé et infatigable introducteur de plantes nouvelles (M. Linden), de 1855 à 1862, nous ne voyons aucune citation, aucune trace de l'espèce en question. Il y a-t-il eu là erreur du savant orchidologue alle- mand? De plus, et ce qui rend cette erreur probable, malgré l’affir- mation qui précède, c'est que la superbe maculature du Ph. Schille- riana, qui consiste en larges et nombreuses bandelettes transversales, irrégulièrement et profondément découpées-érosées sur les bords et d'un blanc faiblement translucide ou plutôt d’un blanc mat, tran- chant sur un fond d’un beau vert satiné, ne peut, en aucune ma- nière, être assimilée aux gouttelettes d'argent poli, éparses sur les feuilles de la trois fois gracieuse Mélastomacée, à laquelle on l’a comparée (?) assez légèrement, il faut l'avouer, si tant est qu'il s'agisse bien là de la même plante (doute que partage M. Duchartre, qui, outre la différence de coloration foliaire, admet, d’après l’auteur allemand, certaines différencesdans la conformation florale).
Deux faits plus certains, à ce qu'il semble, c'est que, selon le Gardener's Chronicle (mars 1860, p. 216), M. le consul G.-W. Schiller, qui possède à Hambourg une des plus riches collections d'Orchidées connues en Europe, l'avait reçue de Manille en 1858, et que M. Rei- Chenbach l'y regarda comme une nouvelle espèce (Ph. Schilleriana : dédicace, certes, bien justifiée) ; que, selon M. Duchartre, M. Marius Porte, introducteur tout récent de maintes plantes vivantes du plus haut intérêt botanique et horticole, en a envoyé divers individus, tant au Muséum impérial d'Histoire naturelle de Paris, qu'à l'an- cienne Collection Pescatore (entretenue et continuée heureusement
(1) Synonyme ; Lucon! (2) L’{lustration horticole est le premier recueil qui ait publié la figure de cette pans et le SEUL qui l'ait représentée exactement. En décembre dernier, dans l’éta- lissement de notre éditeur, M. A. Verschaffelt, un groupe de plusieurs jolis indi- vidus en était en pleine floraison et offrait le plus charmant aspect qu’on puisse rêver.
PHALÆNOPSIS SCHILLERIANA.
par son honorable veuve), à une époque que n'indique pas notre confrère ! En même temps, divers collecteurs anglais en adressaient quelques individus à divers maisons d’horticulture ou à des ama- teurs de leur pays. L'espèce n’est donc plus rare désormais dans les collections, où néanmoins elle est encore d'un prix élevé.
Un fait bien authentique, acquis à l'histoire de notre plante, c'est la diversité considérable du nombre de ses fleurs sur le même scape, dont la vigueur paraît dépendre à la fois, du milieu am- biant plus ou moins favorable où elle vit dans son pays natal, comme en domesticité, et de la culture plus ou moins appropriée qui lui est appliquée : ainsi, aux Philippines, un même scape, selon M. Porte et un autre voyageur anglais (M. B.-S. Williams), émet 80, 90 et même (selon ce dernier) 100 fleurs; dans les collections, jusqu'ici, le plus grand nombre de fleurs, données à la fois sur un seul scape, a été de 29 (Duchartre, dans la Collection Pescatore). De même, et cela va sans dire, et d’après des causes identiques, les feuilles subissent une variation semblable dans leurs dimensions. Ainsi, toujours selon M. Duchartre, M. Houllet, jardinier en chef du Jardin des Plantes {Muséum cité), a reçu de M. Marius Porte une de ces feuilles, qui n'avait pas moins de 0,42 de longueur sur 0,14 de largeur! Maintenant, étant connus la splendide pana- chure des dites feuilles, le nombre, la grandeur et le coloris des dites fleurs {Voir la Planche ci-contre), qu'on juge en connaissance de cause! et on dira avec nous, que si la Ph. Schilleriana n’est pas la plus splendide espèce de la famille, elle y a alors peu, bien peu de rivales, et qu'elle n'en a pas, jusqu'ici du moins, parmi ses sœurs!
De l'inspection des feuilles figurées dans la planche du Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture (L. c.), dont notre honorable confrère nous garantit la rigoureuse exactitude : de la description d'icelles par M. Reichenbach, et de l'examen que nous en avons fait d'après les individus qu'en possède l'établissement A. Verschaffelt, nous devons conclure que leur maculature, où pana- chure, comme on voudra, varie sensiblement. On a vu que le botaniste allemand la compare à celle du Sonerila margaritacea; le botaniste français écrit : « La coloration générale des feuilles est un blanc mat, un peu grisâtre; et c'est l'absence de cette couleur blanche, sur des points arrondis ou polygonaux, rapprochés en bandes transversales irrégulières, qui laisse voir le vert naturel de l'organe et produit ainsi l'apparence de macules vertes, tranchant sur un fond blanc. Cette coloration inverse du fond et des macules dans nos plantes, et dans celles que M. Reichenbacb, fils, à décrites, est fort curieuse. » L'auteur infère de là, que le sujet figuré dans sa planche, doit former le type d'une variété tranchée, qu'il nomme Ph. Schill. viridi-maculata Ducx.
Dans la figure que nous offrons ci-contre à nos lecteurs, et dont
PHALÆNOPSIS SCHILLERIANA. :
nous garantissons à notre tour la rigoureuse exactitude (et hätons- nous de dire, qu'il s’agit bien d’une espèce absolument identique), les choses ne sont point tout-à-fait ainsi, comme nous l'avons exprimé plus haut : ce sont des larges bandelettes blanches, continues (sans solution de continuité!), à bords irréguliers et irrégulièrement déchiquetés sur les bords qui tranchent sur un beau fond vert; dans celle donnée et approuvée par M. Duchartre, sur un fond vert grisâtre de petites macules vertes, arrondies, ou mieux polygonales, selon sa juste expression, sont rapprochées, et paraissent plutôt disséminées que réunies en bandes régulières {Voir surtout les trois feuilles supérieures !). Il nous semble de là, que l'artiste parisien a été plus exact dans le dessin de la fleur, que dans celui des feuilles, dont la réduction à moitié a peut-être empêché la rigoureuse repré- sentation. Nous ne saurions, en effet, supposer entre nos deux plantes une différence de maculature aussi prononcée. Enfin, s'il n’en est point ainsi, la variété établie par M. Duchartre, a raison d'être: mais alors notre plante est-elle donc le type de l'espèce? IL est regrettable, toutefois, que dans la planche du recueil parisien, les feuilles n'aient point été représentées de grandeur naturelle; il y avait certes place.
C'est une plante acaule, dont le rhizôme, extrêmement court, émet de nombreuses et robustes racines, longues de 0,25 à 0,30 et 0,45, cylindracées, blanches, adhèrant fortement à l'écorce des arbres, et dont les extrémités plus larges, méplates, pendent souvent dans le vide et affectent une coloration différente, brunâtre et verdâtre. Immédiatement, du collet du rhizôme s'élèvent 2-3 squa- mes inégales, feuilles abortives, au-dessus, ou mieux, du milieu des- quelles sortent les vraies feuilles, variant en nombre de trois à cinq dans les individus, jusqu'ici cultivés (et plus, probablement, dans le pays natal), ovales, lancéolées ou tout-à-fait étalées, oblon- gues, légèrement obtuses, subinéquilatérales, légèrement mucro: nées au sommet, convexes en dessus latéralement, avec sillon en-
foncé (nervure médiane), dès-lors fortement carènées en dessous au milieu; colorées et panachées comme nous l'avons dit, d’un rouge obscur en dessous, et là criblées de petits points enfoncés ; dimen- sions, selon la vigueur, comme il a été dit ci-dessus.
Scape radical, cylindrique, grêle, récurve ou subdressé, d'un rouge brunâtre et ponctué, plus ou moins ramifié et florifère, selon la force des individus, vêtu de rares et très petites squamules: fleurs très grandes (0,06-7 et 8 de diamètre!), fort semblables (fabrica, magnitudine et colore) à celles de la Ph. amabilis et surtout de l'intermedia: fond blanc, faiblement relevé de rose, dont la nuance s’avive en avançant vers le centre; les trois segments exte- rieurs (lun dressé, les deux autres défléchis, ut mos!) sont oblan- céolés, arrondis-obtus au sommet: les deux intérieurs opposés, très grands, cunéiformes à la base, très élargis au milieu, puis peu à peu
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PHALÆNOPSIS SCHILLERIANA.
rétrécis, arrondis au sommet (rhomboïdes), planes; labelle, à peu près de la longueur des segments externes, longuement onguiculé, puis trilobé; lobes latéraux, dressés-incurves, subconformes aux deux segments internes (beaucoup plus petits); l'intermédiaire plus petit, presque onguiculé-rétréci à sa base, puis ovale et bilobulé au som- met en deux sortes de cornes divergentes; ces trois lobes délicate- ment et finement ponctués de rose, avec quelques points d’un cramoisi vif à la base des deux latéraux ; là entre eux un cal (1) stipité, décurrent en deux lames épaisses, bimucronces Retcus. Glandule ovoide- cordiforme; rostelle à deux pointes, selon M. Reichenbach; à une seule, selon M. Duchartre, etc.
Ainsi que nous l'avons dit, d'après M. Marius Porte, qui a eu l'heureuse chance de l'observer toute à son aise, dans sa station . natale, cette admirable Orchidée se plait sur les grands arbres dans les Philippines, à trois ou quatre cents mètres d'altitude supra-marine, dans les forêts où la sècheresse est plus longtemps dominante (on ne la rencontre pas dans celles sombres et humides), où la température varie entre 20 et 30°10 R. Elle s'attache latéralement aux troncs des arbres, de préférence aux branches; il résulte de ceci qu'elle est l'une des Orchidées tropicales-indiennes les moins délicates : cir- constance que cite M. Duchartre, d’après l'affirmation de M. Houllet, qui, entre tous ses autres mérites jardiniques, a celui de cultiver les Orchidées d'une facon modèle.
Nos lecteurs seront peut-être bien aises de connaître toutes les espèces de Phalænopsis découvertes jusqu'aujourd'hui; ils en trou- veront la liste descriptive dans une de nos prochaines Miscellanées.
Présentée en fleurs à la grande Exposition quinquennale (la 5°)
de la Société royale d'Horticulture et de Botanique de Gand (2, 3, 4 mars 1862) par notre zêlé éditeur, M. Ambr. Verschaffelt, parmi les plantes nouvelles, sous son nom même de Phalænopsis Schilleriana. Ses grandes et belles fleurs, son admirable feuillage, ont captivé tous les suffrages des milliers des visiteurs, qui se sont pressés alors dans le vaste salon du Casino. Ca, L:
Explications des Figures avalytiques.
Fig. 1. Partie supérieure du gynostème, avec l’anthère en place, le rostelle et la fossette stigmatique. Fig. 2. Pollinies, avec la glandule et la caudicule. Fig. 3. Les mêmes, vues par derrière, mais seulement avec l'extrémité dilatée de la caudicule ; sur les côtés se voit la fente profonde qui les divise (ex Ducuantre 1)
CULTURE. (Serre Cu).
À ce sujet, la planche ci-dessus est parlante; ménager les serin- gages en tout temps et surtout en hiver. sn de
(1) Ou mieux caroncule (carunculu), mot bien mieux approprié que celui de ca/, ct qu’emploie le premier (?) M. Duchartre (1. c.); nous ferons désormais usage. (Nous reviendrons prochainement sur une aussi juste expression.)
Planche 349.
CAMELLIA BELLA ROMANA,
(CameLLra 3apoNICA, bybrida? v. potius gemina varietas hortensis.)
ÉTYM. V. ci-dessus, Te VIII, PI. 306. Nous devons faire ici à ce sujet une recti- fication nécessaire, omise par mégarde à l’étymologie de la planche citée. On sait que des coutumes ou plutôt des manies des hommes de lettres et des savants des
crnicrs siècles était de latiniser leurs noms patronymiques. Or, l'orthographe vraie de Camellia serait Kamelia, de Kamer, missionnaire-jésuite, morave de nation (V. 1. c.), qui envoya des plantes des Philippines (de Manille, où il passa lusieurs années) en Europe, à la fin du XVIIe siècle. On lui doit des mémoires sur es plantes qu’il y a observées. Linné, en altérant doublement son nom, lui a dédié le genre Camellia, parce que, dit-on, il aurait introduit du Japon, en Europe, le premier Camellia, en 1759. Nous avons aussi dans divers ouvrages reproduit cette assertion, qui nous paraît aujourd’hui assez peu fondée, en raison de la différence des époques. En effet, puisque Kamel résidait à Manille dans le dernier quart du XVIIe siècle, et envoyait de là des plantes jusque près de 1700, en lui supposant trente à trente-cinq à cette époque, quel âge aurait-il done eu en 1739? Les docu- ments nous manquent absolument pour résoudre la question. (Le mot CaMezt, employé généralement, est italien.)
TERNSTROEMIACEÆ CAMELLIEZ,
CHARACT. GENER. De his confer, benevole lector, observationes in loco CHARACT. SPECIF, supra citato adhibitas.
PRAIRIE PANNE
Œillet flamand gigantesque, pour ainsi dire, ce magnifique Ca- mellia, de la catégorie des Perfections, a été gagné de semis en Italie, d'où il a été récemment envoyé à l'établissement A. Ver- schaffelt, dont le‘chef, on s’en doute bien, s'est empressé de le faire multiplier, en faveur de ses nombreux clients, amateurs de ce beau genre de plantes.
Comme variété, elle se distingue par des fleurs presque de pre- mière grandeur, formées de grands pétales presque tous égaux, arrondis, insérés-imbriqués avec toute la régularité qu'on exige des Camellias de la section à laquelle elle appartient. Sur un fond rose général se détachent de nombreuses stries de grandeur diverses d'un cramoisi vif, en mème temps que les bords des pétales sont finement vergetés-striolés de la même teinte. Le feuillage en est particulièrement ample et beau; et M. A. Verschaffelt a pu se convaincre et de la constance de son coloris et de sa floraison, aussi abondante que facile.
CH. LEM. CULTURE,
Notices à ce sujet désormais à passer sous silence, et culture du reste bien suffisamment connue.
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Planche 350.
VIOLA ARBOREA BRANDYANA,
YIOLETTE en arbre de BRANDY.
ÉTYM. Nom de la même plante (V. odorata) chez les Latins (PLine, Viraire, ete.) et tous leurs poètes ; adopté depuis par tous les botanistes anciens et modernes.
VioLacezÆ S Vioueæ.
CHARACT. GENER. } Varietatum plus minus spuriarum sicut et hybridarum CHARACT. SPECIF, } nunquam exponimus.
Viola arborea Brandyana (/loribus variegatis) Horr. Tab. 550. Varietas genuina Violæ odoratæ artificiose culta.
EN
Au printemps, la Violette! Qui n’a entendu dans les rues de l'im- mense capitale française, cette reine des villes du monde, retentir ce cri, mille et mille fois répété chaque jour dans les carrefours, dans toutes les rues, lorsque le soleil quitte le signe du Bélier pour entrer dans celui du Taureau : en d'autres termes au printemps? Qui refuserait ses cinq ou dix centimes à la coquette bouquetière qui lui présente un odorant bouquet de ces délicieuses fleurs, n’en ferait présent à quelque représentant de la plus charmante moitié du genre humain, quel que soit le pays qu'il habite, et dans son jeune âge surtout? Qui, seul, et mieux en compagnie de quelque être bien cher à son cœur, n’a senti un bien doux, un bien vif plaisir à cueillir lui-même l'humble Violette parfumée, modestement cachée sous son épais feuillage, que protège au printemps l'ombrage nais- sant des bois....? etc. S
Ecoutez Ovide : alors
Jam Viocas puerique legunt, hilaresque puellæ !
Ainsi que la Rose, la Violette, chez tous les peuples, a été aimée, recherchée, a inspiré à l’envi les poètes. Connue de toute antiquité, elle est citée avec louange dans la Bible; les Grecs lui donnaient le nom de #; les Latins celui de Viola.
Une aussi gracieuse plante devait nécessairement avoir une ori- gine divine, et les Anciens n'ont pas manqué de lui en attribuer une telle. Aussi la Mythologie raconte-t-elle que, lorsque le maitre des Dieux, pour soustraire sa chère Io aux fureurs jalouses de sa légitime moitié, l'eût changée en génisse (1), il fit naître la Violette pour en tapisser les prairies où elle devait paître; de là son nom d'#v. Selon une autre version, Jupiter, parcourant l'Zonie (Asie
(4) I faut lire dans les Métamorphoses d'Ovide ce charmant épisode (Cant. I. Chap. XX. XXI.), où toutefois il n’est pas question de la Violette,
VIOLA ARBOREA BRANDYANA.
mineure), une nymphe lui présenta une Violette, comme un des objets les plus recherchés dans cette contrée. La Violette fut tou- jours chère aux Grecs de l'Attique, qui porta aussi le nom d'Ionie, en souvenir d'Ion, chef des Hellènes, qui le regardaient comme le fondateur de leur race.
Le père RaApPIN attribue aussi à la Violette une origine céleste, mais il admet, toujours d’après la FABLE, une version différente. Selon lui, Diane, pour soustraire une de ses nymphes aux pour- suites ardentes de son frère Apollon, la changea en Violette. Voici ce passage, que nous regrettons de ne pas citer en entier comme étant un peu trop étendu, et que le lecteur eût peut-être lu avec plaisir :
Nec Viola ipsa suos longum celabit odores, Quæ, ferrugineo dum sese obnubit amictu, Frondibus in mediis humili de cæspite surgit Ipsa humilis simplexque, et simplice perlita fuco, Et si sunt veri vates, nec vana locuti : Nympba fuit quæ jam flos est, comes una Dianæ. a florem nam Diva puellam Esse dedit, tanto pro virginitatis amore, Cui suus est honos et primum fervat odorem.
s Flos aulem nasci valles solet ille per imas _Sponte sua terræ pretiosum munus agrestis,
Rap. Hort. lib. 1. vers. 234.262.
EVaRISTE ParNy, dans son charmant poème des-fleurs, inter- pelle ainsi la Violette :
Vous vous cachez, timide Violette!
Mais c'est en vain: le doigt sait vous trouver. Il vous arrache à l’obseure retraite
Qui recélait vos appas inconnus ;
Et destinée aux boudoirs de Cythère,
Vous renaissez sur un trône de verre,
Ou vous mourrez sur le sein de Vénus.
MOLLEVAUT, dans son poème : Les Fleurs, ne pouvait oublier la Violette; nous ne citerons du morceau qu'il lui a consacré que le court passage qui suit ; tout le reste fesant allusion à la politique, et nous abhorrons la Politique (1), en fait de Science et de Poésie!
_+ + + . Cette Violette en fleur Douce, timide, sans honneur, Qui se prosterne au sein de l'herbe, Sans penser qu'une aimable odeur Trahira sa chaste candeur. Fer Re ee (ON 18)
(1) On se rappèle que, lors des deux reslaurations, la Violette était un signe de ralliement! Pauvre et humble fleur, qu’avait-elle à faire duns cette galère?
dat del nd dE cut di: Lonte se.
VIOLA ARBOREA BRANDYANA.
ConsTANT Dugos lui a consacré une charmante Idylle (Id. III); nous ne pouvons empêcher d'en citer les strophes suivantes :
1. _ Aimable fille du Printemps, Timide amante des bocages, Ton doux parfum flatte mes sens,
Et tu sembles fuir mon hommage.
. . . . .
3. Sans faste, sans admirateur, Tu vis obscure, abandonnée; Et l'œil encor cherche ta fleur, Quand l’odorat l’a devinée.
4. Sous les pieds ingrats du passant, Souvent tu péris sans défense; Ainsi sous les coups du méchant, Meurt quelquefois l'humble Innocence.
. . . . . . . . . . .
9. Viens prendre place en nos jardins, Quitte ce séjour solitaire ; Je te promets tous les matins, Une eau limpide et salutaire.
10.
Que dis-je? non! dans ces bosquets Reste, à Violette chérie!
Heureux qui répand des bicnfaits Et, comme toi, cache sa vie.
Le même poète, dans son intéressant ouvrage (1), cite de plusieurs autres auteurs quelques gracieux morceaux inspirés par la Violette. Nous n'osons pastoutciter,et devons nous contenter d'admettre encore ici deux ou trois strophes de l'Anglais ABRAHAM CowLEY, strophes vraiment dignes de Tibulle; ce charmant auteur attribue la couleur de la Violette aux baisers de Vénus; et en même temps en cite poéti- quement les mérites pharmaceutiques. C'est elle-même qui parle :
5. 74 Ergo nascenti mihi multa raptim Dumque odoratum mea mulcet aura, Millia impingit Venus osculorum, Dumque gustatum sapor ipse inescat, Et sacro labrum mihi purpurascens Dumque mirantes color et venustas Nectare tingit. Palpat ocellos, 8.
Utili lenocinio salubres
Corpori succos simul administro ;
Blanda et ægroto medicina quondam. Digna Epicuro.
. . . . . . . . . . .
Nous remplirions bien des pages de ce recueil, si nous voulions y relater tous les petits poèmes, latins antiques, latins modernes et français qu’elle a fait naître, sans compter ceux composés dans d’autres langues : mais force nous est de nous arrêter, sous peine d'abuser peut-être de la patience de nos bienveillants lecteurs.
à Les re Idylies et Poésies diverses, par Coxsranr Duros; Paris, Janet, 18. 2me édition.
TOME X. — JANVIER 1863, 2
VIOLA ARBOREA BRANDYANA.
On sait que dans le langage des fleurs, en Orient, la Violette signifiait pudeur, modestie; et sa variété blanche, innocence. |
Ceci dit, arrivons plus spécialement à notre sujet.
Le genre Viola (Auct. antiquis et Tourn., L. etc.) a pour type la Viola odorata L. (et omnes!), qui croît dans TOUTE L'EUROPE, s’avance même très loin dans le Nord, et se plaît dans tous les endroits om- bragés, un peu frais, dans les prés, les bois, le long des haies, etc. C'est l'une des premières plantes qui montrent ses fleurs même avant le printemps, et qui le plus souvent refleurit encore en automne.
Primula pratorum soboles et prævia Veris. SAUTEL.
Elle a pour sœurs cent cinquante autres espèces environ, qui, en général se montrent dans les parties tempérées des deux hémisphères (Europe, Asie, Amérique); le plus petit nombre dans les parties tropicales et subtropicales (Afrique, Canaries, Asie orien- tale, îles de la Sonde et archipels de l'Inde australe, etc.). C'est l'un des genres les plus naturels du système, et on en reconnait les espèces, quelque diverses qu’elles soient, au premier coup d'œil. Toutes sont herbacées, annuelles ou plutôt vivaces, très rarement suffrutescentes.
Celle dont nous avons à nous occuper, n’a, malgré son nom, rien de commun avec les Viola arborea et arborescens des botanistes: et Son état arborescent (simple!) dépend de l'habilité employée à sa culture; c’est-à-dire, en en supprimant avec soin tous les stolons, dont le central laissé ad hoc. La variété dont il est traité spéciale- ment ici, ressemble beaucoup à celle dite Violette Bruneau, à fleurs pleines et panachées également; mais chez cette dernière, les pé- tales intérieurs seuls sont panachés. Ce peut être la même, devenue subcaulescente, et obtenue ainsi de semis. Nous pensons qu'elle appartient plutôt à la variété dite : Violette de Parme!
Quoi qu'il en soit, on la doit à M. C. Brandy, amateur, au Mans (départ de la Sarthe, France), qui l’a obtenue de semis et en a cédé l'édition entière à notre éditeur, lequel se propose de la mettre dans le commerce au printemps de cette année (1863). Elle fera merveille dans les serres froides, aux premiers jours du printemps, avant
même que les frimas aient disparu des alentours: et sa nature per- _ mettra de l'offrir à qui de droit (il n'est pas nécessaire de spécifier,
se n'est-ce pas, ami lecteur?) comme bouquet tout fait. ae ë : Se CH. Lan:
CULTURE. es (Cu. pr. S. rn)
Terre légère, mais sèche; à tenir près de jours: retrancher avec som tout stolon, tout rameau latéral; à moins que ce ne soit pour la multiplication. an | . AT.
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DATTIER DES FORÊTS.
ÉTYM. @ofub, le Palmier par excellence, le Dattier. Puoencacez (Palmaceæ, vulgo) $ Conyrnex.
CHARACT. GENER. Flores dioici in spadice ramoso spatha simplici completæ cineto sessiles bracteati, ÿ : Calyx eæte- rior cupuliformis 3-dentatus; interior 5- sepalus; præfloratione valvata. Stumina 6 (rarissime 5? v, 9) ex imo calyce inte- riore; filamentis brevissimis subnullis, antheris linearibus crectis. Q : Calyx ext. cupularis 3-dentatus, int. trisepalus ; præfloratione imbricata. Ovaria 3 glo- boso-ovata distincta, uno maturescenti ; ovulis crectis. Stigmata sessilia uneinata. Bacca (Drupa Envuicn.) monosperma ; sarcocarpio molli; endocarpio tenui- membranaceo. Semen lincari-oblongum sulco centrali longitudinali exaratum. Albumen corneum tes(æ radio sulcum ventralem intrante simplici v. lobato- ruminatum. £mbryo dorsalis v. subbasi- Jaris.
Caudex mediocris (1) v. fere nullus annulatus : frondes omnes terminales pinnalæ basi arcte amplectentes, tandem tn fibrillitium solufæ, pinnis angustis rigidiusculis in greges dispositis rarius subregulariter distichis induplicatis inte- gerrimis v. breviter bifidis, imis in spi- nas subulatas contractis ; Spadices inter frondes erumpentes spatha sublignosa ancipite cinchs; peduneulo compresso, ramis florigeris subfastigiatis ; flores co- riaceo-membranacei bracteis membrana- ceis parvulis suffulli ; Baccæ flavescentes v. purpurascentes ; endocarpio albo.
Ex Kunrn, Enum. Pi, II], 255.
É
Phænix (antiqui auctores! Tneopne. Diosc. Puixe, etc.) L. Gen. 1224. Juss. Gen. p. 58. GzærTN. Fruct. 1. 95. t. 9. f. 2. Laucx, Dict, bot. Eneyc. (Dattier), I. 261. HI. d. Genres, t. 895. Dunam. Arb 4.t. 1-5. Roxs. Corom. t. 74. 275. Poirer, Hist. d. PI. Yi. 108 Manr. Palm. Gen. 257. t. X.f. 1.Z f. A. t. 190. 124.156.164. Enoricu. Gen. 1765. Kuwrn, 1. e. Meisx. Gen. PI. 557 (267). — Dacuez, ADans. Fam. 25. — E£late L. Mus. Cliff, 12. Juss. Gen. 58. Arrox, Hort. Kew. III. 477, Lamnek, Dict. bot. Encyel. (sub InouL), I. 244. HI. d. Gen. 893. Phoni- phora (Phæniphora!) Neck, Elem. HI. 502. (Nos.),
CHARACT, SPECIF. P. pinnis per fascieulos suboppositos dispositis ensi- formibus spina terminatis tetrastichis.…! Roxs. 1. i. c.
— Caudex longus, crassiuseulus. Par- tes fructificationis prorsus ut in P. fari- nifera, sed ovaria ad basim squamulis 6 cincta. Fructus longiores, flavescentes v. rubescentes. Krn, ï. c.
Phæœnix sylvestris Roxr FI, ind, UT. 787. Mant. Palm. t. 156. — Elate sylvestris L. Sp. 1639. Lawack, I s. ç* (sub Inver !).
Katou-Indel Rueene, Hort. Mal II. 4 22-25 (Ray; Henm.; Buru.; Kæuwer. etc.)
Dans les Miscellanées de notre Te VI (1856, p. 85, cum icone), nous avons entretenu déjà nos lecteurs d'une belle plante de cet intéressant genre, dont le type et la eue espèce, le P. dacty-
lifera, fait, par ses savoureux et innombra principale des Maures et des Arabes
les fruits, la nourriture de l'Afrique francaise,
vulgo Algérie. Là, en effet, on la cultive en grand dans ce but; et au milieu de l'immense et affreux désert, dit Sahara, dans chaque oasis, petit paradis terrestre, où les hommes et les chameaux des
caravanes retrouvent la vie,
prête à leur échapper sous les vagues
de sable brûlant, soulevées par le mortel simoûn, autour des puits et de l'eau fraiche des sources, ombragés seulement par quelques Palmiers de cette espèce, ce sont encore les fruits nourris-
(1) Lapsus calami! nonnullæ autem species ut P. dactylifera, sylvestris, neenon
elatæ grandiores! triginta enim pedes et etiam ultra sæpe in altitudinem attin-
gunt; posterior viginti et viginti-quinque; atque etiam, send. CI. Poirer, P. dacty-
lifera 60 et 80 pedes altitudine æquat !
PHŒNIX SYLVESTRIS.
sants de cet arbre (1) qui aident au besoin à réparer leurs forces. On sait que, connu et remarqué de toute antiquité, le Dattier est le premier aplophyte qui ait mis les Anciens sur la voie de la connais- sance des sexes chez les plantes. En effet, dès les temps les plus reculés, la fécondation artificielle était pratiquée Fa ces arbres par les indigènes de l'Arabie ; la Bible et les écrits des anciens bota- nistes de l'antiquité ne peuvent laisser de doutes à cet égard; et dire que, malgré toutes ces preuves multipliées, incontestables, la résence des deux sexes chez les végétaux ait été niée, jusqu'à a fin du dernier siècle, et même presque jusque dans ces derniers temps, malgré les écrits de Linné et de tant d'autres auteurs, et malgré tant de preuves incontestables, si naturelles, si élémentaires!
- Omnia ex ovo, et de nihilo nihil!
Nous regrettons de ne pouvoir nous étendre ici quelque peu à ce sujet, ni raconter, en citant les beaux vers de Pontanus, les amours des deux célèbres Palmiers d'Otrante (9) et de Brindes (w). L'histoire seule du Dattier remplirait plusieurs pages de ce recueil.
L'espèce qui nous occupe, est loin de présenter les éminents avan- tages économiques de la célèbre et antique congénère dont nous venons de parler; mais elle est, sinon aussi essentielle au bien-être humain, du moins utile aussi aux indigènes, et hautement ornemen- tale, et dans son habitat naturel et dans nos serres.
Elle croît dans l'Inde, et notamment au Malabar et dans l'ile de Ceylan; outre son bois et ses frondes, que les habitants savent em-
loyer à divers Mo te ils tirent, par incision, du caudex une iqueur abondante, dont ils obtiennent, par la fermentation, du sucre et un spiritueux enivrant (notre planche représente une scène de ce genre). Voici, d'après les auteurs, la description (usuelle!) qu'en donne de Lamarck (IxpeL! 1. c.).
« Ce Palmier, en général peu élevé, pousse au sommet de son tronc un faisceau de feuilles pennées, assez grandes, épineuses à leur base. Les folioles de ces feuilles sont ensiformes, pliées en deux longitudinalement, vertes, glabres; et selon Linné, elles sont opposées ou disposées par paires.
» Les spathes naissent dans les aisselles des feuilles, s’inclinent et pendent sous leur faisceau, et se partagent en deux valves, lais- sant à découvert un régime ou spadix rameux, paniculé, portant la fructification. Aux fleurs, qui sont petites, nombreuses, verdâtres et sessiles le long des rameaux du spadix, succèdent des fruits ovales, de la grosseur des baies du Prunellier, ou Prunier épineux, mucronés à leur sommet, d’un rouge brun ou noirâtre dans leur maturité, ces fruits contiennent, sous une écorce mince, lisse et cassante, une chaire presque farineuse, douce, qui environne une coque presque osseuse, oblongue, munie latéralement d’un sillon, et contenant une semence blanchâtre et amère. » Cu. Lem x
CULTURE. (S. Cn).
.… Nous avons déjà et à plusieurs reprises, quand il s’est agi de divers autres Palmiers, indiqué tout ce qui convenait à la culture de ces beaux et fiers végétaux. Celui dont il s’agit ici n'offre, sous ce rapport, aucune particularité à mentionner.
. .
(1) Des Aplophytes (Endogènes en arbre) et des Mé: t î $ dénominations logiques ; v. note (1), sub be 264, Te VAI. Le _
Mi mins
MISCELLANÉES.
PRXSI0EO0812.
PARARAIS
De l'ATAVISME (l) par fécondation naturelle ou artificielle.
À la séance du 7 septembre de l'année dernière (1862) de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne (Toulouse, France), nous lisons dans les Annales de cette Société (sept. et oct. 1862, p. 173), dont on ne saurait trop louer les efforts pour faire pro- gresser la science horticulturale, nous lisons qu'un membre, M. Fr. Suran, a présenté « un gros ceps de Vigne, chargé de fruits blancs et noirs, soit sur la même grappe, soit sur des grappes distinctes : les unes composées entièrement de grains blancs, les autres de grains noirs (2). » ;
Au premier abord le fait parait purement et simplement curieux ; mais avec la réflexion, il acquiert une grande importance au point de vue physiologique; il est digne d'attirer l'attention des botanistes philosophes.
A quoi est due la présence, soit séparée, soit confondue, des deux couleurs indiquées dans les fruits de ce ceps de Vigne? Évidemment au mélange des pollens de deux variétés distinctes de Vigne, l'une à fruits blancs, l'autre à fruits noirs, mélange opéré ici par les vents ou les insectes. Pareil fait a lieu quelquefois chez l'homme! N'a-t-on pas vu, par l'union d'un père nègre et d’une mère blanche ou vice versa, des enfants naître p1es? Ceci ne souffre pas de discussion et n'a rien d'extraordinaire ; tous les jours, dans les jardins, se pro-
duisent des faits analogues. Aïnsi, par exemple, on a vu sur le
Pècher naïtre et mürir côte à côte, des pêches et des brugnons; sur le Poirier des fruits de variétés qui lui étaient étrangères ; dans les plantes d'ornement, ces observations sont bien plus fréquentes; sur le Camellia, notamment, paraissent tout-à-coup desfleurs absolu-
(1) On entend par atavisme en Anthropologie ce fait remarquable, que des enfants, ne ressemblant point à leurs parents immédiats, offrent souvent les traits ou des ayeux, ou des bisayeux, ou même des trisayeux, abstraction faite même de ceux des ascen- dants intermédiaires. Ce phénomène se produit quelquefois dans des familles entières. Les animaux présentent les mêmes faits, surtout chez les chevaux. Par analogie, les végétaux, on le pense bien, obéissent à cette mystérieuse loi de la Nature; ct l’ata- visme chez eux est manifeste, principalement chez les hybrides ou les variétés croisées.
(2) Là se borne l'indication du Journal toulousain; mais si cette remarquable variété est un bon raisin de table, clle méritcrait d’être propagée et cultivée en grand.
TOME X. — MISC. JANV. 1805. 1
2 MISCELLANÉES.
ment différentes de celles qui sont propres à la variété qui les pro- duit et que l’art du jardinier sait conserver par le greffage; et, fait bien digne d'examen, ces jeux de la nature se montrent à leur tour sinon parfaitement, du moins longtemps, constants. Dans le genre Citrus de tels phénomènes ont lieu communément; et tout le monde connait cet oranger dit BIZARRERIE, dont nous avons jadis déjà parlé quelque part, qui, sur le même pied, produit des fleurs de bigarradiers et de citronniers divers, des fruits des uns ou des autres (entr'autres des Bigarradiers dits Pomme d'Adam, où Cornu); et le plus souvent ces fruits offrent nettement, réunies sur le même, des tranches appartenant à des variétés et même à des espèces fort différentes. Par quel étrange mystère, les fleurs et les fruits de dix ou douze variétés se montrent-ils chez une seule et même plante, qui, de plus, chaque année varie excessivement sous ce rapport et n'est jamais elle-même proprement dite?
_ Il ya sur ces matières une bien intéressante histoire physiologi- que à composer, un beau livre à écrire, et nous croyons que M. Eecocq, professeur d'histoire naturelle à Clermônt-Ferrand, qui s'est si avantageusement occupé de matières analogues, est peut-
être l'homme le plus compétent qui puisse élucider ces arcanes de la Nature.
Morphologie végétale.
Les exemples de périgones (périanthe, corolle, comme on voudra) polypétales devenant gamopétales, ou de périgones gamopétales de- venant polypétales, ne sont pas rares: dans l’histoire des métamor- phoses des plantes, et voici un fait qui se rapporte au dernier cas:
M. Delache, horticulteur à St-Omer (Pas-de-Calais, France), nous a dernièrement adressé un petit ramule avec une fleur, parfaitement développée, d'un Correa, qu'il nous dit avoir obtenu de graines et avoir remarqué comme une curieuse monstruosité! On sait que * dans ce beau genre de Diosmacées, le calyce est gamosépale, la co- _ rolle gamopétale : c’est-à-dire, que chez l’un et l'autre périanthe,
les quatre parties constituantes sont étroitement soudées en tube.
Dans la fleur en question, le calyce est composé de quatre sépales distincts, ovés-acuminés; la corolle, de quatre pétales entièrement libres, subétalés, divisés aussi jusqu’à l'extrême base. C’est là un intéressant exemple de Morphologie végétale, à consigner ici dans l'intérèt de l'histoire physiologique des plantes, dont il faut espérer que quelque savant botaniste dotera un jour la science.
Autant que nous en avons pu juger d’après l'extrême brièveté du ramule funiflore!) en question, la fleur nous semble appartenir au Correa pulchella (Mackay; Bot. Mag. t. 4029. Bot. Reg. t. 1224.
MISCELLANÉES. A à
Lopp. Bot. Cab. t. 1864), ou à quelque espèce fort voisine, à nous inconnue; car-les icones que nous citons, assez médiocrement exécu- tées, ne se rapportent qu'assez imparfaitement à notre plante. Chez celle-ci les feuilles sont nettement elliptiques, rugueuses et glabres- centes aussitôt leur développement, mais en dessous blanches- drapacées; dans la première jeunesse, elles offrent, comme sur les ramules, une pubescence, qui consiste en petits bouquets de poils, non stelliformes, comme il a été dit, mais imitant très bien le port de petites mousses microscopiques. Ces bouquets se remarquent également sur les parties du calyce et de la corolle (rouge); sur les ramules ils forment un tout presque non interrompu et leur donne une teinte ferrugineuse.
C'est là certainement, et par son curieux fait morphologique, et par son port, une plante d'un grand intérêt pour l'ornement des serres froides. Nous tâcherons de nous procurer de plus amples documents pour en donner une description plus satisfesante et plus complète.
S'agirait-il d'une espèce inédite?
—“$06— D'an cône mâle du DION EDULE.
Dans le Tome II (1855) de l'AMlustration horticole, nous avons publié une grande et complète notice sur cette belle Cycadée, l'unique espèce du genre (V. 1. ce. Misc. p. 9 et 93), avec les carac- tères génériques et spécifiques révisés, outre deux très belles plan- _ ches, représentant le port de la plante (PL. in-8°), et ses cônes mâle et femelle, les écailles des dits, les fruits, etc., etc. (PI. in-4°); or, nous rappelons volontiers et le Dion (ou Dion!) edule Linpr.. et la dite notice à nos bienveillants lecteurs; par cette raison, surtout, que, dans son dernier ouvrage sur les Cycadacées (Prodromus Syste-
matis Cycadearum, Utrecht et Amsterdam, 1861), notre confrère, M. Guiz. MIQuEL (article Dioow, p.10 et 22), a entièrement passé celle-ci sous silence. Vous aimons à penser que c'est par mégarde, car il connaît et lit l’ZUustration horticole. | = Ce savant botaniste et nous, avons chacun, d’après nature, figuré
de notre côté (IS cs) un cône mâle du dit Dioon; et nos figures et nos descriptions sont absolument identiques; et nous ne serions pas revenu sur ce sujet, sans la circonstance qui suit :
On nous a récemment communiqué un autre cône mâle de ce Dioon, qui nous paraît différer notablement de ceux observés par M. Miquel et par nous; ceux-ci sont cylindriques-oblongs, mesurent vingt centimètres environ de longueur, sur cinq à six de diamètre. Celui qui fait le sujet de cette note est absolument ovoïde, mesure
MISCELLANÉES.
quinze centimètres en longueur sur huit de diamètre et vingt-six de circonférence dans sa plus grande largeur; les précédents n’en ont pas plus de seize dans ce sens. Notre individu cependant ne nous a pas paru avoir encore acquis tout son développement, car le pollen en était resté à l'état concret. En outre, les squames anthérifères, bien qu'imbriquées, en sont distinctement disposées en séries linéaires-ascendantes, et contiguës-rayonnantes sur l'axe, longue- ment spathulées ; elles sont au moins au nombre de vingt à vingt- deux (partie moyenne du cône) par chaque tour de spire; chacune d'elle a trois centimètres de longueur, sans son extrémité courbe- ascendante (drapacée), qui en a deux! Serait-ce là une seconde espèce de Dioon?
(Dioon strobilosum Nos.)
Malheureusement distrait par d’autres soins, nous avons négligé d'examiner les frondes de l'individu qui avait produit ce remarqua- ble cône ; et depuis nous ne savons ce qu'est devenue la plante, en possession alors de M. Alexis Dallière, horticulteur à Ganü, et tenue en serre tempérée.
De la Flibusterie horticole.
Comme les Arts, comme l'Industrie, comme le Commerce, l'Hor- ticulture a aussi ses flibustiers, ses escrocs, ses charlatans; mais jamais, au grand jamais, aucun individu de ces estimables corpora- tions n'avait poussé aussi loin l'audace et le génie que les frères Balme, condamnés chacun, par la police correctionnelle de Paris, à un an de prison et à 50 francs d'amende : bien faible, bien minime récompense d'aussi hauts faits! peine vraiment dérisoire! car, à l'expiration de celle-ci, ils conserveront en poche les écus escro- qués! et pourquoi ne leur a-t-on pas fait rendre gorge?
Nous nous rappelons fort bien avoir vu ces aimables industriels étaler leurs prodigieuses plantes, leurs mirifiques dessins, aux cou- leurs mirobolantes et fantastiques, à Gand, Place d'Armes, il y a environ une quinzaine d'années, mais où ils ne firent qu'un bien court séjour, en raison sans doute de ce que le public horticole gantois avait eu le mauvais goût de ne pas se laisser prendre à d'aussi allèchants appâts! Mais revenons à Paris.
Comment, au centre de la civilisation, des beaux-arts, des scien- ces, des lumières en tout genre, au milieu de tant de botanistes, d'amateurs, d’horticulteurs éclairés et distingués, ces flibustiers d'un nouveau genre, connus dès longtemps par leur extrême mau- vaisé foi dans leurs relations commerciales horticoles (et notez bien, avant tout, ami lecteur, que ces honnêtes marchands distribuaient
C me PVO à Lilas) PRÉSIDENT MASS
Jersces, Belgcque. ( Plein arr. À Lors chajfelt, Auot.
Planche 352.
LILAS PRÉSIDENT MASSART.
SYRINGA VuLGARIS (varietas hortensis).
ÉTYM. ZopryE-vyyos (x), roseau, tuyau, flûte, ete. — Nymphe des eaux, d'Ar- cadie; poursuivie par Pan, elle implora le secours de ses sœurs qui la changèrent
en roseau (1) dans le Ladon.
Naias una fuit; Nymphæ Syringa vocabant, Ov.
Ses tiges, saisies par le Dieu, au lieu de son corps, rendirent des sons mélodieux. Pan, émerveillé, en coupa des fragments inégaux, les ajusta, les boucha aveé de la cire, etc.; de là l’origine de la flûte dite de Pan, en usage encore chez les saltim- banques, Quelques anciens auteurs ont prétendu que chez les Tures on fabrique les tuyaux de pipe avec le bois du Lilas, parce qu’il est moelleux, et susceplible d’être vidé, ajoute ne Tnéis, d’après L'EcLuse; le bois du Lilas au contraire est dur et
compact, quand il est vieux ; jeune il n’a
D’autres anciens auteurs prétendent EI ue l'arbre porterait en Barbarie? L' ’après le grec?).
pas assez de consistance ligneuse pour cela. ue l'étymologie de ce mot est Serinx, nom CLUSE à écrit Syringa (d’après ce nom ou
Selon PLurener, Lilac serait son nom chez les Perses. < Du temps de cet auteur, on le confondait volontiers avec le Seringat commun (Philadelphus coronarius L.), avec lequel il n’a rien de commun.
. OLEACEZÆ S$ SYRINGEZ.
CHARACT. GENER. (2) Calyx abbre- viato-tubulosus 4-dentatus persistens. Corolla hypocraterimorpha, fubo caly- cem longe superante, limbo 4-partito, lobis per æstivationem valvatis demum patulis ant suberectis subconcavis. Sta- mina 2 inclusa tubo inserta. Ovarium biloculare, ovulis in loculis gemina ex apice septi pendula. Stylus inclusus, stig- mate bifido. Capsula ovato-lanceolata
coriacea subcompressa bilocularis, val-
vis navicularibus medio septiferis. Se- mina 2 pendulis anguste alatis. Embryo in axi albuminis carnosi rectus; cotyle- donibus foliaceis, radicula supera. Frutices v. suffrutices asiatici aut ex
Europa orientali orti in hortis vulqares: gemmis {erminalibus geminis; foliis op- posilis peliolatis sœæpius integerrimis ; thyrsis {erminalibus; corollis lilacinis, violaceis rarius albis fere omnium sua- veolentibus DC, 1. ï. c.
Syringa L. (Scanes., Baun., Lonez, Ray, etc.), Gen. 22. GærTw. Fr. L. 294, t. 49, Scukusr. t. 2. a. Bunce, Enum. Chin. 45. Exouicu. Gen. PI. 5555. Meisx. Gen. PI, 256 (166). DC. Prodr. VIIL. 285. Bot. Mag. t. 185. 486. 5278. Bot. Reg. t. 1755. Reicus. Icon. t. 780. Royze, Ill. Himal. 267. t. 63. — Lilac Toux. inst. 601.t.572. Lam., Enc. Bot. Dict. IE, 512. IL. d. G. t. 7 (ex Bussecx et MarrmoLe).
(1) Mercure raconte ainsi cette métamorphose à Argus :
Paxaque cum prensam sibi jam Syringa putaret, Corpore pro Nymphæ eannas tenuisse palustres ; Dumque ibi suspirat motos in arundine ventos Effecisse sonum tenuem similemque querenti; Arte nova v Deum dulcedine captum ; Hoc mihi colloquium tecum, dixisse, manebit ; Atque ita, disparibus calamis compagine ceræ Inter se junctis, nomen tenuisse puellæ.
© Ov. Cant. L. XXI. (2) Damus, et quidem specificos, quia de varieta genuina (et vix etiam illud cogno-
men probante) hic agitur.
TOME X. FÉVRIER 1865. 5
LILAS PRÉSIDENT MASSART.
CHARACT SPECIF. S. foliis cordatis seu ovato-cordatis glaberrimis (prima ætate tomentosulis !) concoloribus (infra pallidioribus), corollarum limbo subcon- Cavo. fn. !s ç* (excepts parenths nostris!).
Syringa vulgaris L. Spec. Il, et om- Nes!
Lilac vulgaris Laucr, 1. s. ec. et F1. fr. 11. 505. Buzz. Herb. t. 265. Duran.
Arb. 1. 561. t. 1538. Ed. n. IL, t. 61. Porr. FL. par..k, 7. t:B, te.
Lilac Matthioli Tourx. 601.
Syringa cœrulea Bauu. Pin. 598. Los. Ic. ÎLE. 101. Ray, Hist. 1765, etc., etc.
Varietates paucæ in hortis adnume- rantur floribus plus minus majoribus et numerosioribus et intensius coloratis, violaceis et albis.
On rapporte, et nous ne connaissons rien qui puisse faire révo- quer le fait en doute, que le premier Lilas (ou Lilac, comme on l'écrivait autrefois) à été apporté du Levant, sa patrie, en 1562, par Busbeck, ambassadeur de l'empereur d'Allemagne près du sul- tan; et que Matthiole, à qui Busbeck en avait communiqué un dessin, sous le nom de Zilac (V. l'Étymologie), est le premier bota- niste qui en ait fait mention. Quoi qu'il en soit, du Jardin impérial de Vienne, où il fut originairement introduit, il se répandit bientôt dans tous les jardins de l'Europe. Il ne parvint toutefois en Angleterre, selon les catalogues de Loudon et de Sweet (Hort. Brit.) qu'en 1597.
Nous ne pouvons, sous le rapport de l'élégance, du port et du feuillage, du nombre et de la beauté de ses fleurs, groupées en thyrses magnifiques et émettant le plus suave arôme, lui opposer comme rival aucun autre arbrisseau de nos jardins ; aussi le voit-on partout dans les parcs, les bosquets et les parterres du riche comme du pauvre; il fait au printemps les délices des appartements, où on en entasse partout les plus volumineux bouquets : dans cette saison encore il est l'objet à Paris d'un grand commerce; et quel parisien, il y a 30 ou 40 ans, n’a pas connu les Lilas des Prés-S'-Gervais? hélas aujourd'hui disparus, évanouis, pour faire place aux moëllons!
Il brave impunément, grâce à ses bourgeons vigoureusement
pérulés, nos hivers les plus rudes, et s’est littéralement naturalisé dans les bois, les haies, etc., où il se reproduit spontanément. Il réussit même dans la Norwège et la Suède. … Cultivé à l’envi, et semé sans cesse, il a,chose remarquable, assez peu varié; et la seule variété vraie, que l'on puisse en citer jusqu'ici, est celle foribus albis, un peu plus délicate que lui. On sait que les Lilas Varin et de Perse, sont, et avec raison, considérés maintenant comme espèces par les botanistes (Syringa dubia PERS., — persica L.). Les autres variétés ne diffèrent guère du type, que par plus ou moins de vigueur (Lilas franc, de Marly, Charles X ou royal, Li- bert, etc.), d'intensité ou de nuance de coloris, d'ampleur florale, de thyrses plus ou moins fournis, etc.
Il se plaît partout, mais surtout au grand soleil, dans les terreins secs et pierreux, sur les ruines, les décombres, où, sans terre végétale apparente, sans humus, il végète avec une vigueur qui reste un problème. Ainsi, celui qui écrit ces lignes, élève alors,
LILAS PRÉSIDENT MASSART.
et tout enfant encore (1809-1811) d'un pensionnat à Verneuil, petit village dans une vallée non loin de Creil (Oise, France), escaladant maintes fois, au risque de se rompre le cou, les ruines élevées et à pic d’un ancien château, allait-il, insoucieux, dépouiller de leurs branches fleuries les magnifiques Lilas qui en couronnaient quelques parties de muraille restées debout (1), et à pic au-dessus de profonds souterreins.
Les anciens, malgré leurs relations fréquentes avec l'Orient, ne l'ont pas connu : du moins dans leurs écrits, nous ne lisons rien qui puisse s’y rapporter. Rapin est le premier poète moderne qui lui ait consacré sa muse; il lui donne le nom de Ligustrum Persarum. Voici ses vers :
Est etiam arborea florens de gente Ligustrum Persarum, volucres peregrino ex alite cristas, Cœruleo quod flore refert, ramoque comanti, Et floret, primi frondent cum tempora Veris, Atque suo virides hortos incendit odore.
Honr. lib. HE. v. 589-595.
C'est une des plantes qui se laisse forcer le plus facilement pen- dant l'hiver, pour fournir en cette saison, de ses belles et odorantes fleurs, les bals et les soirées du monde, soit qu'on les groupe en bouquets, soit qu'on en expose les individus entiers sur les paliers et les marches des escaliers, ou dans les appartements.
À ce sujet, on lit à plusieurs reprises dans les Annales de la Société impériale et centrale d'Horticulture de Paris, qu'un horti- culteur parisien, M. Laurent, s’'adonne particulièrement à ce genre de culture, et que chaque année, il présente à la Société, en hiver, de magnifiques bouquets de Lilas blancs; culture, qui a été, de la part de la Société, l'objet de récompenses spéciales et méritées : nous n'en doutons pas. Mais nous nous étonnons d’une chose : c'est que dans les séances de ladite Société, où il a été question de cette culture forcée, aucun membre n'ait rappelé le fait que nous allons citer, et il en est encore cependant qui le savent ou même ont dû en être témoins comme nous : de 1820 à 1830, et plus tard encore probablement, un horticulteur modeste, mais d'un grand talent dans sa profession, M. Quillardet (?), alors établi rue du Buisson S'-Louis (Paris), s’'adonnait en grand et avec un succès complet à la culture forcée du Lilas; et maintes et maintes fois, nous, son proche voisin dans ces temps, nous avons vu avec admiration ses longues bâches, remplies de Lilas en fleurs, dès janvier et février! Nous souhai-
(1) Ce château, bâti à Mont-la-Ville, hameau de la dépendance de Verneuil, avait été bâti, dit-on, par Henri IV, pour Henriette de Balzac, l’une des nombreuses dames de cœur du roi vert-galant, en faveur de laquelle il érigea cette terre en marquisat. Depuis, un prince de Condé, dit-on encore, le fit abattre! En fait, il n’en reste plus que les ruines qui occupent encore un grand espace, ct dominent au loin le paysage qu’une végétation vigoureuse tend à couvrir entièrement.
(2) C’est cet horticulteur, qui le premier a obtenu du Cereus speciosissimus, Une belle variété, restée dans le commerec et qui porte encore son nom: Cereus Quillardeti.
LILAS PRÉSIDENT MASSART.
terions que, dans l'intérét de la justice et du SUUM CUIQUE, quelque membre, ou l'honorable rapporteur lui-même (M. Duchartre), portât le fait à la connaissance de la Société, soit d’après nous, soit d'après les souvenirs de M. Jacques, par exemple, ancien jardinier en chef du domaine privé de Louis-Philippe, à Villiers-Neuilly, aussi in- struit que zêlé, et l’un des rapporteurs de la commission déléguée pour examiner les cultures de M. Laurent. “ces
C'est aux variétés de Lilas les plus robustes, mais aussi les plus belles, tels que le Marly ou le royal (dit aussi Charles X), que s’atta- quent les horticulteurs forcistes (qu'on nous pardonne cet utile néologisme!); et nous avons à peine besoin de dire que la couleur blanche de ces Lilas forcés, au lieu du violet-lilas que leur a départi la Nature, est due à l'absence de toute aération et surtout de toute lumière solaire en hiver. Du reste, à ce sujet, le lecteur peut con- sulter l'intéressante notice physiologique qu'a écrite M. Duchartre (Journ. de la Soc. imp. et centr. d'Hort. N° d'avril, 1860, T° VI). Un fait curieux, que signale notre honorable confrère, c'est que le Lilas de Perse (L. persica) s'est constamment refusé à blanchir par ce genre de culture : fait qui prouve de plus son identité spécifique distincte. Le Lilas comme le Troène (Zigustrum vulgare) nourrit la belle che- nille verte du beau Sphinx Ligustri; et souvent nous avons nous-même surpris l'insecte parfait, au repos sur son feuillage en plein jour. On cite encore divers autres insectes, dont les larves ou chenilles se nourrissent de ses feuilles. Son bois est dur, pesant, veiné, d’une odeur assez agréable; les tourneurs et les tabletiers en font sou- vent usage. | ;
On n'attendra certes pas ici de nous la description botanique du Lilas, si connu, si répandu; d’ailleurs, les caractères génériques exposés ci-dessus, sont suffisamment explicites; et nous nous hâtons d'arriver, après ce long préambule, qui peut-être n'aura pas trop, nous l'espérons, fatigué l'attention de nos bienveillants lecteurs, au sujet principal de cette notice.
Le Lilas PRÉSIDENT MAssaRT a été gagné de semis par M. Brahy- Eckenholm, amateur à Herstal, près de Liége, qui, à plusieurs reprises, à obtenu de beaux succès dans ce genre de culture. Cette variété se recommande d'elle-même, ainsi que les amateurs peuvent en juger par la belle et exacte figure ci-contre, laquelle toutefois ne représente qu'un des thyrses moyens, par le volume et la com- pacité d'icelui, le nombre et l'ampleur très remarquable des fleurs, qui les composent, au double et distinct coloris, dont l'extérieur lilas, l'intérieur violacé à reflets ardoisés.
Ce beau Lilas sera mis, ce printemps, dans le commerce, ainsi qu'un second, dont nous nous occuperons très incessamment; et notre éditeur est dès lors en mesure de les procurer à ses nombreux clients. Pas n'est besoin d'ajouter qu'ils sont tout aussi rustiques que le type d'où ils proviennent. CH. Lem
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Planche 353.
LILIUN NEILGERRICUM,
LIS DES MONTS NEILGERRIES.
ÉTYN. Voyez ci-dessus, Te IX, PL 358.
Linraceæ $$ Linie,
CHARACT. GENER. Voyez imIDEm, nos citations.
CHARACT. SPECIF. L. Totum gla- berrimnm subhumile, caule tereti sub- flexuoso ; foliis lineari-oblongis v. rarius oblongo-ellipticis patulo-recurvatis cras- siusculis trinerviis basi vix attenuata ses- silibus apice acuminatis; flore unico (?) magno flavido suavissime fragrante, tubo
formibus minus apice inerassatis, omni- bus paulo succulentis patulo-recurvis nervo medio canaliformi ; filamentis a
os curvato-deflexis viridulis os paulo ex- serentibus rectis; antheris medifixis rec- tis, nec versatilibus ; stylo multo longiore de medio ad apicem sensim inflato tri- gono robustissimo exserto, stigmate cras- sissimo capitatim trilobato brunneo.....
(Bulbo..…. capsula.…..?) Nos. eæ vivo!
tis extern. lanceolatis apice valde incras- Lillum neilgerricam Horr.Veircu.! sato obtusis, intern. duplo latioribus con- Tabula nostra 553. es
flavo-viridi alte lateque sulcato ; segmen-
AARAA
Le lecteur érudit et lettré, le lecteur qui toujours, bien qu'emporté plus ou moins par le tourbillon étourdissant des affaires de ce monde, ou par d'autres goûts, d’autres passions, aime néanmoins à se rappeler ses études classiques et les écrits des anciens, qui seront toujours nos maîtres en littérature, et leurs poètes et les nôtres, sera peut-être bien aise de consulter, au sujet du Lis, l'ar- ticle philologico-historique, que nous lui avons consacré dans la Flore des Serres et des Jardins de l'Europe (T° Ie, p. 222, 1845) : Ament meminisse periti (1)! Par de telles citations, on revoit en imagination avec un ineffable plaisir, ce bon temps du collége ou de la pension, et les livres poudreux et en loques, et les figures trop maussades souvent des régents et des professeurs, et les mines refrognées et fatiguées des maitres d'études (pauvres pions!), et les bonnes par- ties, entre soi, et les bons tours joués à qui de droit, et..….!!! Mais,
Où erre donc mon penser vagabond?
hélas! ce bon temps, 1l a fui comme une ombre!
et les serments d'une amitié éternelle entre les Nisus et les EURYALE enfantins? que sont-ils devenus? Ce que sont devenues les neiges d’Autan!
N'est-ce pas, ami lecteur, vous surtout, dans la chevelure des- quels se mêlent déjà quelques fils argentés, ces quelques réflexions vous amènent tout un monde de souvenirs à la fois et si doux et si tristes!
(1) {ndocti discant, ament menninisse peritil Prési. Hénaur!
Il est peu de vers aussi connu et aussi souvent cité!
La
LILIUM NEILGERRICUM.
Dans notre Tome neuvième (P1. 338), en traitant du magnifique Lilium auratum LiND1.., distrait alors par une pensée importune, nous avons omis de rapporter, au sujet du Zis proprement dit, quelques passages tirés de nos poètes, et autres que ceux déjà cités dans la Flore, où nous avons aussi raconté son origine divine. Ne voulant pas vider ici entièrement notre sac, nous nous contenterons de rap- porter seulement les deux ou trois petites pièces qui suivent :
| Noble emblème de l’opulence, Prends aussi ton pompeux essor, O Lis! et que ta tête d’or Sur ton cou d'argent se balance (1).
0 . , . . . . . . . e .
Mozzev., les Fleurs, ch. I.
Tel qu'aux bords fleuris de la Seine, Comme en toi la magnificence Le Cygne, fier de sa beauté, Est unie à la dignité!
Au-dessus des eaux, son domaine, Dans {a forme quelle élégance, Balance son col argenté; Dans ton port quelle majesté!
Tel, et plus brillant encore, A l'œil ravi qui le contemple
Au milieu des champs qu’il décore, Ton sein entr'ouvert offre un temple Le Lis lève un front radieux; Resplendissant d’albâtre et d'or, Et tandis qu’une fleur vulgaire D'où le sylphe aux ailes légères, S’incline, ou rampe sur la terre, Pour apparaître à nos bergères, Debout, il regarde les cicux. Au déclin du jour prend l'essor. O Lis, qui dépeindra tes charmes, Que j'aime à voir l'abeille errante, Lorsqu’au moment de ton réveil, Parcourant les plaines du ciel, Ton calice épanche les larmes Venir dans ta coupe odorante Dont la nuit baïgna ton sommeil! Puiser les trésors de son miel.
Je crois voir l'épouse nouvelle DR AN TUE ty és Que le Dieu d'Hyménée appelle en ne ,
Sous un dais parsemé de fleurs, FANS à 0
Baïissant sa tête virginale Rise ;
Et sur la couche nuptiale rater og ee
Laissant échapper quelques pleurs. LR ;
Certes, voilà de belle et bonne poésie!
Nous terminerons ici ces citations, qui, nous aimons à le penser, n'ennuient pas trop le lecteur : la poésie et les fleurs, c'est tout un! elles font le charme d’une âme bien née!
Le beau Lis, qui fait l'objet de cette notice, a été figuré, sous nos yeux, dans le mois d'août dernier (1862), dans l'établissement de notre zélé éditeur, M. A. Verschaffelt, qui l'avait acquis de MM. Veïtch, la même année, pendant un de ses voyages horticoles en Angleterre. Le nom spécifique, que lui ont appliqué ces hono- rables horticulteurs, indique sa patrie, d'où il aura été probable-
. (1) Nous supprimons le reste, qui n’est qu’une allusion politique. Molleyaut écrivait sous :& Restauration, ainsi que Dubos, dont, par la même raison, nous abrègeons la belle Idylle.
LILIUM NEILGERRICUM.
ment introduit par l’un des principaux voyageurs-botanistes moder- nes, M. Th. Lobb. Nous ne savons au reste rien de son histoire.
L'espèce nous a semblé distincte, bien que très voisine des L. longiflorum THun8. (V. Flore No. III, p. 270), du Japon; et eximium HorT. et Courr. (V. Idem. 283-284), de la même contrée; mais elle en diffère plus que suffisamment par son feuillage, le coloris de ses fleurs, la longueur du tube de celles-ci, etc.
Les individus que nous en avons examinés, nous ont offert une tige haute de 0,30 à 0,35, et simplement uniflore; mais, comme ils étaient cultivés étroitement en pot, il est probable que, grâce à une culture plus généreuse, cette taille et ce nombre de fleurs seront dépassés.
Ils sont entièrement glabres; la tige en est légèrement flexueuse, brunâtre-cylindrique, succulente, d’un diamètre de 0,005; les feuil- les épaisses, assez distantes, linéaires-oblongues, plus rarement oblongues-elliptiques, étalées-récurves, assez épaisses, longues de 0,10-12 sur 0,016-22-25 de diamètre; elles sont trinerves, sessiles, mais à base légèrement atténuée.
Les fleurs, dont le limbe a un diamètre de 0,13, et le tube 0,10 de longueur, sont d'un jaune miel et exhalent une odeur extrêmement suave. Tous les segments en sont lancéolés, étalés-récurves, succu- lents, les internes plus larges, ut mos est; les externes, fortement renflés au sommet, tous parcourus en dedans par un sillon profond (nervure médiane), bientôt connivents en ledit tube, fortement costé; filaments staminaux verdâtres, dépassant un peu la gorge, à anthères brunes médifixes, mais droites et non versatiles. Style très robuste, très exsert, renflé-subtriangulaire du milieu au sommet; stigmate très épais, trilobé-capité, brunâtre..….
CH. LEM.
CULTURE. (SERRE TEMP OU CHÂSSIS FR.)
Des vases, un peu grands, parfaitement draïinés, une terre bien meuble et riche en humus, arrosements assez copieux pendant la végétation, nuls pendant le repos des bulbes, etc. Enfin soins ordi- naires donnés aux plantes bulbeuses de serre tempérée ou de châssis froids. Multiplication par le séparage des jeunes cayeux.
UE
Planche 304.
CALADIUN? MIRABILE,
ÉTYM. V. ci-dessus, Te V, PL 185. - Araceæ (Dicuines) $ Cazanieæ $$ Synconix.
CHARACT. GENER. et SPECIF, V. ébidem et To VIII, PI. 294 (verso). Caladium? mâirabile Honr. Verson. ct Nos. Tab. nost. 554.
PPRARAINSNSS
Encore un Caladium, s'écriera-t-on peut-être? Oui, mais quel
Caladium, Ô esprit frondeur, qui profèrerez cette exclamation cha- rine, en connaissez-vous de plus méritant, de plus ornemental?
e qui ne veut pas dire qu'on ne puisse lui opposer quelque rival en ce genre, et à mérite à peu près égal? =
Or, l'exacte figure ci-contre dit clairement aux amateurs, comment il se recommande à leur choix judicieux; et disons, avant tout, que nous n'avons fait représenter qu'une feuille de grandeur moyenne pour l'approprier à notre format, tout grand qu'il soit; chez de vigoureux individus, il en est, en effet, qui offrent des dimensions foliaires au moins doubles : et quelle admirable pana- chure? C'est pour le fond et les macules le charmant Culadium argy- rites Nog. ({lustr. hortic. PI. 185, fig. 3; C, Humboldti SCHOTT; Send. C. Kocu!!!); pour la nervuration, les C. Lemaïreunum BARAQ. (ilustr. hortic. PE. 311) et Devosianum (1bid, P1. 322, fig. 1).
Bien que nous ajoutions au nom spécifique sous lequel nous le fesons connaitre un point d'interrogation, nous doutons à peine qu'il soit un vrai Caladium. L'établissement Verschaffelt en doit la possession à M. Baraquin, qui l'a découvert dans les mèmes contrées que les autres superbes variétés dont on lui doit l'intro- duction en Europe. Les feuilles, portées par des pétioles verts et sans stries ni points, sont largement Home Tnitéoléce, el- tées, assez largement échancrées à la base (dont les lobes arron is}, au sommet subacuminées-aiguës ; sur leur fond vert sombre se déta- chent en blanc pur, mat, des centaines de petites macules irrégu- lières, très rapprochées, très peu ou point translucides, La nervure médiane, qu part du point d'insertion du pétiole, est verte et large- ment bordée, ainsi que ses branches latérales, de vert clair très finement érosé-frangé et d'un charmant effet.
. Soumis par son heureux possesseur au jury des diverses exposi- üons de Bruxelles, de Namur, de Gand, etc. il y a conquis le pre- mier prix affecté aux plus belles introductions nouvelles.
Et, ami lecteur, ie parmi toutes les charmantes variétés que notre recueil a eu l'heureuse chance, avant tous autres, de vous aire connaitre, celle-ci déméritera-t-elle parmi ses sœurs?
CH. LEv. CULTURE. (S. Ca).
V. la notice spéciale sur la culture des plantes de ce genre dans le texte de la PI. 322 (verso), T° IX. KV.
Drocbari at ri
É PUR
Htabl, Litr de L. Stroobant, oc Kand.
Caladuuu / Mmiéeo Bible, Hot . Ver sch)
PARA —/ Serre chairde.)
MISCELLANÉES.
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à tout venant un écrit, par lequel ils s'engageaient à rendre leur argent à tous ceux qui se plaindraient que toutes plantes à eux vendues n'étaient pas identiques aux mirobolants et éblouissants dessins qu’ils exposaient; et dont les noms, dus à leur fertile ima- gination, étaient aussi sonores, aussi surnaturels que les plantes qu'ils qualifiaient) : comment, disons-nous, de tels gens, ont-ils pu étaler leurs imaginaires produits dans le plus aristocratique quar- tier de Paris (Boulevard des Capucines) un mois, une semaine, un jour même?
Nous ne citerons aucun nom propre de ceux qui se sont si stupi- dement laissés flouer (pardon du mot, lecteur, il rend si bien notre pensée); et parmi eux des jardiniers, des personnages politiques éminents, et deux lignes d’etc., etc., car ce serait déverser sur eux le ridicule, bien que les journaux judiciaires parisiens n'aient point observé tant de ménagements à leur égard. L'honnèête bénéfice des frères Balme, à Paris, n'est pas moindre de 22,000 francs, pour des arbustes, arbrisseaux et racines, arrachés dans les bois de leur pays habituel (commune de Venose, arrondissement de Gre- noble, départ‘ de l'Isère).
Si réellement ce n'était pas salir nos pages en relatant tant d'infamies de la part des vendeurs, de sottises et de bêtises de la part des acheteurs, nous raconterions quelques épisodes de ce cu- rieux procès! Un seul cependant, ab uno disce omnes !
Un des témoins, marchi-fleuriste à Venose, dépose, entr'autres floueries, que, se trouvant à Cadix, en 1860, M. L., qui habite le port St-Marie, près de cette ville, lui rapporta ce qui suit. Nous ne citerons que ce fait, parce qu'il est exotique !
« Un nommé Bertrand, cordonnier, m'a raconté, qu'il avait acheté des frères Balme des plantes pour une somme de quarante- cinq Douros; qu’ils étaient des coquins... qu'ils lui avaient vendu une simple Fougère, prétendant que cette plante se nommaït L ARC-EN- CIEL; qu'elle produisait une fleur bleue soufrée, donnant la nuit une clarté comme une chandelle, et à la lueur de laquelle on pouvait lire et écrireL!! » Bénévole lecteur! et on osera, après ceci, critiquer, hon- nir les sorciers, les exorcistes, et les faiseurs ou faiseuses de mira- cles de notre XIX® siècle!
Ah! si dans les journaux judiciaires, les noms écrits sur leurs pancartes, par ces dignes messieurs Balme, n'eussent pas été autant estropiés, nous eussions voulu en citer quelques-uns ! af
Or, si l'on pouvait énumérer la quotité de gains illicites, obtenus ainsi par eux, depuis plus de vingt-cinq ans qu ils exercent leur honorable industrie dans les principales parties de l'Europe, à quel chiffre énorme n’arriverait-on pas ?
Les sots depuis Adam sont en majorité!
Hélas, comme le poète a dit vrai. roux x. — Misc. FÉVR. 1865. - |
6 MISCELLANÉES.
MORALE DE CETTE HISTOIRE.
Amateurs, justement admirateurs des beautés sans nombre, tou- jours renaissantes de la Nature végétale, et dont la jouissance est toujours douce et pure, vous, qui disposez des jardins, construisez des serres dans ce but, et désirez les peupler, adressez vous tou- jours aux grandes maisons d'horticulture du continent, à celles renom- mées par leur loyauté commerciale et leurs immenses collections; et pour toutes sortes d'informations sûres, le rédacteur de ce recueil est à votre disposition {franco).
—<ne—
Culture à l'air libre des Orchidées exotiques.
Nous avons ci-dessus, dans notre Tome IX, Miscellanées, p. 79 (livraison de septembre 1862), sous ce titre : Procédé nouveau de eul- ture des Orchidées tropicales, indiqué la tentative, suivie de succès, de la culture à l'air libre, en été, d’un certain nombre d'Orchidées tropicales, tentative opérée par l'habile jardinier-chef de la riche collection de plantes de M. Van den Hecke de Lembeke, président de la Société royale d'Agriculture et de botanique de Gand. Nous fesions honneur de l'initiative de ce procédé à ce jeune jardinier, et en cela nous commettions une erreur : mais, les bons esprits se ren- contrent, dit-on. Or, nous apprenons, d’après une notice insérée dans le N° de novembre 1862 du Journal de la Société impériale et cen- trale d'Horticulture, par le cultivateur lui-même, M. Josst, jardinier en chef chez le comte Thun, à Tetschen, en Bohème, que, depuis plu- sieurs années (1852-1862), il cultive en plein air, durant trois mois de l'année, un assez grand nombre d'Orchidées des Tropiques, soit, jusqu'aujourd'hui, septante-cinq espèces, et qu'il n'a eu qu'à se. louer de cette expérience. à
« Voici, » dit M. Josst {L.c.), « comment je procède : j'ai choisi une place demi-ombragée, où j'ai mis des troncs d'arbres (chènes), sur lesquels les plantes en corbeille ont été placées. Entre les troncs j'ai fait planter des Fougères, des Philodendrum pertusum, des Trades- cantia xebrina et viridis, ainsi que des Cissus marmorea, afin de former un ensemble d’un effet agréable. En vue d’abriter les plantes contre les rayons ardents du soleil et contre les fortes pluies, je couvre cet emplacement avec une toile; je dois cependant avouer que je n'aime pas à ombrager beaucoup, parce que j'ai reconnu que les plantes très ombragées ne fleurissent jamais aussi bien que celles auxquelles on donne moins d’ombrage.
» L'arrosage se fait selon la manière employée ordinairement dans les serres.
» Cette année (1862), aux mois de juin et juillet, la température
MISCELLANÉES. 7
s'est abaissée jusqu'à quatre dégrés au-dessus de zéro; cependant les plantes ne s’en sont pas moins bien portées; elles ont même poussé avec beaucoup de vigueur, et il y en a plusieurs qui ont produit des fleurs dans ces conditions... »
Les expériences faites par M. Josst, ont porté sur des espèces appar- tenant aux genres suivants d'Orchidées indiennes ou américaines.
Barkeria. Dendrobium, Odontogiossum. Brassavola, Epidendrum,. Oucidium. Ca!lanthe, Gongora,. Sobralia, Cattleya. Lælia. Stanhopea,
| Cælia. Lycaste. Trichopilia. Cypripedium. Maxillaria.
Il cite comme ayant fleuri à l'air libre :
Epidendrum cochleatum L., radiatum ILanDL., Skinneri BATEM., vitellinum LINDL.
… Gongora galeata RexcHs. f., Batemanni Reïcs. f., luteola REIcH8. f.
Lycaste aromatica LiNDL., Skinneri LINDL.
Maxillaria tenuifolia LiNDL.
Oncidium filipes LiNpL.
Stanhopea connata REïcHB. f. (?)
Trichopilia tortilis LINDL.
Procédé pour procédé, nous accordons la palme de l'audace et de l'ingéniosité horticoles à M. Van Driessche; ses Orchidées à lui sont fixées perpendiculairement et à nu sur des troncs d'arbres (du jardin), et non laissées en corbeilles placées horizontalement sur
des troncs couchés {1}. Les plantes, placées à mi-ombre, ne sont _ point ombragées artificiellement; son mode d'arrosage est beaucoup plus ingénieux, ete.; il consiste, ainsi que nous l'avons dit, à remplir d'eau, quand le besoin s'en fait sentir, un vase plein de mousses foulées, d'où le liquide suinte gouttes à gouttes en petites casca- telles, pour ainsi dire, et de groupe en groupe d'Orchidées..., etc.
Entre les deux modes, l'amateur judicieux choisira.
8
Liste sommaire de quelques Orchidées en fleurs dans _ l'établissement A. VERSCHAFFELT ,
PENDANT LES MOIS DE DÉCEMBRE ET DE JANVIER, DONT LA PLUPART EN FLEURS ENCORE EN CE MOMENT (5 FÉVRIER 1865).
Une telle liste est d'un grand intérêt pour les amateurs d'Orchi- dées, en ce qu'elle leur donne un aperçu des avantages floraux que leur offre ces charmantes et unrivalled plantes pendant les sombres mois de nos tristes hivers. Prise dans une grande collection, placée
(4) Du moins, c’est ainsi que nous comprenons ce passage de l'auteur bohème!
LA
8 MISCELLANÉES.
sous l'influence d'une culture sagacement appropriée, cette liste peut être facilement doublée et même quadruplée; et ce fait, que nous affirmons en connaissance de cause, doit encourager les ama- teurs, qui nen possèderaient pas encore, à les collecter pour l'ornement de leurs serres. Or, aujourd'hui, le prix de ces plantes est à la portée même des petites bourses, et leur culture n'offre plus de difficultés; et puis, quelles fleurs, quel éclat, quels coloris, quelles formes, quels arômes, chacun sui generis, c'est Le cas de le dire.
Ærides virens LiNpz. 2 grappes.
Augræcum eburneum Lixpz. var. virens Linpc. 5 grappes.
Ansellia africana Livoz, Port des Vandua; plante superbe avec 4-5 grappes.
Catasetum Baraquinianum Cu. LEM. 2 grappes (V. ci-dessus, Te IX, Misc. p. 81. c, 10; fl.)
Calanthe vestita Wazcicn. Trois variétés, avec tache au labelle, ou jaune, ou orangée, on d’un cramoisi magnifique; toutes trois sortant des mêmes touffes ; six-quinze grappes à la fois; admirable ; en fleurs depuis trois mois.
Cælogyne cristata Linpz. 10-15 grappes, chacune avec 4-5-6 fleurs; superbissime plante,
Cypripedium villosum Lixoz.? V. ci-dessus, Te IV, PI. 126, avec six tiges à fleurs.
Dendrobium speciosum R. Br. 8-15 grappes de fleurs,
— densiflorum LiNpz, var. Grifffithit; 5-6 grappes (V. ci-dessus, Te Il, PI. 101).
— nobile Linps. 50 grappes (V. ci-dessus, Te 1V, Misc, p. 55, c. ic).
Epidendrum cillare L. 8-10 grappes.
Gongora leucochila Cu. Lem, (Flore des Serr. et des Jard, de l'Eur, 1. 207, c. ic,! 8 grappes.
Lælla purpurata Linpz. 5 grappes (V. ci-dessus, Te III, PI. 83). Superbissime espèce !
Limatodes rosea Linpz. 5-6 grappes (charmante petite plante).
Lycaste Skinneri Linpz. 12-15 grappes; 2 variétés; labelle rose ou cramoisi vif. Qui ne connait cette orgueilleuse plante ! en fleurs tout l'hiver, et même en été!
— Dbeppei Linoz. 5-6 et 10-12 fleurs à la fois.
Miltonia Pinelii Horrt.? trois grappes (belle et encore rare espèce !).
— spectabilis, 12-20 fleurs! Nous ferions injure au lecteur en lui vantant cette nobilissime plante!
Neottia argenteo-vittata Cu. Lem. Espèce nouvelle du Mexique, dont les feuilles sont traversées longitudinalement par une bande d’argent, qui en occupe presque toute la surface ; rarissime !
Odontoglossum caudatum ,..? 2-5 grappes.
— citrosmum Linz, var. rosellum Cn. Lem. (V. ci-dessus, Te If, PI. 59 (Genus Lichterveldia Nos.!), 5-8 grappes ; admirable espéce!
— Ehrenbergii Kiorzscn (E. Rossi, Linpz.) (V. ci-dessus, Te Ier, PI. 50), 5-7-8 grappes; plusieurs variétés, différant entre elles par les dimensions des segments du périanthe, la position et le nombre des macules, et un onglet blanc ou jaune d’or.
— pulchellum Lixpz. 50 et 55 grappes; gracieuse plante, en fleurs depuis plus de trois mois (/abello semper subverso, V.).
Oncidium ornithorhynchum HB. et Kre. 5 et 6 grappes!
— sphacelatum Linz. 25 grappes!
MISCELLANÉES. 9
Phalænopsis grandiflora Lixpz. 2-3 grappes, ehacune avec 5 ou 6 fleurs!
Satyrium carneum R. Br. D tiges à fleurs.
Stanhopea eburnea LiNpD. var. grandifiora Honr. 5 tiges à fleurs. La floraison en hiver de cette splendide espèce est un fait anormal. On sait que, comme ses magnificentissimes congénères, elle ne fleurit que de juillet en octobre.
Trichopilia picta Honr...? 5 à 6 scapes !!! Délicieuse petite plante.
Vanda tricoler LiNpc. et — var. Leopolat Honr. Verscu. Magnifiques individus,
hauts de plus d’un mètre, chacun portant 2 et 3 grappes de leurs superbes fleurs.
Ete., etc.
Nécrologie.
Nous venons d'apprendre la perte inattendue et infiniment regrettable de M. Amann HerMeNT, directeur du Jardin des Plantes de Caen (Calvados, France), mort jeune encore (51 ans 9 mois). Dans une prochaine livraison, nous consacrerons à ce jar- dinier, dont l'amour éclairé des plantes, le zèle ardent pour leur collection et leur introduction en France, avaient fait un homme émiment parmi ses collègues, une notice spéciale. Naguère encore, nous avions eu le plaisir de passer deux ou trois jours dans sa compagnie, au milieu des milliers d’admirables et rares plantes qu’il avait rassemblées, et pour lui, l’objet d’un culte et d’une admiration profonde.
Histoire du genre PHALÆNOPSIS et Catalogue raisonné des espèces qui le composent.
Quant il s'agit de traiter des genres d'Orchidées, l'embarras du botaniste, le choix de l'amateur même, sont extrêmes! À quel genre en effet accorder la palme de la beauté : Dendrobium, Catileya, Lelia, Sobralia, Stanhopea, Odontoglossum, Miltonia, Coryanthes, Lycaste, Cy- pripedium, Houlletia, Anguloa, Ærides, etc., etc., et deux lignes d'etc.!!!
Pâris, chargé de donner la pomme à la plus belle des trois déesses, qui se disputaient la prééminence de la beauté (VÉNUS, PALLAS et JuxoN), avait, lui, une tâche bien plus facile à exercer; aussi, sans hésiter, à la première, Hominum Divmque voluptas, selon l'expres- sion heureuse d'Horace, qui s’y connaissait, remit-il le prix de la beauté, préférence qui, plus tard, lui coûta cher (V. la Mythologie !).
Pour nous, ardent et enthousiaste des beautés (de toute sorte !) de la Nature, nous ne pouvons que tout admirer, tout aimer dans cette incomparable famille : rour, car chez elle MAXIMUS IN MINIMIS fuit certe DEUS, dirons-nous avec le cardinal de Polignac!
Le genre Phalænopsis (V. supra, PI. 348. T° X. Étym. et Charact. gener. et Synon.) a été fondé par feu Blume, de bien regrettable et immortelle mémoire, dans son ouvrage intitulé Bijdragen tot de Flora v. Nederl. Indie (1825-1826), et dont l'espèce-type est l'Epidendrum amabile L. (Voir Rumpmius, Herbar. amboin. VI. 09. t. 43). Il faut
10 MISCELLANÉES.
consulter à ce sujet M. Reichenbach, fils, qui s'occupe avec autant de science que de succès des plantes de cette famille, ainsi qu'en témoignent ses Xenia Orchidacea (1) (Orchidées exotiques).
Nous sujyrons nécessairement la nomenclature spécifique que le savant allemand à établie, et emprunterons les descriptions qui sui- vent tant à l'Hamburger Garten- und Blumen-Zeitung, qui contient son premier travail, qu'à l’article de récapitulation, qu'en a fait, avec un judicieux esprit, M. Duchartre (Journ. de la Soc. imp. et centr. d'hortic. VIII. 727 et seq.), d'après les Xenia Orchidacea, et tout en tâchant de rester nous-même, tout en complétant autant que possible le travail de nos devanciers.
PHALÆNOPSIS.
Vaudeæ ( Sarcanthæ (( Phalænopseæ (2) Rucus.) SPECIES ADMISSÆ. À. Labellum apice inappendiculatum.
(L'astéri nas les pé cultivées.)
+ Lame du labelle subplane.
*L. — Sumatrana Korru. etReicus. f, (de Soumatra.) (Hamb. Gart. u. Blum. Zeit. 115 (1860). — zebrina Hort. Bog. Flore des Jard. d. Roy. d. Pays-Bas, IV. 145. c. ic. pessima ex Reicas.; Duc. I. c. 727 et VII. 154 (1861).
Sepalis lanccis (transverse vittatis); tepalis linearibus acutis (vittatis); labello lineari ligulato, carinis geminis crectis ante basim. Konru.
« Segments périanthiens externes lancéolés, fasciés transversale- ment; les internes linéaires aigus, panachés de même: labelle linéaire, aigu, avec deux caroncules dressées près de sa base. »
Espèce découverte dans l’île de Soumatra, par M. Korthals; dans l'ile de Java, par M. Teysmann, qui l'a envoyée en 1859 au Jardin
(1) Dans un article publié dans ce recueil (Te er, Mise. p. 69; HF, Mise. p. 31 : fase. 2 et 5), nous avons rendu compte de cet ouvrage, dont le 1er fascicule avait seul dès-lors paru (1854). Aujourd’hui onze ont été publiés.
Nous saisissons cette occasion pour réclamer, dans l'intérêt des botanistes et des horticulteurs, contre les prix exorbitants, absurdes, des livres de botanique, icono-
raphiques ou non! Nous avons publié à ce sujet une notice (V. ci-desus, Te VI,
isc. p. 38, Note (1)), dans laquelle nous pensons avoir victoricusement prouvé la non raison d'être des prix, presque toujours inaccessibles, souvent fabuleux, ridi- cules, auxquels ces ouvrages sont cotés! De sorte qu’il arrive, que les éditions de ces livres restent presque entièrement chez les éditeurs, qui, plus tard, les font revendre au tiers et à moitié du prix! Ainsi, par exemple, l’ouvrage de M. Reichen- bach, excellent quant à la science et aux documents qu'il renferme, mais médiocre- ment exécuté quant aux planches, revient à 12 francs la livraison de 10 planches, au simple trait, avec une fleur coloriée ou non, et 24 pages de texte in-4°! Or, c’est une œuvre extrémement recommandable, que tout botaniste, tout amateur devrait posséder ! Mais comme il y a beaucoup plus de petites bourses que de grosses, l'ouvrage reste et restera fort rare dans les bibliothèques. Mais mettez-le à moitié prix (celui-là et tant d’autres!), et tout le monde le prendra, et l'éditeur et l’auteur y gagneront! . (2) Nous avons démontré ci-dessus, quelque part, qu’il fallait écrire, conformément à l’étymologie, — opseæ, et non — opsideæ. 2
MISCELLANÉES. 11
botanique de Leïde. Fleurs de 6-7 centim. de diamètre, d'un jaune tendre, fascié transversalement de brun, coloris qui la fait ressem- bler à quelque Odontoglossum : feuilles longues d'environ 0,20 sur 0,065 de largeur.
“2. — rosea Linz. (à fleurs roses). (Gardener’s Chronicle 67 (1848). e. ie. xy- Jogr. et in Paxr. Flow.-Gard. I. PL 72. ic. color. (1852). Cn. Le. Jard. fleur, HE. PI. 285, color. inexact. W. Hoox. Bot. Mag. t. 5212 (1860). — Phalænopsis equestris Reicns. f. Linnæa XXI. 864 (1849), et Hamburg. ete., 1. e. 116. Duc. L. e. 727 ct ne VI. 896 (1860). — Stauroglottis cquestris Scuauer, Act, Nat. Cur. XIX. Suppl.
02
(On voit par les dates citées, que la priorité nominale spécifique revient de droit, et nous devons la rétablir telle, à M. Lindley; nous ignorons les raisons de M. Reichenbach, pour avoir agi autrement, surtout après la juste observation faite ad hoc par le savant botaniste anglais (Paxt. F1. Gard. 1. c.).
Foliis oblongis coriaceis acutis apice recurvis ; scapo cernuo ramoso tortuoso sub- clavato; floribus subcarnôsis : sepalis ovatis, petalis ovalibus paulo latioribus ; labelli ascendentis tripartiti laciniis lateralibus lineari-spathulatis lunatis, intermedia ovata, crista lunata rotundata depressa emarginata. Linpz. Manille.
Chez cette espèce surtout, le rhizome consiste en un fascicule de nombreuses et fortes racines, qui s'entrelacent et s'appliquent sur les arbres; les feuilles, an nombre de 5-9, sont distiques, coriaces, oblongues, aiguës au sommet, subcanaliculées, récurves, articulées sur une base engainante (long. 0,09-10, larg. 0,05-6); par leur dis- position, elles forment une sorte de courte tige. Scape ponctué de brun ; segments du périanthe roses, ovés-rhomboïdes, égaux en lon- gueur ; labelle récurve, d'un violet foncé. Quoique fort jolie et digne de la culture, par le vif et gai coloris de ses fleurs, elle cède le pas en fait de beauté à ses congénères. Le nom spécifique de M. Rei- chenbach fait, sans doute, allusion à la forme de la fleur, qui imite une croix à six pointes.
3. — deliciosa Reicus. f. (délicieuse! charmante!) Hamburg. Gart. u. Blum. Zeit. 116. 1860. — violacea TEysM.?.…..
Sepalis tepalisque oblongis obtusis, labelli partitionibus posticis ligulatis, partitione media rhombea ; callo forcipato in basi. Rercus. 1. c. Java,
Racines extrêmement robustes, nombreuses; feuilles obovales, cunéiformes à la base, rétrécies, aiguës au sommet et là inégalement échancrées, longues de 0,05-8 sur 0,03 de large; grappe à peine longue de 0,16 et pauciflore; fleurs plus petites que celles de la précédente (lesquelles ont près de 0,04 de diam), d un jaune rou- geâtre. Lobes latéraux du labelle ligulés, le médian rhomboïdal ; cal bicorne. Moins intéressante que la précédente.
Trouvée dans l'ile de Java par M. Zollinger.
4. — mebe Rercas. f. 1. ce. 55 (1862) (Déesse Hésé!). Ducranree, 1. ce, VII, 510, 728. ë
Aflinis præcedenti ; partitionibus lateralibus cuneato-ovatis medio margine postico
12 MISCELLANÉES.
callosis, partitione media flabellata apice biloba; callo forcipato in basi ejusdem partitionis. Reicus I. c.
Très voisine de la précédente, petite, grêle; rhizôme.…. feuilles. . fleurs 4 (an ultra?), striées de rose sur les lobes latéraux; sépales oblongs, subaigus; pétales ligulés, obtus:; lobes latéraux du labelle cunéiformes à la base, avec un cal sur le bord médian postérieur; le terminal bilobé au sommet avec double caroncule basilaire.
++ Lame du labelle concave.
5. — Cornu-Cervi BLuue et Reicus. f. (Cornes de cerf) Mse. 1846 et Hamb. Gart. Zeit. 416. 1860. Ducmarrre, L. c. 729. Polychilos Cornu-Cervi Kunz. Van
Sepalis ligulatis acutis, tepalis angustioribus, labelli fornicati partitionibus posticis ligulatis retusis, partitione antica obhastata angustiore, crista pentadactyla in disco postice (caudicula ligulata). Reic. L. c.
Racines nombreuses; feuilles oblongues, allongées, cunéiformes à la base, longues d'environ 0,33 et bilobées au sommet; fleurs peu nombreuses….., jaunâtres, pointillées de rouge; sépales ligulés-aigus; pétales plus étroits; labelle concave, dont les lobes latéraux ligulés- obtus: le médian plus étroit, hasté au rebours; sur le disque une crête à cinq divisions divergentes; scape renflé fortement vers le’ haut...
Bantam, province occidentale de Java; y fleurit en juillet; Mout- mein.
6 — De Vrieseana Reicus. f. 1. c. 116. (de De Vaiese) Ducu. 1. c. 729.
Sepalis ligulatis acutis, tepalis angustioribus ; labelli fornicati partitionibus posticis ligulatis retusis retrorsis, partitione antica obhastata angustiore, crista tridactyla in disco medio (caudicula filiformi)..…. ic. De Vries. inedita ?
L'auteur ne connaît de cette plante qu'un dessin, qui appartenait à feu De Vriese.
Elle paraît voisine de la précédente; lobes latéraux du labelle tordus en arrière; crête à trois divisions.
Java? à B. Labellum apice appendiculatum.
‘7, — Intermedia Linoz. in Paxr. Flow.-Gard, HE, p. 165 c. ic. nigra (valde
inaccurata quoad labellum, callos et gynostema !) (intermédiaire). Reicns. f. 1. c. 116. Ducnanrre, |. c. 729.
Sepalis ligulatis acutis, tepalis rhombeis acutis multo latioribus; labelli partitio- nibus posticis euneato-ligulatis retusis, partitione media rhombea apice biaristata, callo didymo in basi. Reicns. I. c.
Introduite de l'Inde (loco …?) en Angleterre en premier lieu chez
ERRATA,
Dans la dernière livraison, 2 reclo (Texte Viola arborea Brandyana), strophe 1, s’est glissée une double faute typographique, que, sans doute, tous les lecteurs auront corrigée; ainsi, vers 4, au lieu de mon hommuge, lisez mes hommages; le simple bon sens indiquait cette correction, exigée par l’orthographe grammaticale de la rime.
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Planche 355.
CYPRIPEDIUM STONEL,
SOULIER-DE-VÉNUS DE STONE, ÉTYM, V. ci-dessus, Te 11, PL. 64. Oncmpaceæ À CyPriPeniez,
CHARACT. GENER. V. ibid. Adde fig. citat. : C. macranthum Swanrz, Ulustr. hortic. Te IV. PI. 147.
CHARACT. SPECIF. V. ci-dessus, Te IX, Misc. p. 107.
Cypripedium Stonei Hort. Low. — W. Hook. Bot. Mag. t. 5349. Cu. Lew. Hlustr. hortic. ]. c. :
PAIN PS
. En donnant dans notre Tome quatrième de très belles figures et les descriptions des C. villosum Linz. (PI. 126 (f)) et macranthum SWARTZ (2), nous avons publié une liste sommaire et raisonnée des espèces connues jusqu'alors (1857), en l’accompagnant d'une notice complète sur la culture des plantes de ce charmant genre. Depuis cette époque, cinq ou six autres espèces nouvelles ont été décou- vertes et publiées, outre celle dont il s’agit, qui ne déméritent en rien de leurs devancières, et dont ne nous dirons rien de plus ici, nous proposant d'en donner la liste et la description dans une prochaine notice de nos Miscellanées.
Nos amés et féaux lecteurs savent déjà ce qu'est le Cypripedium Stonei, qui fait le sujet de notre planche, par la notice détaillée que ‘nous avons donnée ci-dessus, L. ec. T° IX, Misc. p. 107. N'ayant donc rien de neuf à leur faire connaître à ce sujet, nous devons nous contenter de leur rappeler qu'il a été découvert près de Sarawak, dans l'ile de Bornéo, par M. Low, fils, qui l’a introduit en Europe, et a exprimé le désir qu'il portât le nom de M. Stone, jardinier de M. Day, à Tottenham (Angleterre), chez qui il a fleuri pour la première fois dans cette contrée, et très probablement aussi en Europe.
Nous l'avons proclamé, et nous le proclamons encore, comme le plus beau jusqu'ici connu du genre; probablement le lecteur, en en examinant la belle figure ci-contre, sera de notre avis; et nous le lui souhaitons au plus tôt dans sa collection. Nous avons à peine
=
(1) Dans la planche et dans la liste des Cypripedia du même volume, cette plante a été signée Cu. Leu. : erreur relevée aussitôt dans la note (1) du texte de la dite Planche 126. en
(2) Nous avions déjà, Te II, PI. 64, figuré et décrit le charmant C. pubescens Warp. et sa variété minus Cn. Len.
TOME X. Mans 1865. 4
CYPRIPEDIUM STONEI.
besoin d'ajouter, que notre zêlé éditeur, très fin gourmet en bonnes choses végétales, s’est hâté de s’en procurer de jolis individus, en faveur de son honorable clientelle.
CH. LEM.
Explications des Figures analytiques.
Fig. 1. Style et stigmate, vus de profil. Fig. 2. Le même, vu de face, pour montrer les deux anthères placées de chaque côté de la base, au sommet du pédi- cule. Fig. 3. Coupe transversale d’un jeune fruit. (Figures empruntées au Botanical Magazine, 1. c.)
MLSCALRANAZS.
a —
Nécrologie.
Nous apprenons la mort de M. Martens, professeur d'Histoire naturelle et de Botanique à l’Université de Louvain. Entr’autres ouvrages, que nous sachions, on doit à ce botaniste la détermination d’une grande partie des plantes récol- tées au Mexique par le regrettabte Galeotti (dix-neuf fascicules, petit in-8°, fesant partie du Bulletin de l’Académie royale de Bruxelles, Tes IX-XI]1); un Mémoire sur les Fougères du Mexique, etc., brochure in-4°, avec 23 planches, dessinées par Galeotti lui-même, lithographiées au trait, et fesant partie du Te XV des mémoi- res de ladite Académie. Ces ouvrages (en est-il d’autres du même auteur ?) portent la rubrique Marr. et Gazeorrr, et ont été l’objet d'assez vives critiques !
L'horticulture allemande vient de faire une perte sensible et prématurée; Franz Jossr, jardinier en chef de M. le Comte de Thun-Hohenstein (à Tetschen, Bohême), est mort le 27 décembre dernier, à l’âge seulement de quarante-huit ans. En entretenant dernièrement nos lecteurs des louables tentatives de ce zêlé prati- cien dans la culture des Orchidées, nous ne savions pas que nous dussions si tôt en annoncer la mort. M. Ed. Regel, qui nous l’apprend, dans son excellent Garten- flora (No de fév. 1863. p. 77), dit qu’on doit à M. Jossr un traité en allemand de la Culture des Orchidées.
(P: Ce UULOC Baron de VRIERE.
Planche 356.
CAMELLIA BARON DE VRIÈRE.
(CamezLiaA saPoNICA, varietas hortensis.) ÉTYM. Voyez ci-dessus, Te VIII, PI. 306, et potius, Te X, PI. 349. TERNSTRŒMIACEÆ S? CAMELLIÆ.
CHARACT. GENER. } Confer de his observationes easdem in locis supra CHARACT. SPECIF, citatis adhibitas.
PR PPS LS PSE RS
Cette élégante variété a été gagnée dans l'établissement A. Ver- schaffelt, et appartient, comme on peut en juger par l'exacte figure ci-contre, à la grande catégorie des Perfections. L'obtenteur l'a dédiée à Mr le Baron de Vrière, ministre d'état, et ancien ministre des affaires étrangères en Belgique.
Elle se distingue par des fleurs au-dessus de la grandeur moyenne, formées de très nombreux pétales égaux, arrondis, légèrement bilobulés au sommet, étalés, très régulièrement imbriqués, d'un rose gai, pâlissant légèrement vers le centre, où ils figurent un cœur dense et serré; chacun d'eux est longitudinalement traversé par une bandelette d'un rose plus pâle, et se terminant au point d'échancrure. |
Cultivée déjà depuis plusieurs années, elle s'est montrée parfai- tement constante et facilement florifère. Le feuillage est de moyenne grandeur, le port élancé et élégant.
Cu. LE.
Planche 357.
LILAS AMBROISE VERSCHAPFELT,
(SxRINGA vuzGanis, var. hortensis Verschaffeltii.) ÉTYM. Voyez ci-dessus, sub PI. 352.
OLEACEÆ S SYRINGEZÆ.
CHARACT. GENER. V. ibidem.
CHARACT. SPECIF. V. ibidem, synonymiam ct locos et figuras auctorum, his- toriam mythologicam et litterariam. ;
En ce qui regarde l’histoire mythologique, littéraire et jardini- que du Lilas, nous nous sommes montré quelque peu explicite, et sous ce triple rapport, nous renverrons nos bienveillants lecteurs à ‘ notre récent article à ce sujet (1. s. c.), en Les priant de nous excu- ser, à l'occasion d’une réminiscence de notre jeune âge; et qui d'entre eux, dans l’âge viril, l'âge mûr, et surtout dans la vieillesse, ne se rappèle, avec un attendrissement mêlé de douceurs et de regrets, les beaux jours de son enfance, de sa jeunesse, si tôt et si vite passés, et hélas! si souvent gaspillés!!!
Il serait également oiseux de nous occuper ici botaniquement de la variété de Lilas qui fait le sujet de cet article, pas plus que nous ne l'avons fait du type, par la raison que nous avons émise précé- demment, c'est-à-dire : son admission générale et séculaire dans les jardins, son acclimatation sur le sol européen.
Le coloris de la variété Ambroise Verschaffelt est tout particulier : il est intermédiaire entre la variété-type et la variété blanche, et elle fera, groupée avec celles-ci un heureux contraste de couleur, tout en mélangeant leurs délicieux parfums. Les fleurs en sont aussi plus grandes que celles du Lilas commun, et même plus que celles des variétés dites de Charles X, de Marly, etc. Elle a été gagnée pareillement par M. Brahy-Eckenholm, amateur, comme nous l'avons dit, à Herstal, près de Liége, où il s'occupe avec succès de ce genre de culture.
M. Ambroise Verschaffelt, à qui l'obtenteur a voulu la dédier, la tient, ainsi que la précédente (Lilas Président Massart, PI. 352), à Ja disposition des amateurs, dès le mois de mai prochain.
Cx. LE».
1: © Lué pme in Îlorte Vers chef ” à ( Lilas )AMBROISE VERSCHAFFELT . rs Belgiqne (. Plein” arr.) L. is se À Vers chaffele pub a . : _
MISCELLANÉES. 13
MM. Veitch, qui la doivent sans doute à leur célèbre voyageur- botaniste, M. Th. Lobb, cette plante, décrite et figurée par M. Lind- ley, a été considérée, et avec raison très probablement, comme une hybride naturelle entre les Ph. amabilis et rosea. Le port, en effet, est celui de la seconde; et les fleurs ont surtout les dimensions et les formes de la première, avec le coloris de l'une et de l'autre. Le scape est brun, ponctué de rouge sombre. Le labelle montre son lobe médian terminé par deux lobules filiformes, divariqués.
8 — Schillertana Reicms. f, Voyez ci-dessus, Te IX. PI, 348. Ne de janvier, où nous avons longuement et explicitement traité de cette belle espèce. 9% — amabilis BLume. Bijdr. 294. t. 44. Rumphia, IV, 494. f, !. t. 1v. 199.
Reicns. f. 1. c. 116. 35 (1862). Duc. L. e. 750. — grandiflora Lior..…. Epidendrum amabile L. : :
Sepalis oblongis acutis, tepalis cuneato-ovatis multo latioribus; labelli partitio- nibus posticis cuncato-rhombeo-ovatis, partitione media rhombeo-hastata apice bi- cirrosa; callo didymo bilamellato, lamella utraque tridentata, Rerca. 1 c.
Iles de la Sonde, Java (Osbeck). Selon le savant orchidologue allemand, M. Lindley n’a pas reconnu cette espèce dans la plante de Blume, et lui a donné à tort un nouveau nom, sous lequel elle est répandue dans les collections (PA. grandiflora). M. Reichenbach, rétablissant les faits, distingue donc la Ph. amabilis BL. de la Ph. grandiflora, à laquelle, lui aussi, donne un nom nouveau : Ph. Aphrodite. Éncs FFSA
Tige courte; feuilles peu nombreuses, oblongues-allongées, sub- aiguës et inéquilatérales au sommet; fleurs nombreuses, blanches, à labelle ponctué de jaune et d'orangé au centre; sépales oblongs- aigus; pétales ovales, rétrécis-cunéiformes à la base, beaucoup plus larges que les sépales; lobes latéraux du labelle rhomboïdaux- ovales, le médian rhomboïdal hasté, terminé par deux lobules fili- formes; sur le disque deux lamelles, avec trois dents chacune.
10. — ambigua Reicus. f. 1. c. 55 (1862!). Sine descriptione, Duc. L. c. 751. ibid. 311 (1862).
« Cette plante paraît être uN hybride, qui réunit les feuilles du Ph. grandiflora Linz. Gard. Chron. 39 (1848) cum ic. floris. Bot. Mag. t. 5184 (amabilis BL.) aux fleurs du PA. amabilis LINDL. (Aphrodite Rercx.) et dont le labelle porte une callosité, divisée par une scissure médiane en deux lamelles latérales, l'une et l’autre quadrilobée. Te a +
» À ce propos, dit M. Duchartre, nous croyons devoir faire observer, que M. Reichenbach, fils, donne le nom de Ph. Aphrodite au Ph. amabilis de M. Lindley (V. ci-dessus), et applique au PA. grandiflora de ce dernier botaniste la dénomination de Ph. amabilis BL. Le motif sur lequel il se base, est, que la plante décrite et figurée par Blume dans son Rumphia, comme découverte par lui dans l'ile de Nusa-Kambongan, près de Java, n’est pas autre chose
TOME X. — Misc, Mars 1865. 3
14 MISCELEANÉES.
qu’une forme rapetissée de l'espèce que M. Lindley a nommée plus tard Ph. grandiflora. D'un autre côté, le vrai Ph. amabilis de M. Lindley est une plante de Manille, et non de Java, d'où il résulterait au total, d’après M. Reichenbach, que les deux noms proposés par l'orchidographe anglais, sont basés sur une confusion et devraient être abandonnés. »
11. — Aphrodite (Venus!) Reicus. f. Xenia..…..? et 1. e. 35 (1862). Due. L. c. 731. — amabilis Lio. (nee BLume). Bot. Reg. t. 34. 1838 (Cranacr. srecir. nullis !). Paxr. Mag. of Bot. VII. p. 49. et icone (Je. et text. absolute inaccuratis, et idcirco, Noirs, tune transeribenti in FI. d. S. et d. J. de l’Eur. L. 202 c. ic. Paxton). W. Hook. Bot. Mag. t. 4297, c. bona icone! Angræcum album majus Rumpu. Herb. amb. VI. 99. t. 45.
Rumph (1. c.), qui le premier a parlé de cette magnifique espèce, l'a trouvée dans l’île d'Amboine, sur de gros arbres peu élevés, sur le tronc desquels ses nombreuses racines forment un entrelacis inextricable, se tordent et pendent ensuite comme des cordes. Bien connue, mais rare encore dans les jardins, elle peut ici se passer dé description. C’est, pour les fleurs, la plus belle du genre.
Le vieil auteur hollandais parle d'une autre espèce ou variété, croissant dans les mêmes localités, et dont les fleurs seraient d'un pourpre foncé. MM. Reichenbach et Lindley sont muets à ce sujet; mais le premier parle vaguement d'une dernière espèce javanaise, à fleurs rosées, laquelle, selon lui, serait la Ph. violacea de Tijs- mann (....?), Hort. bogor….. F1. d. Jard. d. Pays-Bas, IV. 129. c. ic., introduite par lui dans le Jardin botanique de Leide (Ducx. 10 p. 133 (1861).
Ces deux dernières plantes semblent encore spécifiquement ou même génériquement douteuses, puisqu'elles ont été négligées, à ce qu'il semble, dans le dernier ouvrage (Xenia!) de M. Reichenbach. Du moins, notre confrère, M. Duchatre, les passe sous silence dans la récapitulation des espèces que nous avons citée et analysée ci-dessus, bien qu'il les ait mentionnées et décrites antérieurement
mc). Er CULTURE.
Toutes ces plantes, originaires des contrées tropicales et même équatoriales de l'Inde, demandent en Europe plus de chaleur {stove heat) que les Orchidées brésiliennes, par exemple. On peut les sus- pendre, fixées sur larges écorces, avec du sphagnum ; mais il vaut autant les placer au centre, en dos d'âne, de vases multiforés, par- faitement drainés et remplis de cette même mousse, entremêlée de petits fragments de tourbe et de bois en décomposition. Seringages fréquents. Thermomètre en été de 0,25-35+0 R., en hiver de 15-20 + O R: (Voir plus bas un article spécial sur la culture des ORCHIDÉES).
he Cm
MISCELLANÉES. 15
Distinction générique entre le CaLapium ot l’'ALoCASIA.
(ArACEzæ.)
Répondant par la voie de l’Zllustration horticole à plusieurs de- mandes, qui nous ont été adressées à ce sujet, nous résoudrons la question de la manière suivante, qui suflira pour dissiper tous les doutes qu'on pourrait concevoir sur l'identité générique de ces élégantes plantes.
Les espèces de Caladium et d'Alocasia sont sans doute semblables entre elles par le port et le feuillage, et il semble, au premier abord, assez difficile de les distinguer les unes des autres, en l'absence de leur élégante inflorescence, et surtout dans le jeune âge des espèces du second genre. Toutefois, lors même que les Caladia et les Alocasiæ n’ont pas encore développé leurs spathes (inflorescence), on recon- naît les premiers à leur rhizome toujours tuberculeux et à leurs feuilles toujours radicales; les seconds à leur tige distincte et plus ou moins élevée. Voilà pour le port; voici maintenant pour l'inflorescence.
Chez le Caladiuwm, le spadix est florifère dans toute son étendue; les fleurs femelles à la base, les mâles dans la partie supérieure, les neutres au milieu (Voyez les figures analytiques du Caludium bicolor, ci-dessus, au verso, PI. 294, T° VIII). Chez l’Alocasia, les dispositions florales sont les mêmes; mais le spadice se prolon- geant toujours en un appendice stérile (V. ibid. les figures analy- tiques de l'Alocasia metallica, verso PI. 283).
RORTICULLURS.
ARRARA
Moyen de conserver les variétés panachées ou pouctaées de Gueures-pr-Lour.
(ScROPHULARIACEÆ.)
Les Mufliers ou Gueules-de-Loup (Anthirrinum majus L.), dont le type a, dans nos jardins, sous l'influence de la culture et des semis réitérés, produit tant de charmantes variétés, sous le rapport de la variation du coloris ou plutôt de la panachure d'icelui, sont et seront toujours les bien-venus dans tout parterre.
À l'une des dernières séances de la Société impériale et centrale d'Horticulture, on a signalé à ce sujet le fait suivant, connu de quelques jardiniers parisiens, mails non, à ce qu'il parait, encore publié, et qui mérite de l'être dans l'intérêt de l'horticulture en général.
16 ù MISCELLANÉES.
Ainsi, dans un semis dudit Antirrhinum, on reconnait que le plant futur sera ou panaché ou ponctué, selon que les feuilles primor- diales (ou premières feuilles, celles qui paraissent immédiatement au-dessus des cotylédons) sont ou ponctuées ou panachées.
On sait aussi que les jardiniers-fleuristes savent de même, dans leurs semis de Cocardeaux (Matthiola fenestralis DC.) et de Quaran- taines (Matthiola incana DC.), distinguer les variétés à fleurs simples, qu'ils arrachent, de celles à fleurs pleines, qu’ils conservent.
—2—
De l’irritabilité staminale chez les MAMILLARLE ?
M. Fr. Palmer, amateur distingué de Cactées, dont il possède, à ce quil paraît, une belle collection, écrit de Versailles, où il réside, au zêlé secrétaire-général de la Société impériale et centrale d'Horticulture, l'honorable M. Andry, une lettre (insérée dans le journal de la dite Société, p. 752, N° de décembre 1862), dans laquelle il affirme le fait suivant :
« Au mois d'août dernier (1862!), « dit-il, » un Mamillaria loricata (MarT.!), plante très voisine du radicans (DC.), me donna plusieurs fleurs. Ces fleurs, larges de sept centimètres, d’un beau jaune paille, ont les étamines (à filets pourpres, surmontées d'anthères jaune d'or) dressées verticalement en faisceau autour du style, qu'elles cachent entièrement. Ayant eu occasion, pour compter les lobes du stigmate, d'écarter quelques étamines avec la pointe de mon crayon, je vis, avec étonnement, le cercle entier des étamines se coucher simultané- ment, presque dans une situation HORIZONTALE, SUR LA COROLLE. Elles restèrent abaissées assez longtemps, mais dans une heure à peu près elles avaient repris leur position primitive. — Je renouvelai trois fois l'expérience avec le même succès sur la même fleur et sur deux autres, que me donna la même plante. Jl n’est quère présumable que cette plante soit la seule DE TOUTE LA FAMILLE qui possède cette propriété. — Cependant tous les essais, que je m'empressai de faire sur plus de vingt espèces différentes, Mamillaires, EÉchinocactes, Cierges, etc., qui étaient en fleurs à la même époque, dans la même rangée de bâches, restèrent tous sans résultat... »
ainsi Que LE PREMIER nous l'avons fait connaître dans nos premiers écrits sur ces plantes, et comme le savent tous les amateurs, au reste,
MISCELLANÉES. 17
que lesespèces de Halacocarpus (Echinocactus erinaceus, corynodes, etc.), les Echinocactus Ottonis (et ses variétés Linkii, tortuosus, etc.), con- cinnus, etc., montrent également et très visiblement cette singulière propriété? Or, ces Malacocarpi et ces Echinocacti étaient-ils donc tous sans fleurs dans la collection, parmi ceux qui ont été expéri- mentés? Nous devons en douter : car toutes ces plantes sont com- munes, et, certes, doivent se trouver dans sa collection: et dès lors ici l'insuccès n'infirmerait-il pas quelque peu le fait allégué.
Il ÿ a plus : dans l'expérience signalée par M. Palmer, il est dit que les étamines, mises en mouvement par la pointe de son crayon, se sont couchées sur la corolle, où elles sont restées ainsi une heure environ! Mais cette disposition des étamines, se renversant ainsi, est contraire à celle que nous avons observée mille fois chez toutes les espèces que nous venons de citer (1). Chez elles, Opuntiæ, Echino- cacti, Malacocarpi, les étamines, mises en demeure de se mouvoir par
_le contact subit d’un corps extérieur, se trémoussent (LITTÉRALEMENT) en sens divers et viennent s'appliquer étroitement sur le style. Or, la disposition contraire serait une telle anomalie, une telle contradic- tion des faits naturels, que nous douterons, jusqu’à preuve contraire, du fait allégué par M. Palmer. Aussi l’engageons-nous, lui, et tous ceux qui, parmi leurs Cactées, possèdent la Mamillaria loricata, à renouveler, avec une extrême attention, l'expérience ci-dessus relatée.
Or, si la dite espèce possède l'irritabilité staminale qu'on lui attribue, il n'est pas possible qu'elle soit confinée dans elle seule; et toutes celles de la section à laquelle elle appartient, devraient la présenter également (M.sphacelata MART., conoidea DC., radicans DC., strobiliformis SHEER, etc.); et à ce sujet, M. Palmer dit, que chez plusieurs d’icelles (sphacelata, similis, etc.) il n’a rien vu de tel; or, c'est un argument assez péremptoire contre son assertion, que, du reste, nous serions heureux de voir se confirmer dans l'intérêt de l'histoire physiologique de cette belle et étrange famille des Cactées.
Un dernier mot sur la culture des ORCHIDÉES.
Peu de plantes, autant que les Orchidées, ont pour leur culture exercé l'intelligence des horticulteurs, subi autant de tâtonnements et d'expériences diverses. D'abord, on s'est imaginé de les placer au sommet d'un monticule, formé de petits cubes de terre tour- beuse, ou même de terre de bruyère compacte, et disposés de façon
(1) Le dit crayon ne se serait-il pas un peu trop fortement appuyé sur les fila- ments, qu’en conséquence il aurait couchés en les froissant? Nous adopterions assez volontiers cette manière de voir ! Car jamais, dans nos expériences de ce genre, nous n’avons vu les étamines rester plus de deux à trois minules sans reprendre entièrement leur position premiére.
TOME X. — MISC. MARS 1863. 4
18 MISCELLANÉES.
à permettre entre eux la circulation de l'air, le tout en pots. Là,
_on les fixait au moyen de fines chevilles de bois qui traversaient lesdits cubes, en même temps que d'autres, enfoncées verticalement, soutenaient les pseudobulbes.
A ce mode un peu primitif, on a ajouté des fragments et des brindilles de bois pourri, pour remplir quelque peu les jours laissés, afin, pensait-on aussi, de fournir par là une certaine nourriture aux racines. Bientôt aux pots, on a substitué de grossières cor- beilles, formées de branches d'arbres, assemblées carrément; puis des pots plus ou moins ajourés. Plus tard, on a remplacé les petites mottes cubiques de terre par des mousses communes, entremêlées encore de brins de bois décomposé, et de ces détritus qu'on trouve dans les cavités des vieux arbres (Saules, Châtaigniers, etc.).
En même temps que ces divers essais étaient pratiqués en grand, on se servait aussi de branches d'arbres pourvues de leur écorce (de Chène de préférence), sur lesquelles on fixait les Orchidées au moyen de fils de plomb, en en entourant la base rhizomatique d’une petite touffe de mousses, pour l'entretenir d'une légère et convenable humidité. Ce mode est encore assez généralement usité.
Mais jusqu'ici, pots, corbeilles et branches d'arbres avaient été suspendus, çà et là, dans les serres à Orchidées, et certes, le coup-d'œil n’en avait rien d’agréable, en même temps qu'il inspi- rait à beaucoup d'amateurs une sorte de répulsion pour la culture de ces plantes, quelqu'en fussent d’ailleurs tous les mérites excep- tionnels.
Dans ces derniers temps, sans abandonner entièrement le système des branches suspendues, on a plus volontiers cultivé les Orchidées dans des vases plus ou moins ornés et ajourés de tous côtés; on arrange ces vases, posés à plat sur du mâchefer plus ou moins con- cassé ou pilé, en une sorte d'amphithéâtre, qui présente à l'œil, par la diversité des ports et des inflorescences des plantes, un aspect véritablement ornemental et bien préférable aux disgracieuses sus- pensions. On y a planté les Orchidées dans des touffes épaisses de Sphagnum, disposées en dos-d’âne. Mais dans ce dernier mode, par les seringages et les arrosements, ces touffes s’affaissent et présen- tent bientôt une compacité telle, que les racines des Orchidées, racines essentiellement aériennes, comme on sait, les pénètrent dès lors difficilement : inconvénient qui influe nécessairement, et en sens contraire, au but qu'on se propose, sur leur végétation et leur floraison.
Frappés de l'inconvénient que nous signalons, quelques bons es- prits ont cherché une substance plus convenable, plus aisément perméable à l'air et à l'eau, qui remplaçât avec avantage le Sphagnum; et celui qui le premier l'a trouvée, a pu s’écrier un peu fier : et moi aussi Zÿsexæ (j'ai trouvé)! exclamation qu'on profère sou-
MISCELLANÉES. 19
vent pour des découvertes moins heureuses. Et cette matière, ce sont les fibres des noix de Coco. v
C'est tout récemment en Angleterre que ce nouveau mode de plantation pour les Orchidées a été expérimenté, et suivi toujours d'un succès complet. Nous ignorons et regrettons de ne pouvoir citer le nom de l'horticulteur ou de l'amateur, qui le premier l'a tenté.
Nulle substance, en effet, par sa nature à la fois ferme et spon- gieuse, l'abondance autour de ses fibres d'une sorte de terreau friable, n'est plus propre à l'élève des Orchidées. Ainsi, l'air, l'eau y circu- lent avec la plus grande facilité; les racines orchidéales y pénè- trent librement en tout sens, y puisent facilement l'humidité néces- saire à la vie de ces plantes, avec quelque chose de plus, ce certain humus, cette sorte d'engrais abondant qui existe entre ces fibres et les entoure.
Toutes les Orchidées, tant de l'Amérique que de l'Inde ou de l'Afrique, se plaisent dans ce nouveau sol; et plus ne sera besoin de les suspendre sur des branches, ni dans des corbeilles, si disgra- cieuses à l'œil. Dans une bâche, préparée ad hoc, formant dos-d'âne très élevé au milieu, avec versants latéraux, seront savamment rangés les vases ajourés, bien drainés, et remplis des dites fibres en monticules arrondis; le tout dans une serre large, basse de toit, avec grande bâche au centre, disposée, comme nous venons de le dire, pour les grandes espèces, et deux plus petites latérales, pour les espèces de moindre élévation. Contre ce mode, on a prétendu, et certainement sans cause, qu'il donnait naissance à des champignons : mais, même alors, et ce n'est pas, les champignons n'ont rien à démêler avec les Orchidées.
BLDRIOGRAPRNIS,
NUOVI GENERLI ET NUOVE SPECIE DI PIANTE, COLTIVATE NEL REAL ORTO BOTANICO DI PALERMO,
descritti da AGOSTINO TODARO. Fascicoli 1-3. Palermo (1858-1860-1861). Trois brochures in-8e, formant 78 pages.
Notre vieille Europe possède désormais un grand nombre de jar- dins botaniques, à la direction desquels président, certes, maints botanistes distingués. Parmi eux, et au premier rang, par son zèle pour la Science et ses connaissances botaniques personnelles, nous devons, en ne lui rendant qu'une stricte justice, placer M. Aug. Todaro, et ce, en ne consultant même que les trois fascicules que nous avons sous les yeux.
Plus que tous autres botanistes, peut-être, les Directeu rs de Jar- dins botaniques sont à même de faire progresser la Science, en
20 MISCELLANÉES.
raison des facilités immenses et de toutes sortes que leur offrent la réunion, le semis et la culture d'un grand nombre de plantes de toute provenance; et à ce sujet, il serait désirable que leurs obser- vations critiques, leurs déterminations nouvelles fussent publiées séparément et non dans les Zndex seminum des jardins qu'ils diri- gent, et qui, par cela même, trop souvent, en général, ne parviennent pas entre les mains de qui il appartiendrait! À bon entendeur, salut!
Nous donnerons au lecteur une idée de l'importance des trois seuls fascicules publiés jusqu'ici, en disant que le savant auteur y a décrit sept nouvelles espèces d’Zris; deux d’Hermione ($ Narcissus !) ; trois de Duranta; six d'Oxalis; une de Polygala ; une de Bothryanthus (Muscari); trois d'Erythrina; une de Lycium; une d'Arachnites (Or- chidacées); qu'il y a fondé deux genres nouveaux :
1° PAsTORÆA (P. præcox Top.), aux dépens de la Bivonæa præcox de Bertoloni (F1. ital. 520. X).
20 BrancÆaA (B. scandens Top.), sur une plante décrite antérieure- ment par lui, sous le nom de Cæsalpinia sepiaria (nd. sem. h. bot. pan. 4. 1857).
Les descriptions (en italien) de ces diverses plantes sont explicites, complètes, et telles que, de leur lecture et des observations qui y sont jointes, on peut les comparer facilement avec les congénères, et juger si l’auteur a eu raison de les distinguer génériquement et spécifiquement : ce dont nous ne doutons pas pour notre part. Mais nous devons adresser à l’auteur un reproche fondé, celui de ne pas donner quelques figures de ces nouvelles plantes, avec détails analytiques : figures nécessaires et si peu coûteuses aujourd'hui, par le moyen de la lithographie, ou de la xylographie au simple trait ombré.
—<26— GENRE STRELEITZIA.
RÉVISION DES CARACTÈRES GÉNÉRIQUES; ESPÈCES QUIL RENFERME; ET DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE :
Strelitzia Quensoni Nos.
ÉTYM. Crarcorre De MeckLENBoURG-SrRELITz, femme de Georges HI, roi d’An- gleterre, et promotrice de l’horticulture (Dedicatio necnon male à Sin Josepn Banks apla, quia familiæ potius quam personæ nomen sic revocul, quamque vi recon- cinnal nomen specificicum).
Musaceæ S RAVENALEZ (1). CHARACT. GENER. (Omnino revisi!) Spatha communis in speciebus acaulibus
cymbæformis scapum terminalem elongatum bracteatum terminans; in caulescenti- bus lateralis applanata et subsessilis; spathellis ex ea orientibus 1-3 alternatim disti-
. (1) Præ usu a Botanicis (et vite quidem) fere generaliter deinceps adhibito, fami- liarum tribuumque ex nomine generis præcipus nomina semper assumimus. (Nos. Flor. d, Serr. et d. Jard. de lEur. W. sub Strelitzia augusta, PI. 1-1 [173-174)).
$ Urania aucr. sectio rejicienda quia Genus Urania fuit et quidem rejectum.
MISCELLANÉES. 21
chis cymbiformibus 3-5-floris : Pcrigonium e sex divisionibus basi extrema coalitis Constans epigynium; #4 exteruæ æquales; 1 antica latiore; 2 oppositæ basi sese imbricantes in angulum plicatæ, sed margine uno angustiore ; omnes de basi dilatata triangularique sensim in acumen elongatæ firmæ dorso in angulum vel carinam plicatæ ; quarta duabus posticis basi applicata minima abortiente ovoidea in acumen filiforme producta; 2 internæ lateribus internis per totam longitudinem connatæ basi valde dilatatæ mox coarctatæ in latius corpus sagittiforme sexualia in angulo arctissime amplexante transeuntes.
Stamina sex inclusa : 5 fertilibus, filamentis gracilibus debilibus pluries tortis ; antheris fere duplo longioribus plano-filiformibus bilocellatis, polline albo abundan- tissimo ; sexto on LE abortiente et minimo (inobserv. et negato à Lesrinour.).
Stylus multo robustior rigidus cylindrieus in stigmata tria triangulari-filiformia longissima et longe exserta sese terminantia (1).
Ovarium trigonum oblongum cum pedicello conformi continuo triloculare; ovulis globularibus funiculo (2) brevissimo subrotundato super lineas elevatas in angulo centrali decurrentes (1-2) aflixis solitariis y. geminis affixis biseriatis horizontalibus.
Capsula.….. Semina (? non vidimus!) etc. Vide auctores infra citatos, pag. 24.
Herbæ austro-africanæ acaules, subhumiles, cæpistosæ, v. elatæ, stoloniferæ, v. etiam alle caulescentes simplices, v. rarius subramosæ (?? (3)); foliis mediocribus v. amplissimis distichis radicalibus v. caulinis ovatis v. lanceolatis supra plus minus cucullatis coriaceis basi dilatata imbricato-vaginantibus; venis éinnumerabilibus parallelis immersis (intervallis inter eas latis similiter vero venalis) infra im- Perspicue tenuiler reticulato-anostomosantibus; petiolis longissimis cylindraceis v. compressis dorso rotundato, plus minus alle sulcatis aut etiam canaliculatis, parte superiore inlegro attenuato ; floribus spathaceis magnis albis v. aurantiucis interne sæpius cœruleis inodoris, spathellis coloratis. Nos.
CHARACT. SPECIF. Herba bimetralis (et ultra !) acaulis, sed etiam Sr. NicoLaï el AUGUSTAM forma et adspectu referens; basi rhizomatosa crassa globosa stolonifera; petiolis robustissimis persistentibus latissime longissimeque vaginato-ampleæantibus distichis lateraliter compressis dorso-rotundatis stipitem elatum compressum effor- mantibus intus altissime canuliculatis, margine duplici distincto; priore interno lignoso ad cristas rotundato utrinque pluri-sulcato brunneo ; posteriore (cortice !) exlerno grosse irreguluriter dentato valde eroso-crispato dessiccato albido v nigri- canto, de apice ad summum canaliculum in angulo terminatum, reliquo subcylin- draceo integro; lamina amplissima ovato-oblonga apice obtuso cucullata infra dis- tincte longeque attenuata in petiolum supra cucullo quidem parvo sed manifesto terminata : spatha communi valde compressa viridi; spathellis (vidimus 3) nigri- canlibus rore albo subtenaci obtectis latissime cymbiformibus; flores in unaquaque 3-5, basi roseo-violascentes, dein albæ; nectario verum læte cœroleo, auriculis sub- angulatis. Nos. ad natur. viventem (præcæteris, confer præcedentia ad plantam præsentem, aliis comparatis, præcipue redacta).
Strelitzia Quensoni Nos. in |. præs.
— albiflos Horruc.
Grâce à la bienveillante initiative d’un de nos abonnés, ama- teur distingué, M. CHARLES RÉVILLION, à St-Omer (France), nous avons pu être à même de voir et d'observer tout à notre aise la magnifique et bien distincte plante dont il s'agit : noble espèce dans un genre, qui nen contient qu'un bien petit nombre, mais toutes éminemment ornementales et d’un si grand effet dans nos serres, et par leur port, et par leur curieuse inflorescence; en effet, du centre
1) Summo stylo nunquam vidimus hanc involventem stigmata illa cupulam ns figuravit nine in Arton, //orto Kewensis (ed. prior.), L. t. 2. a b. La- MARCKI10 mutuata (Dict. encycl. Illustr. de Genres, 1. t. 148, et de qua merito tacent auctores sequentes. : É ; : :
(2) In planta nova de qua agitur, funiculos, maxime quidem teneros, omaino nudos vidimus ! quos autem dixerunt auctores : in arillum stupposum fatiscentes.….! An sic quidem forsan ad maturitatem ovulorum evolvitur? Eee
(5) Aspice tabulam 4167, Bot. Mag. (Strel. augusta) in qua ramulus depingitur !
22 | MISCELLANÉES.
de leurs belles et grandes fleurs semble, chez la plupart, déployant ses ailes et prèt à s'envoler, l'oiseau bleu du fameux conte enfantin.
Elle est la propriété de M. Hrracocx de St-Bertin, a Gentleman very highly distinguished, fixé dans la jolie ville de St-Omer, où il se plaît à cultiver des plantes rares, une belle collection /forcée) de Vignes, de Pêchers, etc., et qui en avait reçu quelques graines de M. Villet and son, marchands grainiers, de Londres, sous le nom de S. albiflos, que nous avons dà rejeter, pour éviter toute confusion, parce que la plupart des espèces du genre sont à fleurs blanches; et de là tout naturellement nous avions été amené à la lui dédier; mais d'après son invitation expresse, elle portera le nom de M. QUEN- Son, président du Tribunal et de la Société d'Agriculture et d'Hor- ticulture de St-Omer. En raison de sa provenance secondaire, elle doit probablement exister dans d’autres jardins, où elle n’a pas en- core fleuri peut-être, et où elle est confondue avec les deux suivantes.
Voisine par sa grande taille et ses formes florales des St. augusta THUNB. et Nicolai REGEL et KorN., elle s’en distingue nettement, comme l'indiquent suffisamment notre phrase spécifique et la notice complémentaire qui suit.
L'examen approfondi, que nous avons été amené à faire de cette epèce, nous a conduit forcément à réviser à peu près entièrement les caractères du genre, si vaguement, si obscurément indiqués par nos devanciers. Malheureusement nous n'avons pu les complé- ter, en raison de l’absence des capsules et des semences; et ce soin, nous le laissons à plus fortuné que nous sous ce rapport.
Semée seulement en 1855, la plante en question, faux stipe et feuilles, dépasse en ce moment deux mètres et demi. Le rhizôme, partiellement prolifère, est subglobuleux (0,16 de diam. sur 0,09 de haut.). De son extrême base se dressent d'énormes et robustes pétio- les distiques, persistants, à base très largement et longuement engai- nante, formant par leur disposition dressée et serrée une sorte de stipe extrêmement robuste, arrondi-comprimé, haut de 1,30. Compri- més latéralement, ils sont arrondis dorsalement, profondément cana- liculés en dedans, de l'extrême base jusqu'à 0,25-30 du sommet, sous l'insertion du limbe foliaire; les bords en sont nettement doubles : les internes de chaque côté sont élevés, puis arrondis à la crête, sillonnés en dehors et en dedans, bruns; chacun d'eux, en dehors, est muni d'un autre bord, continuation de l'épiderme, mais sèché, durci, persistant, crispé-ondulé, et découpé en grandes dents irré- gulières; doubles bords, se terminant en angle aigu, à 0,30-35 de l'insertion du limbe foliaire.
Celui-ci n'a pas moins de 1,30 sur 0,55 de diamètre; il est ové- oblong, coriace, épais, d'un beau vert; le sommet est en forme de cuiller comme l’ensemble; à la base, il est très nettement atténué- aigu, et se termine, sur le pétiole, par un petit et distinct cuculle
MISCELLANÉES. 23
de 0,04 de longueur; c’est cette atténuation et ce cuculle limbaire qui distinguent surtout nettement notre plante du Str, Nicolaï, outre l'absence de stipe. <
La spathe commune paraît sessile ou à peu près; elle laisse sortir près de son sommet trois amples spathelles, sortant les unes des autres, cymbiformes, prolongées à l'extrémité; de 0,25 de long' sur 0,06 dans leur partie la plus large; elles sont noires et recouvertes: d'une efflorescence blanche assez tenace; elles distillent un miel très abondant. Les fleurs, au nombre de 3 à 5 dans chaque spathelle, sont très grandes (0,16 de hauteur), d'un beau blanc d'ivoire et d'un rose violacé assez vif à la base; les deux segments soudés en forme de fer de flèche, et qui enveloppent les organes sexuels, sont d'un beau bleu céleste (comment certains auteurs ont-ils pu leur donner le nom de nectaire; qu'a de commun, en effet, cet organe sécréteur avec ces deux segments?).
Les caractères génériques et la phrase diagnostique de l'espèce complètent ce que nous omettons ici, pour ne pas nous répéter. Nous espérons bien voir une plante aussi grandiose, aussi belle se répandre dans les collections. Sa patrie, comme celle de ses congé- nères, est indubitablement l'intérieur de l'Afrique australe.
Tenue dans une cuvelle étroite (celle-ci plongée dans de la mousse), ses robustes racines en avaient percé çà et là les parois, épaisses cependant de 0,017-18. Qu'on juge par là ce que deviendrait une telle plante, laissée toute à son aise dans une bâche en pleine terre?
nn
La figure 1 représente la coupe transversale de l'ovaire; la figure 2, une partie d’une loge avec ovules, placés sur les lignes indiquées ; la figure 5, un ovule séparé,
OgsERvATION. — Nous pensons rendre service aux amateurs, en leur donnant ci-dessous une liste sommaire raisonnée des espèces
-
24 MISCELLANÉES.
connues jusqu'aujourd'hui, par laquelle ils seront facilement mis à même d'étiqueter celles qu'ils possèdent ou qu'ils désireraient acquérir, mais en fesant cette restriction nécessaire, qu’à l'excep- tion des grandes espèces, St. augusta et Nicolai, que l'on confond même dans les collections, quand elles sont jeunes, avec le Phena- cospermum guianense MiQ. (Illustr. hortic. VII. PI. 239. double) et même avec le Ravenala madagascariensis (Illustr. hortic. VII. Misc. PI. 234. 235; deux planches, dont une double), on prend trop souvent les unes pour les autres les espèces acaules. Toutes font partie de la Flore austro-africaine.
ESPÈCES DU GENRE STRELITZIA.
STRELITZIA. (CHARACT. V. supra.)
Baxks in AIT. Hort. Kew. L. 285. t. 2. Lamk. Illustr. des Genr. t. 148 (ex opere |
ræced. mutuata). Air. Dict. Encycl. VII. 465. Suppl. V. 256. Waizun. spec. Pi. 1. 4190. DC. in Repouré Lil. t 77. 78. Lesrisoun. Observ. Musac. etc. 114. t. 1x. x. Scnurr. Syst. Veget. V (pars 8) LI. 594 et seq. Expricu. Gen. PI. 1649. Meisx Gen. PI. 590 (292). Ricu. Mus. 12. t. 2-5. Reicm FI. exot. t. 181. etc. — Heuiconiæ spec. L. et ALIOR.
À. Espèces caulescentes. Inflorescence latérale.
1° Strelitzia augusta Taus. Prodr. 45. FL. cap. 216. R. et Scenur. L. c. Bot. Mag. t. 4167-4168. Cn. Leu. Flore d. S. et d. Jard. d. l’Eur. IL. 175. 174. ic Bot. Mag. mutuata. Air. Hort. Kew. ed. 2. p. 55. — alba Srrne. Gart. Zeit. II. 407 (1804). Ernst. Maven, in Drèce, Gctrocknete Pflanz. v. Cap.
Stipe dépassant 5 à 7 mètres de hauteur, annelé par la chute des anciens pétioles; pétioles longs de 4 à 6 pieds, canaliculés seu- lement vers la base, engainants-cylindriques ensuite vers le sommet; feuilles cordiformes à la base, à peine aiguës au sommet, concaves, longues de 0,075 à 0,100. Spathe d'un vert brunâtre, bifide (ex figura). Spathelles d'un rose violacé vif; fleurs blanches, rose violacé à la base.
2° — Nicolaïi Recez et Kôanicke, Gart. Flora No sept. 1858, cum ic. floris 235. Taf. Mittheilung. des Russich. Gart bauv. zu St-Petersb. [. 54. c. ic. in fo (1859).
Stipe haut d'environ 7 à 9 mètres, vêtu par les vestiges persis- tants des bases pétiolaires; pétioles longs de 1,33, longuement -
engainants dans leur moitié inférieure, comprimés ensuite et fai- blement canaliculés en dessus; limbe arrondi aux deux extrémités, de 1,85 de longueur sur 0,70 de largeur; spathe brune; spathelles d'un vert noirâtre; fleurs d’un blanc jaunâtre; les segments hastés d'un bleu violacé.
B. Subcaulescentes (!). Inflorescence latérale.
5° — Quensoni (Hiruc.) Cn. Le. Décrite ci-dessus génériquement et spé- cifiquement.
Agée déjà de huit ans, à rhizôme renflé à la base, à pétioles per- sistants, extrêmement serrés et simulant un robuste stipe (ovale
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3 Fe. Notes Ad TOIL T OMS OX Balf.
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Planche 358.
CLERODENDRON THOMSONÆ,
CLÉRODENDRE DE MISTRESS THOMSON.
ÉTYM. Kaÿpos, sort ; d'édpoy, arbre : arbre du sort! allusion, dit-on, car Linné n’a pas expliqué cette étymologie, aux qualités contraires de diverses espèces de ce genre, et de leur effet salutaire ou funeste dans l’économie animale. Ainsi, par exemple, l'emploi du Cferodendron fortunatum serait avantageux en Médecine; tandis que celui des CL. infortunatum et calamitosum scrait malfesant.
VERBENACEZ $S ViTicEÆ $S Viricx.
CHARACT. GENER. Ca/yx campa- nulatns rarius tubulosus interdum pen- tagonus et subinde inflatns 5-fidus v. 5-dentatus rarissime truncatus. Corolla infundibularis v. subhypocraterimorpha, tubo sæpissime calycem conspicue exce- dente interdum longissimo, limbi 5-par- titi luciniis super. paulo magis approxi- matis v. infer. magis minusve adscen- dentibus obliquo immo subsccundo. Sta- mina 4 corollæ tubo inserta longe ex- serta subdidynama, antheris supra basim insertis basi fissis bilocularibus, loculis A rima longitudinali dehiscenti-
us. Ovarium 4-loculare, loculis uniovu- latis, ovulo in spermophoro angulo cen- trali adnato pendulo. Stylus filiformis exsertus, stigmate bifido acuto. Drupa calyei ampliato insidens v. inclusa bac- cata v. carnosa, 4-v. sæpius abortu 1-2- 3-pyrena sæpius 2-4-loba, pyrenis matu- ritate distinetis 1-locularibus, pufamine lignoso lævi. Semen solitarium erectum. Cotyledones oleosæ applicitæ, radicula brevis infera.
Frutices v. arbores (nec non raro scan- dentes v. etiam volubiles) inter tropicos veteris Orbis, imprimis vero Asiæ copio- se, in America vero parce crescentes; foliis oppositis v. ternis simplicibus inte- gris v. rarius lobatis, phyllopodio inter- dum prominenti persistenti insidentibus; . Cymis trichotomis v. axillaribus in pa- niculam terminalem collectis. ’
J.C Sonavrn, in DC. Prodr. XI. 658 (parenth. except.)
LE :
Clerodendron L. Gen. PI. 789. GÆRTN. Fr. 1. 271. t. 57. Juss. Gen. PI. 106. Pauiss. pe B. FI. Ow. t. 52. 62. R. Br. Prodr. 510. Envzicn. Gen. PI. 3708.
Meisx. Gen. P]. 291 (200. 567) HB. et Krs, Nov. Gen. II. 244. Krr, Syn 1}. 500. Lamcx, Ilustr. t. 544. Venr. Malm. t, 70. Bot. Reg. t. 406. 629. G49. 945. 1055. 1507. t. 41 (1858). Bot. Mag. t. 1518. 1805. 1834. 2556. 2952, 3398. 4255. 4950. 45354 4555. 4880. 4485. 5994. Cnam. in Linn. VIE 105. Wacz. PI. as. rar. t, 215. Reicus. F1. ex. t. 208. 209. Hook. et Ar. Bot. Beech. 205. — Vo/kameriæ sp. L.; Burm. F1. ind. t. 44. 45. Lamck. Ilustr. t. 544. f. 2. Jaco. Collect. supp. 4. t. 4. 5. Je. rar. t. 590. — Vo/kmannia Jaco ; Siphonanthus L. Gen. 787. Lamck. NI, t. 79. — Ovieda L. Gen.787. Burm. L. ec. t. 45. GærTN. I. 272 1.57. Lamck. L c. 558 (nec SPRNG.). — Valdia Pru. Gen. 2%. Ic. 256. — Agricolea ScHRAxK. in Reg. Denkschr.98. 1808. Torreya Sprxc. Neue Entd. 1H. 421. (nec Arn.)ex Wa, et Arnorr, Journ. of Nat. Sc. 150. An- pal. Sc. nat. Il. sér. 2, X. 58. — Cornac- chinia Savi, Mens. Sc. ital. Mod. XXI. 187. c. ic. nec Exp. (f)!
CHARACT. SPECIF. C. caule volubili labro ; foliis oppositis brevi-petiolatis integris oblongo-ovatis acutis glabris; venis superne sulcatis; panicula axillari et terminali; cymis dichotomis laxifloris bracteatis ; calyce albo membranaceo in- flato pentagono 5-partito, laciniis ovatis acutis; corolla coccinea, tubo gracili extus glanduloso-pubescente calycem uante, limbo oblique 5-lobato; stami- sibes longissime exsertis. Bar. £. à. c. Clerodendron Fhomsonæ Barr. in Edinb. New Pbil. Journ. New series XV. 1. t. 2. W. Hook. Bot. Mag. t. 5515. May 1862, nostra tabula 558 (2).
(1) Nous devons faire remarquer au lecteur avec quel soin, dans son intérêt, nous
complétons les synon ne reculant pas
ymies générique et spécifique jusqu’au jour où nous écrivons, ans ce but devant une foule de recherches souvent bien longues et
difficiles; mais voulant autant qe possible être complet et le tenir au courant de la u
Science et de tout ce qui a été p
lié sur le sujet dont il s’agit.
(2) Dans notre planche, les fleurs ont été imitées d’après le dessin anglais ; mais
les feuilles, lesqu
elles dans celui-ci laissaient fort à désirer, ont été peintes d'après
nature dans l'établissement A. Verschaffelt.
TOME X. — AVRIL 1863.
5
CLERODENDRON THOMSONÆ.
La charmante plante, qui fait l’objet de cet article, a été, selon ce que nous apprend M. W. Hooker, communiquée vivante, en 1861, par le Révérend M. W. C. Thomson à M. Balfour, profes- seur et directeur des Jardins botaniques (sic!) d'Edimbourg, qui de son côté en a offert des individus, vivants également, aux jar- dins royaux de Kew. Le dessin qu'en donne M. W. Hooker, dans son excellent Botanical Magazine, à été fait, à ce qu'il paraît, d’après une branche fleurie coupée, envoyée également par M. Balfour, qui a consacré l'espèce à la mémoire de l'épouse décédée du zêlé missionnaire anglican que nous venons de nommer.
Le Clerodendron Thomsonæ a été découvert par feu M. Barter, botaniste (lors de l’expédition du Niger, sous les ordres du capi- taine Baïkie), à Angiama, sur le Quoria (côte occidentale tropicale d'Afrique), et l'herbier de Kew en possède des échantillons indi- gènes. Il a été retrouvé plus tard, croissant en abondance sur les rives du vieux Calabar, au-dessus de la partie salée, par M. Thom- son, qui à eu l'avantage, comme nous le disons plus haut, de l'intro- duire vivant en Europe.
D'après le savant professeur du jardin botanique d'Edimbourg, dans une des serres chaudes (Conservatory, sic!), duquel il a fleuri pour la première fois en 1862, tapissé le long du toit sur une étendue de dix à douze pieds, il y a fait un superbe effet par ses nombreux fascicules de fleurs si éclatantes, en raison de ses calyces blanc de neige et de ses corolles cramoisies. Il enroule ses longs rameaux autour des autres plantes, ou bien il rampe sur le sol et s’y enracine (2).
A l'exception des tubes corolléens, toute la plante est glabre. Les feuilles sont distantes, opposées, ovées-oblongues, ou même légère- ment cordées à la base, aiguës au sommet, fortement nervées- gaufrées en dessus et de grandeur moyenne; nervures enfoncées et bordées de brun; pétioles très courts, renflés à la base, canaliculés en dessus. Panicules florales, assez amples, multiflores, axillaires et terminales; à divisions dichotomes, plus longues ou moins lon- : gues que les feuilles : chaque sous-division très brièvement bibractéée à la base; pédicelles floraux, légèrement renflés-arrondis sous les calyces; ceux-ci largement dilatés-renflés, quinquangulaires-ailés dès la base, atténués au sommet, lequel est divisé en cinq lobes ovés-aigus. Tubes corolléens grêles, légèrement glanduleux-pubes- cents, ne dépassant pas où à peine les calyces; limbe obliquement récurve en dessus, à cinq lobes ovés-lancéolés, aigus, dont un apical, les autres latéraux-ascendants, et de sorte que la partie inférieure du limbe est ouverte et nue. Étamines quatre, très grèles, défléchies, très exsertes; style plus court, mais exsert, à deux lobes stigma- tiques, linéaires, divariqués, inégaux (Fig. l).
(1) The branches twining extensively round other plants or prostrate and rooting.
CLERODENDRON THOMSONÆ.
C'est une précieuse addition à nos plantes grimpantes, aux plus belles desquelles celle-ci disputera la palme et se fera victorieu- sement une place parmi les plus méritantes. Nous la recommandons vivement et de confiance aux amateurs de goût, en leur rappelant, en outre, que ce genre renferme également beaucoup d’autres espèces véritablement ornementales par le port et les fleurs, qui
souvent aussi exhalent de suaves odeurs. CH. LEM.
OULTURE. (S. Ca).
En raison de son habitat, la belle plante dont il vient d'être question demande l'abri d'une bonne serre chaude, dans laquelle on la fera grimper le long des montants ou du toit, ou bien dans laquelle on la palissera sur des tuteurs disposés en pyramide. Sol riche et meuble; seringages fréquents sur et sous les feuilles pour en déloger les insectes parasites; multiplication facile par boutures étouffées. :
A. V.
MISCELLANÉES.
Multiplication des GASTERIÆ (S Aloearum plur. Aucr.).
Le sous-genre Gasteria doit, selon nous du moins, être considéré coïnme un genre distinct de l’Aloe proprement dit (V. notre Jardin fleuriste, Te Le, Misc. p. 97); port, fleurs, tout en diffère suffisamment.
Après l'article descriptif et détaillé que nous avons écrit sur ces plantes, d'un si haut intérêt ornemental et ponte si négligées, nous n’y fussions point revenu, si quelques honorables amateurs ne nous eussent écrit pour savoir comment on doit multiplier les es- pèces de Gasteria, qui, en général, donnent peu ou point de rejetons.
Or, cette multiplication est des plus élémentaires et des plus faciles; une feuille, détachée avec sa base bien entière, où même cassée ou coupée dans la moitié ou le tiers de sa longueur (et dont alors on laisse bien sècher préalablement la tranche), est légérement enfoncée, dans une position aussi horizontale que possible, par sa base dans la terre d'un pot, dans un endroit de la serre sec et chaud: puis humectée de temps en temps, au bout de dix à vingt jours la feuille produit des racines et bientôt des rejelons EN QUANTITÉ.
Aux amateurs de plantes à feuillage panaché, nous recommandons tout particulièrement les Gasteria; ils ne peuvent rs en ce enre RIEN DE PLUS BEAU et DE PLUS ÉLÉGANT, indépendamment e la grâce toute particulière des fleurs, lesquelles, chez certaines espèces, ont jusqu à 0,05 et 0,06 de longeur (&. acinacifolia, ensi- folia, longifolia, etc.) et douées d'un charmant coloris rose, bordé de vert.
Planche 359.
VARIÉTÉS DE DIPLACUS.
(DIPLACI GLUTINOSI Varietates hortenses novæ.)
ÉTYM. Voyez notre Jardin fleuriste, Te III, PI. 308.
SCROPHULARIACEÆ $ ANTIRRHINEÆ SS GRATIOLEÆ.
CHARACT. GENER. V. ibidem.
CHARACT, SPECIF. D. ramis pubes- centibus, foliis oblongis lanceolatisve ob- tusiuseulis eroso-dentatis integerrimis- que basi angustatis supra glabris ; flori- bus solitariis, calycis glabriusculi den-
tibus lanceolatis inæqualibus. Bern. Li. c. (Planta tota subglandulos pubes cens Nos.).
Diplacus glutinosus Nurr. in Tayl, Annal. of Nat. Hist. L. 137. Benru. in DC, Prodr, X. 568.
— datifolius Nurr. L c.
— Ppuniceus Nurr. id. Bot. Mag. t. 5655.
Mimulus glutinosus Wenpz. Observ.
51. Jaco. Hort. Schœnbr. HI, t. 564.
Herb. amer. 24,
Minulus glutinosus grandiflorus Linoe. in Paxr. Flower-Gard. IL. PI. 92. Nos, Jard. fleur. I. c.
— aurantiacus Curtis, Bot. Mag.
t. 354. SYNONYMIA ex Benru. |. c.
ADDANTUR :
— Verschaffeltii $ bula nos- — splendidus tra 359.
Osserv. Quas quidem ad disquisitionem nostram nec vivas nec siccas nunquam fuisse positas adnotandum est ! et idcirco inaccurationes nonnullæ botanicæ quæ facile in figura perspici possunt.
No 1, Diplacus Godronit j'ius Ta- No 2.
No 3.
PPS PS TP RSS
« Il appert de la synonymie relatée ci-dessus, d'après MM. Ben- tham et Lindley (IS c‘), que cette plante varie extrêmement sous le rapport des dimensions et du coloris de ses fleurs. On en distingue dans les jardins quatre variétés principales, regardées généralement comme espèces (mais que M. Bentham a cru, avec raison sans doute, devoir réunir au type, le D. glutinosus), ce sont :
» 1° Diplacus aurantiacus (Mimulus — Curr. L. supra c.), à fleurs orangées.
» 20 _ puniceus STEUD. Nom. ed. 2. 150. Dipl. puniceus Nurr. L. s. ce. 137. Bot. Mag. L.s. c. Flor. Cub. t. 107, à fleurs écarlates, dont les lobes très courts.
» 30 — Srandiflorus Lixpc. (sicut var. D. glutinosi), 1, s. c., à grandes fleurs saumonées, dont les lobes profonds, les feuilles plus courtes et moins dentées. —
, 4e nd
latifolius Nur, (non encore figuré), à grandes fleurs jaunes, dont les lobes très peu prononcés; les feuilles plus grandes; la stature, dit-on, moins élevée. » À ces quatre variétés, constituant une seule et même espèce, dont le type est le D. glutinosus (ainsi que nous l'avons dit ci-dessus), si l'on joint les : D. rugosus BENTH., leptanthus NUTT., longiflorus NurT., on a la totalité des espèces qui composent le genre, tel que l'admet et le limite M. Bentham.
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VARIÉTÉS DE Diplacus.
» Toutes ces plantes croissent dans la Californie, où elles se plai- sent le long des cours d’eau et dans les endroits humides. Là elles s'élèvent de quatre à six pieds de hauteur sur une tige suffrutiqueuse bien ramifiée, et plus ou moins glutineuse. » Nog. Jard. fleur. 1. c.
Les quatre variétés du D. glutinosüs que nous citons, sont des plantes spontanées dans leur pays natal. Sans doute, dans quelques jardins elles-mêmes ont pu varier de nouveau par les croisements ou les semis; mais il ne paraît pas que les mérites respectifs des nouvelles venues aient été tels qu'on embouchât pour elle la trom- pette héroïque, comme cela, malheureusement, a lieu trop souvent pour une foule de prétendues nouveautés horticoles, qu'une saison voit naître et que la suivante voit s’évanouir en fumée.
Il n'en sera certes pas de même des trois nouvelles variétés, figurées ci-contre, obtenues par M. Ingelrelst, l'intelligent et zèlé jardinier-chef du jardin botanique de Nancy (Meurthe, France), en croisant les variétés aurantiacus et puniceus du D. glutinosus. Le N° 1 a été dédié par lui à M. le D' Godron, doyen de la Faculté des Sciences de Nancy, directeur du jardin botanique de cette ville et auteur de la Nouvelle Flore de France; et le second à notre édi- teur; toutes trois à des mérites divers méritent d'attirer l'attention des amateurs, par les dimensions et le riche coloris de leurs fleurs, dont elles sont prodigues pendant une partie de l'année. A l'époque où la livraison d’avril de l'Alustration horticole parviendra entre les mains de nos amés et féaux clients, toutes trois seront mises dans le commerce et à leur disposition par notre éditeur, qui en a acquis l'édition entière: CH. LEM.
CULTURE. (Serre FROIDE.)
Pendant toute la belle saison, ces sortes de plantes doivent être exposées à l'air libre, à mi-ombre ou même au plein soleil; en ne leur ménageant par les arrosements et les seringages pendant tout le temps de leur période de végétation. On peut même les planter en mai en pleine terre pour les en relever vers la fin d'octobre. Sol riche, un peu compact et même tourbeux. Multiplication facile de mai en juillet, à chaud et à l'étouffée; leur bouturage demande un peu de surveillance: er
Planche 360.
CALADIUM? LOWIL,
CALADIUM DE LOW. ÉTYM. Voyez ci-dessus, Te V, PI. 185.
ArACEzÆ (Dicuines) Cazanieæ $S Synconix.
V. ibidem, et To VIII, PI. 294 (Texte, verso, cum fig.
CHARACT. GENER. analytic.).
CHARACT. SPECIF.
Attamen, si de A locasiæ specie genuina hic ageretur, adi, amice lector, quoad cha- racteres Alocasiam metallicam J. Scuorr, quam supra descripsimus : Illustr. hort, VII. PL 285. cum figuris analyticis, in textu, verso (1).
Caladium? Lowii HonT, ANGL.
Il est bien probable, mais jusqu'ici nous l’ignorons, que la plante dont il s’agit ait fleuri déjà en Angleterre, et notamment dans l'éta- blissement horticole, où elle a été originairement introduite.
Selon toute vraisemblance, on en doit l'introduction à M. Hugh Low, fils, qui a récemment exploré, avec tant de succès, les îles de la Sonde, notamment celle de Bornéo, dans l'intérêt de l'importante maison d'horticulture paternelle, MM. Low et C°, à Clapton et à Chelsea; et si, comme nous le supposons, elle y a fleuri, on sait maintenant à quoi s’en tenir sur le genre auquel elle appartient, et . que nous présumerions être plutôt l'Alocasia; à cet égard, on remar- quera tout d'abord une ressemblance assez prononcée de forme (2) et de coloris entre l’Alocasin metallica (V. note (1)), et la plante dont il s’agit: sauf la nervation, même forme peltée, même coloris cuivré, même reflets métalliques cuivrés-bronzés, brillants. En plus, une vénation éminemment ornementale, tranchant vivement par ses tons d'un vert jaunâtre, bordés-ombrés eux-mêmes d’une teinte
(1) Confer etiam, benevole lector, in hoc opere varietatum specierumque textus urasque sequentium supra jam expositas :
Caladium argyrites. Caladium cupreum. VE: PE 40. —_ anltini. VII. PI. 297. — Schœlleri. — Verschaffeltii. — Schmitzii. . Le 22. — Bellymei + né a "PERD ES rent. IX. V0 À — macrophyllum. { Troubtetogi Re 2 Devorianum. — ightii. : e — splendidum. VAL PL 206, | Z Dot, X “PES — nirabie,
(2) Foliis ovato-lanceolatis peltatis basi emarginato- coloribus, nervis variegatis; petiolis immaculatis.
versalur, tnflorescentia adhuc nulla !
cordatis,
apice acuminatis dis- Nos. an plantam vivam de qua
0
oO NP a La
CALADIUM? LOWII.
plus pâle, avec le fond sombre et vulcanien, pour ainsi dire, du limbe foliaire en dessus; par sa disposition et son coloris, elle rap- pèle absolument celle si élégante des C. Lemaireanum et mirabile ; en dessous, cette teinte métallique sombre du fond est remplacée par une autre d'un rouge brun, luisant, et les nervures de la face supérieure s’étalent là simples, concolores et sans ramifications secondaires; les bords des feuilles, sur les deux faces, ont un coloris spécial, distinct, pâle.
Ajoutons enfin que, dans notre planche ci-contre, exécutée sous notre contrôle immédiat, dans l'établissement A. Verschaffelt, ces feuilles sont figurées de grandeur à peu près moyenne; mais que chez les individus normaux et vigoureux elles offrent des dimensions doubles et même triples. Qu'on juge dès-lors par là de l'effet d'une telle plante dans les serres, soit isolée, soit groupée avec ses con- génères ! CH. LE.
CULTURE (8 Cr.) Au sujet de la culture de cette plante, comme au sujet de ses
congénères, ou alliées, prière au lecteur de consulter l’article géné- ral écrit ex professo ci-dessus, Tome IX, texte de la Planche 322.
av:
MISCELLANÉES.
BLDALOGRAPRES.
ANNUAIRE HORTICOLE POUR 1863, Par L. INGELRELST, CHEF AU JARDIN BOTANIQUE ET VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE NANCY. 4° Année. f Brochure in-8 ; imprimerie de A. Lepage, à Nancy; à Paris, chez Goin; à Gond, chez Host.
u’encourager, dans sa publication annuelle, M. Ingelrelst ; elle sé Mot édetaire au Publié om egle: à tous les amateurs, à tous les horti- culteurs, qui par son moyen peuvent entre enx se mettre en rapport et nouer des relations utiles aux uns et aux autres. Son livre, cette quatrième année, est de beaucoup supérieur aux précédents ; l’exécution typographique est re déc ; les documents qu’il contient plus nombreux; les adresses des horticulteurs plus nom- breuses et plus exactes; il cite tous les établissements du continent dont il a pu avoir connaissance; fait une revue des plantes rares et nouvelles ; à ect égard, nous devons l’engager à citer avec soin tous les ouvrages où elles ont été figurées, comme . il a commencé, du reste. Enfin, il termine par des citations d'établissements spé- ciaux, avec quelques détails supplémentaires. : ss Nous sommes heureux cette fois de n’avoir à adresser à l’auteur que des louanges méritées.
OS A LA AT I
MISCELLANÉES..
PLANTES RECOMMANDÉS
(&SPÈCES RARES OU NOUVELLES.)
Dracæna phrynioides W. Hook. (!). Asparagaceæ.
Certes, en l'absence de ses fleurs, on prendrait cette plante pour tout autre chose qu'un Dracæna, non pour un Phrynium, comme on l’a considérée d'abord (P. maculatum ....?), à ce qu'il paraît, en Angleterre, mais bien pour quelque espèce d'Aroïdée : port, feuillage, tout, en l'absence des fleurs, comme nous venons de le dire, semble appartenir à une plante de cette famille.
M. W. Hooker, malgré les différences signalées, la réunit au Dracæna, en raison de la conformation de ses fleurs; et toutefois, celles-ci, encore, non en thyrse ou en panicule, comme cela a lieu en général chez les espèces de ce genre, sont groupées en un véri- table capitule terminal, arrondi; elles s'épanouissent soit dans la soirée, ou le matin de bonne heure, pour se refermer vers dix heures du matin (l'heure de l'épanouissement et la durée ne sont pas plus explicitement indiquées par l'auteur).
La tige, ou stipe, est fort courte (0,08 ex figura), revètue à la base de petites squames, ou feuilles abortives, passant tout-à-coup à la forme normale. Pétioles, hauts de 0,15-16, fortement dilatés- gibbeux et subengainants à la base, cylindriques, avec un sillon en dedans ; feuilles ovées-lancéolées, finement acuminées, coriaces, striées, d’un vert sombre et parsemées de nombreuses macules transversalement oblongues, d'un jaune de soufre (d’un blanc indis- tinct dans la figure). Capitule presque sessile, globuleux, formé de nombreuses et larges bractées ovées, largement et finement acu- minées, d'un rouge sombre, intense, contenant chacune dans leur aisselle une (ou plusieurs?) fleurs très petites (0,011k), blanches; tube grêle, dépassant à peine la bractée; segments oblongs, obtus, incurves au sommet: étamines saillantes, à filaments renflés- subulés. Stigmate capité-subtrilobé.
C’est, en somme, une fort belle plante, par son feuillage élégam- ment panaché, son joli capitule floral. Elle a été découverte dans l'île de Fernando-Po, par M. Gustav Mann, qui l'a envoyée en Angleterre en 1860.
(1) D. suffruticosa, caule declinato brevi squamoso dein folioso, foliis longe petio- latis ovatis acuminatis coriaceis striatis late viridibus maculis pallidis ovalibus transversis variegalis, petiolis teretibus antice canaliculatis basi insigniter dilatatis incrassatisque; capitulo terminali subsessili bracteato, bracteis numerosis late ovatis purpureis ventricosis longe acutissime subulatis; éorollæ tubo gracili, filamentis superne valde dilatatis. W. Hoox. L i. c.
Dracæna phrynioides W. Hook. Bot, Mag. t. 5552. Décemb. 1862.
MISCELLANÉES. 20
par une coupe imaginaire), haut déjà d’1" 1}, plante éminemment _ distincte des deux précédentes, acquerra-t-elle avec un âge plus avancé un véritable stipe, en se dépouillant alors des dits pétioles ? Ceci ne nous semble nullement probable; nous fesons ici toutefois nos réserves à ce sujet. En vérité, l'introduction définitive de cette
_ magnifique plante est une bonne fortune et pour la science et pour les jardins (1).
C. Acaules. Inflorescence terminale.
4° — Reginæ (Banks!) Air. Hort. Kew. ed. 1. 285. t. 2 (2). edit. 2. IL. 55. N°2, Porr. 1. ce VII. 466. DC. in Rep». Lil. 1. e. t. 77. Wenoz. Gart. Mag t. 24. 25. 1810. TraTrin. Thes. bot. t. 27-28. Scauur. L. c. 594 etc., etc. Heliconia Bihai. Mir. le. t. 5. 6. — Introduit par sir Joseph Banks, en 1773. -
Scape aussi élevé que les feuilles; celles-ci, comme chez les espèces suivantes, toutes radicales, oblongues-lancéolées, aiguës, fortement ondulées, crispées en dedans à la base, surtout d'un côté; d'un vert foncé en dessus, glaucescent en dessous, longues de 35 à 36 centimètres; pétioles longs d’un mètre; spathe rougeâtre aux bords; fleurs d’un beau jaune orangé. Nectaire bleu. — Rhizôme très épais; racines robustes, de la grosseur d'un doigt,
MM. Regel et Kürnicke, à tort ou à raison (les documents nous manquent pour être contre ou pour cet avis), rapportent en syno- .nymie à cette espèce les Str. glauca L. C. Ricx. (N. A. Leop.-Car. Nat. Cur. XV. Suppl. 17. t. 2. 3.), ovata (3) Towns. Air. H. Kew. 11.55. N°3. — Str. Reginæ CurrT. Bot. Mag. t. 119. 120 (non BANKs). Anprews, Bot. Rep. VI. t. 432. TRATTINICK, 1. c. t. 27. 28. Tabul. t. 300. En outre, ils y joignent la variété qu'avait décrite feu Ch. Morren sous le nom de Str. Reginæ, var. rutilans (Annal. Soc. d'Agric. et de Bot. de Gand, IL. p. 53. t. 53), et que ce botaniste, et avec assez de raison, selon nous, était tenté de regarder comme une espèce : supposition que nous eussions réalisée, si le dessin que nous en citons eût été exécuté d'une façon plus exacte, et nous l'eussions dédiée naturellement à l'auteur (Str. Morrenii!)...
« Elle se distingue, » dit-il, « par la côte rouge pourpre des feuilles, par le fond pourpre de ces mêmes organes, par la couleur empourprée et très prononcée de la spathe générale, par la couleur
(4) La plante, nous écrit M. Hitchcock, depuis que vous l'avez vue, a été mise dans une plus large cuvelle; et en quelques jours, ses progrés en dimensions ont été manifestes; de nouvelles fleurs se sont succédé dans les spathelles ; et en toute apparence, une nouvelle spathe va sortir du côté opposé. ;
(2) Les Strelitziæ Reginæ, ovala, farinosa, parvifoliu sont signés Townsexn Aron : c'était le nom du fils de WiLiam Aron, jardinier en chef des jardins royaux de Kew; celui-ci, avec la collaboration de Dryanper, publia la première édition de l'Hortus Kewensis, Tes I-UL. London, 1789. L'autre, le fils, une deuxième édition, Tes I-V, London, 1810-1815. : ne x
folia superante; foliis ovato-oblongis petiolo sub brevioribus. — flos LE eve Us Cunr. L. c. Porer, L. e. V. 256. Scuuzr. I. c. 595.
TOME X. — Misc. AVRIL 1865. 5
26 MISCELLANÉES.
orange-rouge ou couleur de feu du périanthe, et le violet foncé, pres- que noir des nectaires. Les lames des feuilles sont beaucoup plus grandes que sur les pieds ordinaires des Strelitxiæ Reginæ : elles mesurent près de quatre décimètres de longueur, et le pétiole n’est pas plus long que cette lame ; etc. »
Cette remarquable plante a existé originairement dans l’établis- sement À. Verschaffelt, du temps de l'honorable horticulteur père du propriétaire actuel, et de là dans le Jardin botanique de l'Uni-
D. — parvifolia (Dryaxper?) Air. 1. c. edit, 2, IL. p. 56. Porn. L. c. ScHuLT. L. c.
« Scape de la longueur des pétioles, lesquels sont vingt fois plus longs que les feuilles; celles-ci linéaires-lancéolées. » Arr. L €. _Synonymes et variétés de cette espèce : : — Principis Anvr. in SPrneL., Gart.-Zeit. 11. 407. (Rozm. et Scuur. 1. c. 595 [ante etiam]. 4819 (1)). |
— juncea Anprews, Dietr. Gart. Lex. IX. 447. — & parvifolia juncea Ew. Bot. Reg. t. 516. Rercup. F1. exot. t. 181. Pétioles d'environ deux mètres de long;
lame foliaire presque nulle. La Str. teretifolia Bannow. 1.? (Ex R. et Scu. 1. c.!) est très probablement la même que cette dernière.
6. — angustifolia (Dryano.?) Air. H. K. ed. 2. 1. 55. No 5. R. ct Sen. L. e. 395. Sprxec. Syst. L. 853. Rec. et Kônx. 1. c. 57. Scape de la longueur des pétioles; ceux-ci sept fois plus longs que les limbes foliaires, lesquels sont lancéolés. Air. 1, c. et R. et Scu. 1. c. — juncea, sicut Srkez., 1. c.
Malgré cette diagnose suffisamment caractéristique, et qui, selon nous, ne permet pas cette réunion, Sprengel et MM. Regel et Kürnicke joignent comme synonyme cette plante à la précédente.
7. — farinosa Arr. (Dayaxoer ?), Hort. Kew. 1. c. No 4. R. et Scu. L. c. 590$. SPRL, |. c. 833. Rec. et Kôex. 1. c. 57. Scapes un peu plus longs que les pétioles;
ceux- ci une fois et demi plus longs que les limbes, lesquels sont oblongs et inégaux à la base. Arr. 1. c.
Le nom spécifique indique que chez cette plante les pétioles et les feuilles sont recouverts d'une efflorescence blanchâtre, que passent sous silence les auteurs que nous venons de citer.
À la suite de ces espèces ou variétés, nous mentionnerons encore ici, comme se trouvant assez souvent citées dans les jardins, les Str. pumila et cucullata, dont nous ne trouvons nulle trace dans les auteurs. :
are
‘ Nous avons rapporté et annoté exactement ci-dessus tout ce que nous trouvons, au sujet des magnifiques plantes qui nous occupent, dans les livres systématiques qui sont en notre possession, et nous ne sachons pas que d'autres en aient jusqu'ici traité plus explicite-
(1) Et non 1854, comme on l'écrit par erreur dans le Mitth, de Russ., etc. (1859),
MISCELLANÉES. 97
ment. Il résulte donc clairement de l'énumération complète qui pré- cède, qu'il s’en faut encore de beaucoup qu'elles soient suffisamment connues et surtout nettement déterminées : belle et intéressante tâche, sans doute, mais que, en raison des documents vivants qui nous manquent absolument au moment où nous écrivons, nous devons laisser à un successeur plus avantagé que nous sous ce rapport. Il importerait donc, dans ce but, de réunir toutes les espèces ou variétés connues dans une seule et même collection. La Science y gagnerait et l'Horticulture n’y perdrait pas.
CORRECTIONS IMPORTANTES AU SUJET DÉ L'ARTICLE PRÉCÉDENT.
Page 21 : RÉVILLION, lisez REvizzion ; p. 22 et 24 : Hiracocx, lisez Hrrcucocr.
Page 22, ligne 7, au lieu de: marchands grainiers à Londres, lisez : au Cap de Bonne-Espérance : circonstance qui donne un plus grand intérêt encore à la plante en question.
Page 22, ligne 3, après Hitchcock, mettez une virgule avant de St-Bertin (1).
a —————
Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. 120me EXPOSITION DE PLANTES. — 1 Tr 2 Mans 1865.
Parmi les sociétés d’horticulture du continent, celle de Gand, leur sœur ainée, leur mère, même (car toutes les autres, comme nous l'avons dit déjà à plusieurs reprises, ne se sont constituées que peu après, longtemps après, et en la prenant pour modèle), a toujours su conserver une suprématie évidente, sans jamais perdre de son prestige: nous voulons dire par là, que les expositions qu’elle ouvre deux fois par an, dès les premiers jours du printemps et dès ceux de l'été, offrent un aspect toujours nouveau, toujours varié, toujours de nouvelles richesses horticoles, qui ont le privilège presque exclusif d'attirer, non seulement un nombreux public, mais encore les amateurs et ies horticulteurs étrangers, venant là, comme à une source féconde, s’approvisionner de nouveautés horticoles. _ Cette fois encore, et comme toujours, on a pu admirer des plantes nouvellement introduites en Europe et d’un grand mérite, exposées par deux maisons, qui se font à Gand, pour ainsi dire, le monopole de telles importations; et ces maisons, on les a déjà nommées, sont d’abord celle de M. A. Verschaffelt, puis celle de M. A. Van Geert. Comme à l'ordinaire, dans des comptes-rendus de cette sorte, nous ne pouvons, en _ raison de la place dont nous pouvons disposer, qu'effleurer pour ainsi dire la matière; nous ne pouvons, à notre grand regret, que citer les principaux concours, et leurs résultats, en renvoyant pour des détails complets à ceux que publie la Société (2).
(1) Les propriétés de cet honorable amateur sont en effet situées dans lenclos dit de & Bertin , ancienne abbaye en ruines, dont l’admirable portail-tour subsiste encore en entier, et est un des plus précieux restes du style gothique, qui soit non- seulement en France, mais dans l’Europe entiére. La ville de St-Omer, d accord avec le Gouvernement, devraient, dans l'intérêt de l’art, se hâter de faire restaurer ce magnifique monument, une des gloires du pays. | (2) Pour celui dont il s’agit, consulter : Société royale d'Agriculture et de Botani- que de Gand. 120e Exposition. 4 et 2 mars 1863. Brochure in-8, chez Vanderhae-
ghen, imprimeur, à Gand.
28 MISCELLANÉES.
Parmi les plantes nouvelles du premier (12, {er concours, 4er prix), nous men- tionnerons spécialement : Dieffenbachia albo-nervia, Aroïdée caulescente, à grandes feuilles largement veinées de blanc; un autre, dit grandis, aux belles et amples feuilles; Maranta Verschaffeltii, à l'ample et riche feuillage discolore; Caladium albo-conspersum, dont les feuilles semblent saupoudrées de blanc; toutes quatre d'importation directe dans son établissement ; deux superbes Ficus, envoyés des Phi- lippines par Porte, Le Grellei et Porteana (nobilis!), ete.; mais la perle de ce lot était un Pinanga maculata, aux frondes mordorées, satinées, ponctuées-maculées de vert plus foncé (1). Parmi celles du second (même concours, 2e prix): Freycinetia Bank- sii, Sisyrinchium (2) versicolor, gracieuses plantes de la Nouvelle-Zélande, qui figureront bien vite dans toutes les collections; Cypripedium Hookerianum; Aloca- sia Lowii (Voir ci-dessus, PI. 360); une Aralia? indéterminée, etc.
Le prix du concours N° 5 (Plante nouvelle non fleurie) a été gagné par l’admi- rable Maranta Van den Heckei, la reine des Marantées, appartenant à M. A. Ver- schaffelt, qui l'a reçue directement du Brésil. Celui du concours N° 2 (Plante nou- velle fleurie) a été accordé à un gracieux petit Rhododendrum (R. tubæflorum ; an potius tubiflorum?) de Java, exposé par M. A. Van Geert. Pour le concours N° 5. M. Aug. Tonel avait présenté une charmante nouveauté mexicaine, qui à remporté le prix, l'Echeveria agavoides Ca. Le, une des plus remarquables et des plus dis- tinctes espèces de ce joli genre.
Les Orchidées en fleurs (4° concours) ont été représentées par trois collections de chacune dix espèces; deux à M. A. Verschaffelt, 1er et 2° prix; la troisième à M. A. Van Geert, 5° prix ; jamais encore nous n’avions eu occasion d'admirer à ces expositions d'individus aussi beaux et aussi bien fleuris. Ces deux honorables horti- culteurs ont encore obtenu chacun un prix pour l’Orchidée en fleurs la plus remar- quable; le 1er à M. A. Verschaffelt, pour son Angræcum virens ; le 2e à M. A. Van Geert, pour son Dendrobium Wallichianum.
Cinq collections d’Amaryllis (Hippeastrum) (6° concours), cette autre supériorité de l’horticulture gantoise, ont obtenu trois prix ainsi répartis, le Aer, ex æquo, à MM. Ch. De Loose et Camille Van den Bossche ; le 2 à M. Edm. d’Hane; le 5°, ex æquo, à MM. Van den Hecke de Lembeke et Jean Verschaffelt. Ces diverses collec- tions, rapprochées pour en faciliter l'examen, offraient le plus éblouissant coup-d’œil qu'on pût voir. :
M. Van den Hecke de Lembeke, président de la Société, a remporté le Le prix du 44 concours, 25 plantes de serre chaude à feuillage panaché ; le 1er prix du 15e, collection de 15 Lycopodes (Sélaginelles) ; le 1er prix également pour les 20 Azalées indiennes en fleurs (52° concours); le 2e et 5° de cette catégorie, par M. A. Tonel et M. Beaucarne, d’Eename Or, on sait qu’il n’y a qu’à Gand qu’on puisse voir ce qui mérite le nom d’Azauée ! et aucune ville jusqu'ici n’a pu lui disputer la palme de la supériorité dans la culture de ces sortes de plantes; et la collection de M. Van den Hecke, en ce genre, a certes peu de rivales. L’honorable amateur, que nous venons de nommer en dernier lieu, a en outre obtenu le 2e prix du 11° concours, 50 Bégonias (le 4er donné à M. Ch. De Buck); le 1er du 17e, 12 Aralia et Rhopala ; le zéle de M. Beaucarne est d’autant plus méritoire que les collections qu’il expose viennent de plus loin.
M. A. Verschaffelt a remporté, outre ceux ci-dessus, et c'était presque immanqua- ble, le prix du 10e concours, 30 Palmiers : une des spécialités les plus remarquables de son bel établissement ; le 4er du 18e, 20 Caladium, dont il possède une collection
© sans rivale; le prix pour la plus belle Fougère en arbre, la Cyathea dealbata, admi-
(1) L'Alustration horticole en donnera la figure dans sa livraison prochaine.
(2) Nous venons d'examiner en fleurs cette intéressante plante : elle appartient au genre Libertia ; nous la décrirons dans un prochain numéro.
F dl
MISCELLANÉES. 29
rable Fougère de serre froide; enfin, un premier prix d'honneur, pour l’ensemble des lots qu'il a exposés ; le second idem gagné par M. A. Van Geert.
Ce zêlé horticulteur a en outre remporté le 1er prix pour ses 30 Conifères (7° con- cours) (le second donné à M. J. Van Geert, père); le 4er prix pour ses 25 Fougères (8° concours); le prix affecté au plus beau lot de 6 Anœctochilus (16° concours) ; le 4er, pour belle culture, accordé à son Erica mutabilis.
M. L. De Smet a gagné le 4er prix du 15e concours : 25 plantes de serre froide ou de plein air à feuillage panaché, pour lui une belle spécialité; M. Van Damme-Sellier le second. M. De Smet, en outre, a recu le prix du 20e concours : plante nouvelle en fleur, obtenue de semis en Belgique, pour son Rhododendrum tigrinum.
Les Camellias, un des triomphes encore de l'horticulture gantoise, ont en général, et à notre grande surprise, fait à peu près défaut, au moins du fait des amateurs! est-ce encore par suite de la désastreuse année 1861? Les horticulteurs suivants seuls se sont présentés dans la lice. Le 24e concours spécifiait 50 Camellias en fleurs, * M. Liévin Brugghe, de Wondelghem, a obtenu le 4er prix; M. Jean Verschaffelt, le 2e. Le 26e, 15 Camellias en fleurs : M. Vervaene, fils, a gagné le 1er prix; M. Vervaene, père, le 2e; le 27°, 6 Camellias nouveaux, le père et fils, mais dans l’ordre inverse, en ont obtenu les prix. Pour terminer cette catégorie, le 28° concours : Camellia en fleurs le plus distingué par sa beauté et sa culture, un second prix a été décerné par le jury et partagé, ex œguo, entre un amateur, M. Cam. Van den Bossche, et un horticulteur, M. Bailleul. ;
Les Rhododendrum, tant de l'Inde, que les arboreum ou ponticum (hybrides), ont malheureusement aussi fait défaut ; une seule collection (41° concours, 15 Rhodod.) a été présentée par M. De Graet-Bracq, et a reçu une mention honorable.
Nous avons rapporté ci-dessus le résultat du jugement pour les Azalées de l'Inde, entre amateurs; nous devons mentionner de même celui entre horticulteurs (33°, 25 Azalées). M. Vervaene, fils, en a remporté le 4er prix ; ainsi que celui du 35e (l'Azalée en fleurs distinguée par sa beauté et sa culture), pour son A. ind. Étendard des Flandres. Le prix du 34e (6 Azalées nouvelles en fleurs) a été accordé à M. Vervaene, père.
Une charmante collection d’Erica et d’Epacris (12 de chaque; 50e concours), appar- tenant à M. A. Dallière, a mérité sans conteste le 1er prix.
Les plantes dites, non sans raison, ornementales, étaient représentées par de nom- breux et superbes lots, appartenant à MM. Jean Verschaffelt et Aug. Tonel, qui se sont partagé les prix; ainsi : 59° concours, 10 Plantes ornementales (de toutes sortes!), 4er prix, M. J. Verschaffelt ; 41° concours, 30 Yucca, Aloe, Agave, Beaucarnea, etc., 4er prix, M. J. Verschaffelt; 2, M. A. Toncl. :
Les Hyacinthes, Narcisses (37° concours, 75 Jacinthes, etc.), ete., ces aïimables filles du printemps, n’ont pas manqué de venir étaler leurs splendeurs florales et embaumer la belle salle du Casino de leurs suavissimes senteurs. La riche collection de M. Van der Linden, arrivée à bon port d'Anvers, a remporté le 1er prix.
Etc. etc.
Force nous est de clore ici ce compte-rendu sommaire, déjà trop étendu. Nous
eussions voulu tout citer, tout commenter; mais les inexorables limites qui nous sont fixées s’y opposent, et nous devons renvoyer à ce sujet à l’exorde de cet article.
Somme toute, l'exposition, cette fois encore splendide et riche de nouveautés et de superbes sujets en tout genre, est digne de la renommée horticole de la ville de Gand. Pour faciliter et hâter les opérations, les membres du jury, au nombre de vingt-trois, avaient été répartis en deux sections.
nr
30 MISCELLANÉES.
PRANCTES RLCOMMANDÉLS.
(&SPÈCES RABES OU NOUVELLES.)
Acrotrema Walkeri WiGuT. (1). Dilleniaceæ.
Charmante miniature végétale, ayant le port d'une petite Prime- vère et les fleurs d'une petite Potentille. M. W. Hooker, qui malheu- reusement n’en donne pas la description, nous apprend que sur les dix espèces seulement qui composent ce genre, elle est, pense-t-il, la première qui ait été introduite vivante en Europe. Elle habite les montagnes de Ceylan, depuis 2,000 jusqu'à 4,000 pieds de hau- teur supramarine.
Les feuilles, qui font tout le charme de la plante, sont radicales, ovées-oblongues, subauriculées à la base, très brièvement pétiolées, à peine aiguës au sommet, poilues en dessus, et en dessous seule- ment sur les nervures, fortement crénelées-dentées et ciliées aux bords: la face supérieure, d’un vert pâle, est fasciée de vert foncé sur les nervures fortement enfoncées; souvent la médiane est bor- dée de jaune clair; en outre, dans la jeunesse, elles sont largement bordées aussi de rose, teinte qui souvent persiste plus tard encore. Les fleurs, nombreuses, solitaires, d’un diamètre d'environ 0,022 au sommet des pédoncules, grêles, aussi longs que les feuilles et très poilus, sont jaunes, à cinq pétales obovés, étalés, atténuant avec des sépales verts, hérissés aussi de poils et de moitié aussi longs que les pétales. Étamines courtes en trois phalanges; trois carpelles ter- minés chacun en un style filiforme.
Jolie, jolie petite plante pour la serre tempérée ou même chaude, à placer sur une tablette élevée et près des jours.
Sonerila grandiflora WALL. (2). Mélastomaceæ.
M. W. Hooker, qui donne une très belle figure et une description satisfesante de cette plante, la regarde de beaucoup comme la plus belle qui ait fleuri jusqu'ici dans les collections de ses congénères; nous serions de cette opinion, si nous ne connaissions ce bijou, cette
(1) À. foliis crenato-dentatis subauriculatis, utrinque præcipue superne margi- nem versus et subtus ad costam nervosque pilosis, pedicellis patentim pilosis, stami- nibus circiter 45. Tawairss, L. i. c. (phras. diagnost. multo nimis manca).
Acrotrema Walkeri Wicur, msc. Tawaires, Enum. PI. Zeyl. 5. W. Hook. Bot. Mag. t. 5553. December 1862.
(2) S. erecta glaberrima ; caule fruticuloso nodoso ; foliis petiolatis utrinque acutis serratis basi 3-5-nerviis crassis subtus purpurascentibus; petiolo crasso ; floribus in cymas curvas terminales dispositis magnis crasse pedunculatis; calyce elongato tur- binato, lobis late ovatis, petalis rubro-purpureis acuminatis, staminibus stylo æqui- longis, stigmate simplici. W. Hook. I. i. c.
Sonerila grandifiora Wazc. Cat. N° 4099. Wiçcur et Arx. Prodr. Ind, I. 332. Wiçcur, Icon. t. 995. W. Hook. Bot. Mag. t, 5354, January 1865.
MISCELLANÉES. 31
merveille que l'on appèle avec tant de justesse Sonerila margaritacea (Voir Zllustr. hortic., T° II. PI. 40 (1)).
Découverte originairement par le D' Wallich dans les montagnes dites Nilgherries, où elle semble confinée dans un seul endroit, nommé la longue vallée, entre Avalanche et Sispanah, et croissant en abon- dance sur les bords d’un ruisseau (W. Hook..), elle a été introduite en Angleterre (quand et par qui? C’est ce qu'on ne nous dit pas!), chez Messieurs Hugh Low et fils, à Clapton, chez qui elle a fleuri pour la première fois en octobre dernier.
« C'est une plante suffrutiqueuse, dressée, glabre, ramifiée, s'éle- vant jusqu'à douxe et dix-huit pouces de hauteur, à branches assez fragiles, ligneuses, cylindriques; à ramules et cymes charnues, à feuil- les opposées, ovées ou elliptiques-ovées, aiguës, continues en des- sous avec les pétioles, dentées, très épaisses, presque charnues dans la texture, 3- ou 5-parallèlement nervées, dont le vert en dessus est lavé de rouge, et de pourpre en dessous. Fleurs en cymes terminales falciformes, robustes, unilatérales; de près d'un pouce de diamètre, d'un pourpre-rouge vineux. Tube calycinal, ‘turbiné, aussi long que les pédicelles, à lobes larges et courts. Pétales elliptiques, aigus, étalés; filaments staminaux lobulés, aussi longs que les anthères, celles-ci apiculées. Anneau du disque al- longé, frangé. Style défléchi; stigmate simple. » W. Hook., 1. c. Serre chaude.
Tricyrtis hirta W. Hook. (2). Melanthaceæ ? Uvularieæ.
Plante trois fois gracieuse et hautement ornementale, découverte en premier lieu au Japon par Thunberg (V. la Synon.!), longtemps perdue de vue ensuite, et confondue avec le Tricyrtis pilosa de Wallich, de l'Himalaya (V. Bot. Mag. t. 4955), et qui le serait encore, sans l’heureuse chance qu'a eue M. Fortune de la retrouver au Japon, d’où il l’a introduite vivante dans l'établissement horticole de M. Standish, à Bagshot, où elle a fleuri pour la première fois en novembre dernier. |
D La belle planche que nous citons est même loin encore de donner une juste idée de l'extrême beauté de cette espèce; en devenant adulte, elle projète de tous côtés de longs et sarmenteux rameaux dressés, dont chacun se couronne de ces inimitables feuilles que l'on sait, parsemées-ailées de gouttelettes d'argent bril- lant, ete., ete. Le vert des feuilles en est beaucoup plus beau, luisant ; les fleurs, un peu exagérées de grandeur par l'artiste, sont aussi d'un rose plus vif que dans le dessin, fait en hâte lors de la première floraison de la plante.
(2) T. Tota hirta, pilis mollibus patentibus, foliis ovato-oblongis acuminatis ses- silibus amplexicaulibus; floribus amplis in racemis brevibus paucifloris axillaribus congestis; antheris dorso filamenti adnatis; vario hirto ; stylo elongato. W. Hoox. rc
Tricyrtis hirta W. Hook. Bot. Mag. t. 5555. January 1865.
+ Uvularia hirta Taux». El. jap. 36. Wazuo. Spec. Il. 237. Rom. et SouuLr. Syst. VII, 570.
32 MISCELLANÉES.
Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici la description qu'en fait M. W. Hooker lui-même.
« Plante herbacée, grêle, ramifiée, poilue, atteignant de trois à cinq pieds de hauteur, à tiges et à branches cylindriques, feuillées: feuilles alternes, oblongues ou oblongues-lancéolées, sessiles et am- plexicaules à la base, acuminées et récurves au sommet, très en- tières, longues de 2 à 3 pouces, d'un vert foncé, à veines diver- gentes. Fleurs en courts racèmes axillaires, dressées 2-5 flores (1). Bractées ovées-acuminées. Pédoncules grèles, térètes, poilus. Fleurs de deux pouces de large, d'un blanc de perle, mouchetées de petites macules pourpres, et çà et là lavées de rose. Folioles périanthiennes dressées, récurves au-delà du milieu, avec une large gibbosité ren- flée et obscurément lobée à la base. Étamines récurves au sommet, piquetées de pourpre, et adnées au dos d’anthères extrorses. Ovaire étroitement linéaire, trigone, poilu, avec un long style, à trois stig- mates (grands et larges), bifides et divergents au sommet (profondé- ment crénélés aux bords, ex fig. analyt.!) » (Except. duub. parenth.)
C'est là très certainement une bien précieuse acquisition pour les serres froides, si ce n'est même pour le plein air, avec les précau- tions de conservation habituelles.
Dammara orientalis LAMB. (?). Abietaceæ $ Cunninghamieeæ.
(Dammara alba).
L'importance économique, la beauté, le grandiose d’un tel vé- gétal, nous engagent à entrer ici à son sujet dans quelques détails, qui, nous le croyons, seront agréables à nos lecteurs.
M. W. Hooker pense qu'elle est une des plus rares Conifères que l'on cultive en Europe. Toutefois on peut en observer d'assez beaux individus déjà dans quelques grands établissements de cette contrée:
(1) Dans le dessin cité, fidèle, nous n’en doutons pas, ces fleurs forment, au sommet d’une tige ou branche, un beau bouquet multiflore, d'environ 0,12 de diamètre ; on y compte une quinzaine de fleurs.
(2) D. (o', ®) foliis petiolatis; amentis staminigeris extra-axillaribus; antherarum loculis 6-15 biseriatis, crista cunciformi orbiculari; strobili squamis adpressis apice rotundatis; seminum ala horizontali. Enpricn. 1. i, s. (Phrasis vero diagnostica mullo nimis manca).
Dammara orientalis LamB. Pin. ed. 2. 61.t. 58. 27. t. 54. Enouicn. Synops. Conifer. 189. Mico. F1. Ind. batav. IE. 1070. W. Hook. Bot. Mag. 5350. January 1863. Pa PrnEs Waccn, Spec. IV. 503. Laws. Pin. ed. L. t. 58. Arr. Hort. K.
Abies Dammara Poirer, Dict. Encycl, V. 35.
Agathis Dammara Ricu. Conif, 85. t. 19.
— loranthifolia Sauise. Linn. Trans. VII. 512. t. 15. Brume, Enum, PI...
Dammara alba Rumpu. Herb. amb. IL 174. t. 57.
Dammar Puti vel Dammar Batu, ibid. des indigènes, ete., etc. Rumpn. 1. c.
Arbor javanensis fol. latiorib. conjugatis Dammara alba dicta. SRERARD, in Raïii Hist. IE. 150.
L Stroobant ad nat pain Lorte Ferschaffelé Etat, Lith. de! Strocbanré & Gand.
AMAAXALA LR PR does A’ PORTE. Philippines (Serre char rde.)
À Verschaffen puit
Planche 361.
PINANGA MACULATA.
PINANGA &@ feuilles tachelées.
ÉTYM. Pinang ou Pinanga : c’est, selon Rumen (Herb. amboin. 1. 26 51), le nom de l’Areca catechu dans les îles de la Malaisie (Caungu Raexne, Hort. Malab. 1.9. f. 5-8), et que Blume a transporté au genre, auquel appartient la plante
dont il s’agit,
PHœxnicAceÆ $ ARECEZ,
CHARACT. GENER. (1). Flores mo- noïci in eodem spadice simpliciter ra- moso rarissime simplici, spatha duplici, interiore sæpius incompleta cincto, in scrobiculis sessiles, bracleis obsoletis cum rhachi coalescentibus, & bini singulum stipantes, œ': calyæ exter. 3-partitus, laciniis subcarinatis haud imbricatis; inter. sepalis 5 præfloratione subvalva- tis. Stamina 6-15, filamentis brevibus superne distinctis v. in torum carnosu- lum confluentibus; antheris linearibus basifixis. Ovarium rudimentarium v.
nullum. Q© Calyx uterque 5-sepalus con-
formis, præfloratione convoluta. Sfamina rudimentaria v. nulla. Ovarium 1-locu- lare, ovulo in fundo sublateraliter aflixa. Stylus nullus v. brevis; stigmatibus 5 vix distinctis et sæpius confluentibus. Bacca fibrosa monosperma; albumen rumina- tum; embryo basilaris.
Palmæ moluccanæ plerumque humiles sylvicolæ, caudice arundinaceo gracili striclo v. subflexuoso annulato lævigato inermi; frondibus ferminalibus pennati-
seclis rarius fissis, segmentis plicalis acuminalis, summis apice truncato-den- tatis ; spadicibus infra frondes solitariis parce ramosis, Spathis membranaceis v. corinceis cilo deciduis, ramis subfasti- giatis….; floribus albidis v. stramineis o mullo majoribus; feuctibus parvis ellipsoideis.
: Ex Koxra, Enum. III. 640. et
Exouicn, fi, c.
Pinanga Ruwps. (pro parte nomen !) L ad Etym. s.c. Brume (Genus!) Bull. Ncerl. 65 (1858); Annal. Sc. nat. X. 573 (1838) ; Rumphia, t. 106. 107. 108. 109. 410. et f. 2. 111. 113. f. 1. 2. 114. 116. Enozicn. Gen. PI. 1727/1. 1728. — Arecæ spec. plur, Lamck. Lour. Sea/orthiæspec. Mar.
CHARACT. SPECIF. Qui quidem an si fuerint ab cl. nominis autore expositi nescimus! Speciminibus vero adhuc ju- nioribus tanlum adspectis, nihil ea de materia hoc in loco referre nequimus.
Pinanga maculata Marius PORTE. ?
RARARAPAINR TS
M. Marius Porte s'était déjà fort avantageusement fait connaître du monde botanique et horticole par de belles et nombreuses impor- tations de plantes, résultats fructueux de ses pérégrinations au Brésil. |
En considérant l'importance et le nombre de ces découvertes végétales, examinées au double point de vue scientifique et pra- tique, et comparées à celles innombrables aussi dues, antérieure- ment, à tant de voyageurs-botanistes, qui se sont par là rendus justement célèbres, l'esprit est frappé d'une sorte de stupeur, et se demande si, dans ces vastes contrées, la Nature, chaque jour, malgré les défrichements irraisonnés, cupides, trop souvent inutiles,
pr
(1) Quos quidem exponimus, quamvis plantam de qua tractamus huic generi serius fore additam nobis adhue non penitus probatum sit,
TOME X. — Mal 1863. 6
PINANGA MACULATA.
ne se plaît pas à enfanter de nouvelles et inépuisables merveilles? Et en effet, dans des districts, déjà cent fois explorés, comme dans d’autres, que le naturaliste n'avait point encore foulés aux pieds, chacun revient avec une moisson de végétaux nouveaux, tout autres, échappés aux recherches de ses devanciers! Le Brésil, on peut le dire avec justesse, est la terre promise de la Botanique; nulle autre contrée ne peut, sans en excepter l'Inde, sous le rapport du nombre, de la beauté, de la diversité des plantes, lui être comparée.
D'heureuses chances sont donc encore réservées à tout voyageur-
botaniste, que l'amour de la science, le courage, le désir de s’illus- trer, entraîneront sur les traces des Martius, des Aug. St-Hilaire, des Pœppig, des Gardner, des Sellow, des Claussen, des Gaudichaud, des Libon (1), des Porte, etc.;.en même temps que le Pérou, le Chili, le Paraguai, les Guianes, la Columbie, le Guatimala, le Mexi- que, etc., etc., les appèlent et leur ouvrent leur sol également iné- puisable, lorsque plus tard, ils voudront s’y aventurer à la suite de tant d'autres voyageurs-botanistes, également illustrés par leurs belles et nombreuses conquêtes, et dont les noms seuls rempliraient plus d’une page de ce recueil. “Pour revenir à M. Porte, lui aussi à son tour a voulu voir l'Inde, au ciel d’or et d'azur, parcourir surtout ses innombrables et admira- bles Archipels, etc. De là, pour n’en citer qu'un, il a, dans celui des Philippines, recueilli une collection de plantes tellement méritantes, que leur découverte et leur importation, à l'état vivant surtout, suffiraient pour lui faire un beau nom parmi ses confrères; et cette collection a été, à ce qu'il paraît, déposée dans le Jardin de la Société impériale d'Horticulture de Moscou.
M. A. Verschaffelt a reçu de ce jardin mission de mettre dans le commerce un certain nombre d’entre elles {Voir le Catalogue de cette maison, N° 71, p. 69 et suiv. 1863), choisies parmi les plus ornementales, et c'est de l’une d'elles que nous nous occupons spé- cialement ici.
Du Pinanga maculata (PORTE), c'est cette plante, nous ne savons guère plus que ce qui nous en a été rapporté (Voir le Catalogue cité). Selon M. Porte, il croît dans les îles Philippines, où il se plait à 12-1500 pieds d'altitude supraocéanique, dans les forêts humides; là, ne dépasse pas cinq mètres de hauteur, et fleurit et fructifie déjà à trois ou quatre. Pendant sa jeunesse, il offre le port d'un Geonoma. Bientôt sur ses frondes, de plus d'un mètre de long, les frondules se montrent moins nombreuses, moins profondément pennées; se
(1) Nous aimons à citer parmi ces célèbres botanisles-voyageurs celui de ce modeste et simple jardinier, enlevé prématurément à la Science et à l’'Horticulture, et auquel il n’a manqué que la poses pour acquérir une réputation méritée (Voir ci-dessus : NécroLoGte ; Te VIII, Misc. note 1, p. 75.
PINANGA MACULATA.
rapprochant et se soudant, elles deviennent presque entières et s'étalent horizontalement. Elles conservent dans la vieillesse même cette admirable panachure, produite par d'innombrables macules arrondies, inégales, d'un beau vert plus ou moins foncé, se déta- chant sur un fond vert pâle ou jaunâtre, vernissé, chatoyant : et de telle sorte, que si un rayon de soleil vient à se jouer sur leur élégante texture, fortement yeinée-plissée, celle-ci offre à l'œil charmé de véritables tons mordorés.
Cette admirable plante et le non moins beau Astrocaryum aurecr pictum (Stephensonia?), sont jusqu'ici, que nous sachions, les seuls Palmiers panachés connus. On sait que chez celui-ci, les larges frondes sont littéralement criblées de petits points, d'un brun fauve- clair.
Quant à l'identité générique de la plante, nous ne savons si elle a été déterminée, ni où elle aurait été publiée; nous n'en avons point examiné d'échantillons secs; toutefois, à moins de preuves con- traires, nous n'avons pas raison d'en douter.
On connaît une quinzaine d'espèces de Pinanga, toutes décrites et déterminées par Blume, au magnifique ouvrage duquel {Rumphia) nous renverrons le lecteur curieux de connaître la description et
les figures de ces jolis Palmiers. CH. LEM.
CULTURE (S. Cu.)
La seule précaution à prendre pour la conservation d'une telle plante, est de la tenir dans une bonne serre chaude, un peu humide et légèrement ombragée : comme l'est, par exemple, une serre à Orchidées. Du reste, mêmes soins que ceux qui ont été prescrits à diverses reprises ci-dessus, pour les plantes de cette catégorie (Palmiers).
AY:
Planche 362.
DORSTENIA MACULATA,
DORSTÉNIE à feuilles maculées (de blanc).
“
ÉTYM. Tuéonore Donsren, botaniste allemand du XVIe siècle, obscur et entiè- rement oublié aujourd'hui. Linné disait (Crit. bot.), en parlant de cet auteur, ces paroles un peu Trop pures pour le temps : Ses fleurs (du genre!) ont peu d'éclat, comme les œuvres de Dorsten!
Moracez (S Ficeæ Nob.).
CHARACT. GENER. Receptaculum |
carnosum concavo-planum. Flores nu- merosissimi monoici æ et © sine certo ordine supra receptaculum sessiles peri- gonio tubuloso (?) instructi. Perigonia om-- nia inler se connata in contextum cellu- losum caveis præditum, apice dentibus pire 2 ad 4 sæpe obsoletis dehiscenti- us (1). Sfamina 2 (in omnibus speciebus quæ in promptu), filamentis cum peri- Son10 in contextum cellulosum concretis apice liberis (V. notulam !) supra floscu- lorum planum exsertis ; antheris bilocu- laribus globoso-didymis. Pollinis grana minutissima globosa lævia. Ovaria in caveis receptaculi immersa solitaria sæ- pius stipitata uniovulata. Stylus lateralis ascendens bifidus, ramis filiformibus in- ter apicem versus stigmatosi supra flos- culorum planum eminentibus. Ovulum unicum paricti styligeræ (exteriori) ap- pensum. Pericarpium carnosum semi- subbivalve, valvis tenuissime (latius v. angustius) marginatis, exteriore majore styligera subcyathiformi semen arctissi- me includens et semen maturum con- tractione valvarum v. clastica projiciens; pcricarpia effœta clausa diu succulenta in receptaculo post seminum emissionem flaccido supra contextum ejus porrigun- tur. Semina compresso-globosa, testa co- riacco-crustacca alba verrucosa et crista
rominula percursa; micropyle prope uniculum umbilicalem posita est, £m- bryo homotropus amphitropus uncina- tus. Cotyledones ovatæ.
. Plantæ herbaceæ aut succulentæ suffru- ticosæ perennes caulescentes, aut rhizo-
mate crasso luberiformi v. cauliformi subacaules lactescentes stipulatæ allerni- folie; reccptaculis axillaribus peduncu- latis nunc e rhizomate luberoso difformi in scapi modum enatis nunc versus cau- lium apices in aæillis foliorum solitariis verticalibus aut horizontalibus varie con- formatis (2).
Fiscner, Ind. Sem. Hort. petrop. XI.
55. 1846,
Borstenta PLumier, Gen.29.Ic.t,119. 120. f. 1. L. Gen. 158. Juss. Gen. 401. Meisx. Gen. 550 (261). Jaco. Ic. rar. t. 614 Wenpz. in Roëem. Arch. L t. 7. f. 1. Lamor, Dict. Encycl. II. 316. Suppl. (Poir.) I, 517. Illustr. d. Genr. t. 83. Î. 4.2, W. Hook. Ex. F1. t. 6. Ie. Plant. 2920. 599. Garon. Sert. PI, t. 13.14. BLack. t. 579. Gars. Exot. t. 10. R. et Pav. FI. per. 1. 65. t. 102. b. Lonp. Bot. Cab. t. 667. 999. 1216. SPRENG. in ScHrap. Journ. I. 3. t. 1. 2 (1800). Benru. PI. Harrw. 51. 548. Desv. Annal. Soc. linn. par. 1V. 216 t. 12. Bot. Mag. t. 2017. 2476. 2760. 2804. Exocicn, Gen. PI. 1860. Suppl. IV. 53%. VerLozo (5), F1. flum. t. 157-142. Wazp. Annal. Syst. I. 751. IT. 422. etc. Kosaria Forsk. Ægypt. 164. etc. (Noz.),
NS AU D SPECIF, D. ( Eudorste- nia Nos). Rhizomate tuberoso ramoso progrediente; caulibus vix ullis in cæs- pitem fasciculatis crassis; stipulis pluri- mis brevissimis lanceolatis ; foliis omni- bus subradicalibus magnis longe petiola- tis basi alte cordatis insigniterque hasta- tis (lobis primo rotundatis dein assur-
(1) In aliis verbis : ex receptaculi textura irregulariter lacerata excavataque oriun- tur conuli minimi apice fissi hic staminiferi v. € basi lateraliter styligeri. Ceteroquin
imo fatendum est
ucusque formam dispositionem insertionemque florum apud
Dorstenias omnino rursus multoque diligentius observandas esse (Nos.). (2) Quadratis, ovalibus, integris v, fureatis! :
6) Plusieurs botanistes, en citant la Flora fluminensis, en indiquent comme auteur l'évêque Anrañipa, qui n’en a été que l'éditeur.
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DORSTENIA MACULATA.
gentibus acutissimis mucronatis) ad api- cem acuminatissimis patulis deflexis in FES anguste longeque decurrenti-
us, margine per juventutem crenato- dentatis (dente mucronato) serius sinuo- latis ; facie superiore scabriuscula pilo- siuscula (punctis creberrimis impressis ex unoquoque oritur pilus vix lente per- spicuus sed tactu facile sensibilis) intense
petiolis primo decursione limbi alatis ca- naliculatis mox teretibus puberulis 0,12- 17 longis; amitibus v. peduneulis (nullo modo scapis!) petiolos superantibus te- retibus glaberrimis ; reccptaculis (synco- niis!) quadratis verticalibus, lateribus incurvato-emarginalis grosse ad margi- nes crenulatis, margine ipso incrassato- recurvo ; staminibus (1-2) styloque ut in
viridi in angulis venularum late albo | gencre! pictis; inferiore pallida glabra, exceptis Borstenia maculata Nos. Tab, nos- ncrvis tenuissime puberulis (limbo 0,20- tra 562.
25 longo; 0,15-18 versus basim latis) ; .
DATE EEE
Nous ne pouvons, certes, prôner la plante qui nous occupe en ce moment pour la beauté de ses fleurs ; ni elle, ni aucune de ses con- génères (une cinquantaine, environ), en effet, ne se distinguent sous ce rapport; mais toutes, en général, par leur port, leur feuillage extrêmement varié, leur curieuse et bizarre inflorescence méritent d'attirer l'attention des amateurs sérieux. Leur présence, en outre, parmi d’autres plantes mieux douées par la Nature, ne laisse pas de faire aux yeux un effet suffisamment attractif. La nôtre surtout, par l'élégante panachure de ses feuilles, est particulièrement digne de venir orner leurs collections de plantes dites à feuilles orne- mentées.
Quelques personnes qui l'ont vue, antérieurement à notre publi- cation de ce jour, dans les serres de M. A. Verschaffelt, ont voulu voir en elle la D. contrayerva L.; mais ces deux espèces diffèrent entre elles, comme l’on dit, a toto cælo; celle-ci a des feuilles pro- fondément lobées-incisées ; celle-là des feuilles nettement hastées, et sauf les lobes basilaires, absolument entières; toutes deux n'ont de commun que leur réceptacle, ou inflorescence, de forme carrée, mais non cependant entièrement semblable. De plus, n'ayant pu la
reconnaître dans les congénères déjà publiées, nous nous sommes
décidé à la décrire comme inédite, sauf preuve contraire; et tout prêt que nous sommes {à notre ordinaire) à réparer notre erreur, s’il y a lieu.
La D. maculata a été découverte, nous a dit notre éditeur, par son collecteur, M. Ghiesbreght, qui en a envoyé des individus vivants dans son établissement en 1860, où nous les avons vus et pu décrire en fleurs l'année suivante, pendant les mois de juillet et d'août. Nous en annexons ci-contre une bonne et exacte figure; mais nous croyons devoir nous dispenser, après la diagnose spéci- _ fique suffisamment détaillée ci-dessus, et l'examen de la figure, d'en donner ici une nouvelle description, nous contentant de faire remarquer que, contrairement à ce qui a lieu dans les plantes à feuilles maculées ou panachées, etc., chez elle, les macules, au lieu d'être éparses sur la surface (sur et dans le parenchyme), comme
DORSTENIA MACULATA.
cela est le cas ordinaire, ces macules sont nichées dans les angles, formés par la rencontre de deux nervures, affectant de là, par leur base, une forme triangulaire, puis s’étalant et s'évanouissant, et se confondant ensuite avec le ton général des feuilles.
Nous présenterons ici maintenant quelques observations systé- matiques, qui nous semblent avoir leur importance.
Les auteurs modernes, en créant la famille des Moracées, y réunissent, sans divisions, des genres à inflorescence en épis et à fleurs libres; deux autres seulement, à fleurs incluses dans un réceptacle ouvert ou fermé et globuleux, tels que le Ficus (et les genres ou sous-genres nombreux, qu'en à démembrés M. Miquel; voir Hook. Lond. Journ. of Bot. VI. VII. (1)) et le Dorstenia; mais il nous semble que ces derniers, si dissemblables par leur mode d'inflorescence, devraient, sinon constituer une famille séparée, du moins former une tribu distincte, ainsi disposée :
MORACEÆ.
$ 1. MOREZÆ : Flores spicati- v. racemosi et liberi. Epicarpurus BLUME; Morus TouRN.; Broussonetia VENT. etc.
8 2. FICEÆ : Flores in receptaculo sessiles. Synconium clausum : Ficus ToURN., ex parte (Urostigma, Phar- macosycea, Pogonotrophe, etc. Mia.) ; Synconium patulum : Dorstenia.
M. Fischer, après avoir révisé les caractères du genre, donne une liste complète des espèces connues jusqu'à l'époque à laquelle il écrivait {V. L.s. c.); mais dans cette liste, si nous devons nous fier à la compilation de Walpers (nous n'avons pas à notre disposi- tion l'ouvrage de Fischer), nous voyons de doubles emplois qu'il na pas rectifiés et quelques erreurs qui nous semblent lui avoir échappé. Nous allons les signaler.
Nous trouvons le genre divisé en quatre sections :
A. Sychiniam (DESsv.).
Subacaules, receptaculis (synconiis!) erectis lincaribus fureatis (et melius lineari- furcatis).
1 espèce : D. ceratosanthes LopD. (2). (Deux espèces, V. plus loin.)
(1) Prodromus Monographiæ Ficuum. F. A. Miquez. Cum fig. multis analyt. L. €. VI. 514, et seq. VIL. sequent. plurib. in loc.
(2) IL est bien à souhaiter que cet affreux barbarisme (comme tant d’autres, hélas !) disparaisse de la nomenclature. Il fallait écrire Ceratanthe ou Ceralanthus (xépas [res], corne; dy, gén. dyêys, fleur). Anthes (génitif d'évêy), employé en- . an comme finale en composition, est, comme on le voit, également unc ourde faute.
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DORSTENIA MACULATA.
B. Dorstenia FiscH. (PLUMIER!).
Subacaules, receptaculis peltatis (1) horizontalibus aut lateralibus erectis (vertica- libus) suborbicularibus ovalibus v. quadratis.
18 espèces.
C. Leconium (in Wazp. 1. c. non signata sectio : an WALpERSII ipsius !). Caulescentes suffruticosæ ; receptaculis horizontalibus aut obliquis ; radix fibrosa.
15 espèces.
D. Kosaria Forsk. (WALPERS!).
Caulescentes ct acaules, receptaculis radiatis.
3 espèces.
Sept autres douteuses, non classées.
Sept autres omises, à ce qu'il paraît, par M. Fischer; dont l’une, la D. mexicana, de M. Bentham (PI. Hartw. 51), doit être retran- chée, ce savant botaniste l'ayant rapportée plus tard (ibid.) en syno- nymie à la D. Drakena de Linné. En tout donc cinquante espèces, auxquelles vient s’adjoindre la nôtre.
On voit facilement d'après ce qui précède qu'il vaudrait mieux réduire ces quatre sections à trois :
1° Sychinium; 2 Dorstenia; 3 Kosaria; et plus explicitement et plus botaniquement surtout encore (ex synconii forma) :
DORSTENIÆ.
1° Furcatæ (S Sychinium); 2° Quadratæ v. Sub Ovatæ, V. Rotun- datæ (SS Eudorstenia); > Radiatæ (S$S Kosaria).
Maintenant, repassant en vue les espèces (toujours suivant la com- pilation de feu Walpers!), nous voyons qu'à la D. ceratosanthes LoDD. (voyez la note 1 ci-contre) est réunie, comme synonyme, la D. Ficus de Vellozo: et c'est une erreur, selon nous. Si l'on compare la belle figure de la première dans le Botanical Magazine (t. 2760), figurée et dessinée par M. W. Hooker, lui-même, sa phrase diagnostique, où il dit acaulis; foliis oblongo-cordatis (2), à la figure de la seconde, dessinée non moins fidèlement (3) par l'auteur brésilien, on verra facilement qu'il s'agit là de deux plantes différentes; celle-ci, en
(1) Peltatis : ce caractère n’est botaniquement rien moins qu’exact ; les récepta- cles, comme une sorte de limbe foliaire, ne sont point peltés, mais décurrents sur les pédoncules ou hampes. A û
(2) ILest vrai que dans son texte es il dit des feuilles : decidedly sagittate : expression qui néanmoins n’infirme nullement notre opinion! LE DESSIN FAIT FOI!
(3) On a appliqué aux 1640 planches de la Flora fluminensis lépithète méritée de rudes! mais le reproche doit s'appliquer seulement au travail du lithographe, et non aux superbes bit au trait de Vellozo, dont la ressemblance avec les plantes figurées est parfaite, sauf l’affreux mode d’exécution lithographique.
DORSTENIA MACULATA.
effet, est caulescente, a des feuilles nettement hastées, à grands lobes basilaires, aigus-ascendants (comme chez notre D. maculata); et n'a de commun avec la première que la forme bifide du sycone.
Nous donnerons à la plante de la Flora fluminensis le nom de D. Vellozoana,
À sa D. Langsdorffiana M. Fischer ajoute comme synonyme la D. caulescens de Vellozo (1. c. t. 141); bien! mais par une singulière contradiction, plus loin (toujours in Wazp.!}, nous voyons cette dernière réunie à la D. nervosa DEsv., ainsi que la D. caulescens de Gardner (Sert. PI. t. 13). Or, si l’on compare les deux planches, et le _ texte de ce dernier botaniste, on voit que la plante de Vellozo est la variété 8 latifolia du botaniste anglais. Du reste doit subsister une D. caulescens, celle de Plumier (Ic. t: 120. f. 1) et de Linné, que ne connaissait pas sans doute Gardner, dont la plante n’a rien de commun avec elle.
Nous pourrions peut-être prolonger ces observations critiques; mais les documents et le temps nous font défaut.
Les Dorsteniæ possèdent, dit-on, quelques qualités pharmaceuti- ques, résidant surtout dans leur rhizome; car il ne paraît pas qu'on ait jusqu'ici analysé et essayé sous ce rapport le principe laiteux, que contiennent leurs tiges et leurs feuilles. Ainsi, le Docteur Lind- ley dit de ces plantes (Veget. Kingd. p. 267) : « Les D. contrayerva (1), brasiliensis, opifera, et autres, ont des racines assez amères, émettant une odeur très puissante mêlée à quelque âcreté. On les suppose comme antidotes à la morsure des animaux venimeux; et elles possè- dent certainement des qualités stimulantes, sudorifiques et toniques; mais qui se perdent et deviennent inertes par la dessiccation; elles sont encore émétiques et employées dans le même but que l'Aristolochia serpentaria. »
Tous ces détails nous semblent devoir intéresser nos lecteurs et leur inspirer le désir de posséder dans leurs collections quelques- unes de ces curieuses plantes.
CH. LEm.
CULTURE, (S: Ca): :
Ces sortes de plantes se plaisent fort avec les Orchidées, les Aroïdées et les Fougères : c’est-à-dire de la chaleur, de l'ombre et _ de l'humidité (sans excès!). On leur applique, au reste, les mêmes soins de culture qu'aux dernières. as
(1) Mot espagnol; littéralement herbe... contre... (contrepoison !).
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Serre Sroide
Planche 363.
CAMELLA VICONTE DE MEULAND.
ÉTYM. Vide supra, Te VIII, PI. 506; et præcipue, Te X, sub PI. 549. TERNSTRŒMIACEÆ S? CAMELLIEÆ.
Conferre, veli, amice lector, observationes nostras in
CHARACT. SPECIF. locis jam citatis expositas. |
Camellia Vicomte de Nieuland Honr. Venscu. Tabula nostra 565.
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Ce Camellia, auquel nous appliquerons l'épithète charmant, épi- thète que tout fin connaisseur en ce genre ne saurait blâmer, a été obtenu dans l'établissement A. Verschaffelt.
C'est un de ces jeux heureux, tels que la Nature se plait à en produire dans les Camellias : une preuve à la fois philosophique et physiologique de cette tendance vigoureuse, invincible, qu'elle pos- sède d'être toujours, de redevenir toujours elle-même. A ces trans- formations, ou mieux à ces reformations s'applique le distique sui- vant :
Ra et Rerumque novatrix
Ex aliis alias reparat Natura figuras. ét
Le Camellia dont il s'agit est en effet un jeu observé sur le C. Marie-Thérèse, et fixé habilement par le greffage sur sauvageon ordinaire.
Les amateurs les plus difficiles conviendront sans peine avec nous que cette nouvelle variété est l’une des plus gracieuses et des mieux caractérisées parmi les Perfections, dans la catégorie desquelles la range son mode d'imbrication pétalaire, des plus parfaits que nous connaissions. Un frais et g loris rose tendre, avec quelques faibles stries blanches vers le centre, orne ses pétales assez forte- ment bilobulés au sommet. L'établissement A. Verschaffelt, avant de la mettre dans le commerce, a voulu s'assurer par une expé- rience de plusieurs années qu'elle était aussi facilement qu'abon- damment florifère: et d'un autre côté, le port et le feuillage, par leur élégance, répondent aux mérites des fleurs.
Cu. LE. CULTURE. (Serre FROIDE.)
Nous n'avons plus désormais à revenir sur ce sujet, suffisamment déjà ci-dessus expliqué et commenté. Fe.
TOME X. — MAI 1863. 7
Planche 364.
RHODODENDRUM (avermum) FORMOSUM,
Érym. Voir notre Jardin fleuriste, Te Ier, PI. 41. EricAceæ $ RHODODENDREZ.
CHARACT. GENER. | V. ibidem; hybrida tamen specimina quando tracta- CHARACT. SPECIF mus, utrosque nobis prætermittendi mos est.
Rhododendrum (Aybridum) formosum Hont. Venscn. Tabula nostra 564.
Nous l’affirmons en toute confiance, voici un Rhododendrum dont le succès futur parmi les amateurs des admirables plantes de ce beau genre est incontestable. Il peut certainement être comparé sans désavantage à tous ses congénères hybrides de serre froide {issus du R. arboreum) ou de plein air (issus du R. ponticum).
C'est un gain aussi remarquable qu'extraordinaire par sa prove- nance; il est né dans l'établissement A. Verschaffelt, d'une fécon- dation artificielle entre le R. aureum Site (?), à fleurs jaunes, et le R. arboreum de l'Inde. On reconnaît en effet chez cette nouveauté le feuillage délicat et gauffré, et les étamines du premier; les grandes fleurs d'un rose cocciné éclatant et élégamment accentcirconflexées de brun noirâtre du second. Elle est vigoureuse et abondamment florifère; et l'on peut voir facilement, par le bouquet exactement figuré ci-contre, si nous avons tort ou raison de la recommander aux amateurs de goût pour en orner leurs serres froides.
. CH. LeEm. CULTURE, (SERRE FROIDE )
: Mêmes observations que ci-dessus {Camellia Vicomte de Nieuland). AV:
(À D D . ) CI À bg ds) et Ô UML h 1 Roi LUNL OCTO UML
Semis Gand-= Serre froide.)
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ÊTOO0GTE AO:TAL Purx re HOTE et à
MISCELLANÉES. 33
ainsi nous le voyons parmi les collections de ce genre dans l'établisse- ment A. Verschaffelt, sous le nom de Dammara alba, qu'Endlicher a eu tort de changer en celui d'orientalis, nullement mieux approprié, mais qui fait opposition au Dammara australis de la Nouvelle-Zélande.
Un des individus, qu’en possède le jardin royal botanique de Kew, celui qui vient d'y fleurir (©), et qu'a fait figurer le savant directeur, a été introduit par sir Joseph Banks, en 1804; mais tenu jusqu'ici dans des vases trop étroits, il n’a encore, depuis cette époque, atteint que trente pieds de hauteur : ce qui est bien peu, comme le fait observer M. W. Hooker, en raison de son âge (cinquante-neuf ans!); « mais, » ajoute l’auteur, « depuis une cinquantaine d'années nos serres à Conifères étaient si basses, si peu appropriées à leur essence, les cuvelles si petites, que ces plantes n'ont pu y prospérer (1). (Depuis, une serre grandiose leur a été consacrée). Néanmoins, dans l'automne dernier (1862), lorsque l'arbre eût été transporté dans sa nouvelle demeure, dans le grand centre du nouveau Conservatoire (ou Jardin d'hiver), on l’a trouvé chargé de nombreux cônes femelles, malheureusement infertiles, en raison de l'absence d'individus mâles. »
Le Dammara orientalis, ou mieux alba, croît dans les îles Moluques et de la Sonde (Java, Bornéo, etc.). Là, son tronc atteint dix pieds de diamètre: mais, chose singulière, les auteurs qui nous fournissent ce détail, ne parlent pas de la hauteur qu'il atteint : hauteur qui, en raison du diamètre troncial et de l'habitus connu des Conifères, ne peut être moindre que cent cinquante pieds. Il se plaît, dit Rumph, dans les solitudes des montagnes élevées, mais au-dessous de la région froide. Les deux sexes, le femelle surtout, fournissent, par exsudation naturelle, mais plutôt au moyen d'incisions, une résine fort abondante et très recherchée par les indigènes. Rumph ici nous fournit un détail intéressant, que nous traduisons en entier (ex versione latina Burmanniana e neerlandico textu Rumphiano).
« De ces deux arbres domestiques (cultivés!), mais surtout du féminin, coule une résine (?) diaphane, d'abord molle et visqueuse,
(1) Les serres de Kew sont sans rivales, pour le nombre et les dimensions. Chaque nd genre a une ou deux serres spéciales qui lui sont consacrées ; et cependant la eine Victoria n’est point un amateur (nous allions écrire : amateuse ; et pourquoi as ? 6 ridicules de notre langue!!!) dans le strict sens de ce mot; mais jalouse de a gloire du pays, en ce genre, comme en tout autre, elle pourvoit trés généreu- sement de sa cassette particulière aux frais énormes de constructions et d’entre- tien de cet admirable établissement botanico-horticole. Après Kew, on peut citer encore le jardin botanique de St-Pétersbourg ; après, tirez la ficelle!!! à Paris! pourquoi ton admirable Jardin botanique (Muséum, etc.), si riche en plantes de toutes sortes, est-il si MESQUINEMENT rétribué, quant à la partie horticole, du moins ! Voici, par exemple, plus de vingt-cinq ans que les serres attendent leur achèvement. Du reste, nous avons appris, avec un vif plaisir, que tout récemment les émoluments et des professeurs et des jardiniers-chefs avaient été relativement augmentés; nous souhaitons bien vivement que l'attention de qui de droit se porte sur l'achèvement et l'agrandissement forcé des serres. Or, bien facilement ce jardin pourrait être Le pre- mier, et sans rival, de tous les jardins botaniques del Europe. Si l'Empereur le savait !! 9) Cette résine dans le pays est appelée Dammara, et a donné son nom par métonymie à l'arbre en question. ;
TOME X. — Misc. Mai 1865.
34 MISCELLANÉES.
mais en peu de jours devenant dure comme de la pierre, puis blanche et transparente comme du cristal, adhérant surtout en sèchant sur les arbres, le long desquels elle pend à la façon de cônes de glace; elle découle des arbres sur la terre, noircit et s’y souille d'ordures. Ces cônes de glace sont quelquefois larges d'une palme et longs d’un pied, striés, formés de plusieurs couches, ce qui leur donne un aspect élégant. ;
» La première demi-année, ainsi qu'il a été dit, cette résine est blanche et pellucide; mais ensuite, elle devient fragile, affecte l'élégante couleur dorée du succin, et, à l'intérieur, la cassure en est brillante comme celle du verre. Celle tirée du mâle est plus transparente et plus blanche; mais sèche plus lentement, est moins abondante, rare ou même presque nulle. Aussi, pour l'obtenir en plus grande quantité, on incise la partie inférieure du tronc avec de grands couteaux (magnis cultris!); et des blessures ainsi faites, coule plus abondant le Dammara; et elles sont cause que l'arbre, en ces endroits, produit de grands nœuds (magnos nodos), consistant en un bois dur, compliqué de veines variées, à l'instar de l'Érable, et formant des bosses comme des têtes, très ramifiées, et dont la surface est continuellement couverte de Dammara.
» En outre, les habitants nettoient le sol tout autour des racines de l'arbre; y creusent des trous, dans lesquels ils amassent la résine qui découle, de manière qu'elle n’y soit pas souillée d'ordures; les racines, ainsi dénudées, se dressent au-dessus de la terre; des incisions y sont également pratiquées, et fournissent de mème la résine comme revêtue d'une écorce blanche. A l'état frais, le dam- mara a une odeur résineuse, qui disparaît en sèchant..… ”
Ces grosses nodosités sont recherchées par les Malais et les Macassariens, qui profitent habilement de la beauté des veines, pour en sculpter d’élégants manches d'ustensiles divers.
L'arbre est parfaitement glabre; d’un port éminemment élégant, bien ramifié. Les feuilles en sont subopposées ou alternes, épaisses, coriaces, oblongues-lancéolées ou elliptiques, obtuses au sommet, rétrécies à la base en un très court pétiole canaliculé en dessus; la surface en est luisante, marquée de très fines et très denses stries; la sousface criblée de très petites impressions (stomates), très rapprochées. Ces feuilles varient de grandeur : les moyennes ont environ 0,12 sur 0,04 de diamètre. Le strobile mâle est cylin- drique, oblong et long d'à peine 0,02. Le femelle, tel qu'on l'a observé à Kew, et que le figure le Botanical Magazine, à la forme d'un sphéroïde, déprimé au sommet, d'environ 0,10 de diamètre, et formé de nombreuses squames en losanges très allongés; au centre supérieur est une large impression conforme, verte, jaunâtre. Chaque semence est pourvue d'une aile latérale, oblongue.
MISCELLANÉES. 3
Libertia tricolor Nog. (1).
ÉTYM. Ce genre (définitivement adopté aujourd’hui) a été dédié par Sprengel à Mike A. Liserr, belge, qui s’est occupée avec succès de la botanique de son pays natal, avant cet auteur, M. Lejeune et M. Dumortier, deux compatriotes de Mie Libert, lui avaient dédié chacun un genre; mais la plante du premier a été reconnue comme appartenant déjà à un genre d’Agrostacées (Bromus) ; et celle du second, à un genre de Liliacées (Funkia). Cette triple dédicace, toute ois, est un hommage de grande valeur rendue à la titulaire; et en citant ici cette étymologie (contre notre habitude de ne point en donner dans nos Miscellanées), nous avons voulu nous y associer à notre tour. Il est peu commun de voir un membre appartenant à la plus belle moitié du genre humain se livrer à l’étude des sciences naturelles.
IninaceÆ $ CoLLeTosTEMONE (Nob. (2)).
Nous ne connaissons de l'histoire de cette remarquable plante
que l'indication de sa contrée natale, qu'on dit être la Nouvelle-
Zélande, et nous avons toutes raisons de croire le fait exact; mais qui l’a introduite, et à quelle époque? nous ne savons !
Personnellement, nous n'en avons eu Connaissance qu'à la der- nière Exposition de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (120°; 1 et 2 mars 1863), où nous l'avons admirée dans les lots de MM. Beaucarne et A. Van Geert (Voir Compte-rendu de la dite Exposition, ci-dessus, Misc. p. 27); et à son aspect, nous avons pensé qu'elle n'appartenait nullement au genre Sisyrinchium, nom sous lequel elle avait présentée ; et ce doute à été pleinement résolu négativement par la communication bienveillante d'un individu en fleurs que nous en a faite M. L. De Smet, horticulteur, à Gand, dans le courant d'avril dernier.
Comme nous l'avions présumé d’après le port, elle appartient au genre Libertia, dans lequel elle est fort voisine de la L. grandiflora SWEET (Renealmia grandiflora EJUSD. (Brit. FL. Gard. t. 64]), dont elle diffère principalement par des dimensions moindres, une ner-
(1) L. Tota glaberrima cæspitosa, foliis gramineis lincari-angustissimis longissi- mis coriaceis acuminatis basi imbricato-distichis, marginibus subincrassatis nervato- tricoloribus (nervo medio valde crasseque inflato discolore); 44 foliis breviore centrali solitario de basi ad divisiones nudo subterete; panicuæ subpaucifloræ ramis dichotomis bifloris, unoquoque basi bractea vaginante æquilonga suffulto ; ultimo trifloro; pedicellis apice inflatulis ; floribas mediocribus nivcis, laciniis exter-
penicillo simili minus conspieuo donatis; omnibus patulis longitudinaliter medio nervatis; staminum filamentis 3 fere de basi ad mediam longit. cum stylo coalitis dein liberis subulatis albis; antheris extrorsis basifixis aureis ; stigmatibus 3 filamen- tis subæquilongis alternis patulis; capsula oblonga rotundato-trigona apice summo (lapsu floris) cicatricata..….. etc.
Libertia tricolor Nos.
Sisyrinchium versicolor Horr. Anëz.....? '
(2) Jam a longinquo tempore Iridaceas in tribus duas dividi proposuimus natu- rales : > $ 1. ELEUTHEROSTEMONE, stamina à basi libera.
$ 2. COLLETOSTEMONE, stamina basi coalita,
36 MISCELLANÉES.
vation tricolore, une panicule ramifiée, multiflore, etc., et originaire de la même contrée. :
Nous regrettons d’avoir dû ne pas adopter, comme nullement ap- proprié, le nom spécifique, sous lequel elle commençait à être connue dans le commerce; mais en réalité, rien en elle ne présente un carac- tère versicolore; ses fleurs, d’un blanc de neige, ne changent jamais de coloris; mais ses feuilles, très longuement et très étroitement linéaires, longues de 0,30-45-50 sur 0,005 de diamètre, imbriquées à la base et distiques, présentent distinctement un triple coloris; ainsi, la nervure médiane, singulièrement épaisse et saillante, est d'un vert blanchâtre; de chaque côté le parenchyme 3-4-nervulé- strié est d’un vert ordinaire; et les bords (nervures marginales), légèrement renflés, sont rouges. On voit que par ce triple et élégant coloris les feuilles de la dite plante rappèlent celui de ces jolis Dracænu, récemment introduits (ou Cordyline : aureo-lineata, erythro- rhachis Horr. etc.); et sous ce rapport elle mérite d'attirer l’atten- tion des nombreux et judicieux amateurs de plantes à feuillage orné et panaché. Le scape, plus court que les feuilles et à divisions dichotomes, chacune biflore, la terminale triflore, porte des fleurs de 0,02 1/4 de diamètre et de coloris que nous avons dit.
L'ensemble de la plante est aussi pittoresque qu'ornemental. C'est une jolie addition aux plantes de serre froide ou de châssis froids (Voir notre diagnose pour les détails botaniques).
Lycioplesium pubiflorum CRISEB. (1). Solanaceæ.
« Solanacée extrêmement belle, » dit avec raison M. W. Hooker, « reçue dernièrement du Chili méridional par MM. Veitch et fils, de leur collecteur, M. Richard Pearce, sous le nom de ZLatua venenata, que lui avait donné le D' Philippi, à St-Jago, au Chili (V. la Syn.), mais qui doit céder la priorité à celui imposé et publié antérieurement par M. Grisebach (1. c.), d’après les échantillons envoyées par M. Philippi lui-même. Le premier de ces deux bota- nistes en est vraisemblablement le découvreur. La latitude avancée, sous laquelle elle croît, fait présumer qu'elle pourra supporter nos
(1) L. Spinosum, ramis rugoso-striatis asperiusculis ; foliis juxta axillam spinæ fasciculatis ellipticis acutis in petiolum brevem latiusculum alternatis nitidis mar- gine pubescentibus spinam vix æquantibus; peduneulis solitariis v. in apice rami congestis e ramulo abbreviato oriundis patentibus calycem subæquantibus calyceque et corolla extus pube ferruginea densa et brevi tomentosis; corollæ 1” longæ, 4-5” latæ (0,037 in figuras); tubo campanulato calycem 5-fidum patulum (in fig. applicatum) intus glabrum limbumque 5-partitum subinæqualem quadruplo supe- rante, lobis rotundato-acutiuseulis intus glabris cum plicis minutis alternantibus ; staminibus basi pilosis styloque exsertis, Grise. L. i. €.
Lycioplesium pubiflorum GRrises. Syst. Bemerk. Pflanzensam ; Paicirrrs und Lecarer’s in Südl, Chili, ete. 1854. 40. W. Hook. Bot. Mag. t. 5573. April 1865.
Latua venenata Painiwvt, in Bot, Zeit. Aug. 1858.
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hivers à l'air libre; mais il est prudent de la tenir en serre froide, ou mieux encore, comme on l'a fait en Angleterre, en raison de son habitus, de la palisser sur un mur, avec l'abri de châssis mobiles. C'est ainsi que, vers la mi-février, elle a produit ses gracieuses fleurs, qui rappèlent exactement par leur forme celles de la Mitraria coccinea, mais sont un peu plus grandes et d'un violet vineux; ou celles de certains Æabrothamnus, mais alors comparativement gigan- tesques.
C'est un sous-arbrisseau à rameaux sarmenteux, pendants, ru- gueux-striés et un peu scabres, armés, à ce quil semble, de très longues épines solitaires (qui, jusqu'ici, ne se sont point montrées dans les individus cultivés (1), dans l’aisselle desquelles se montrent de jeunes fascicules de feuilles (rameaux futurs!), et une assez grande feuille elliptique, aiguë, aussi longue à peine que l'épine; les plus grandes feuilles, figurées dans la planche anglaise, ont environ 0,08-9 avec le pétiole; celui-ci fort court, large et cana- liculé en dessus.
Les fleurs sont solitaires, pendantes, portées par un très court pédoncule, et garnissent en une sorte de racème l'extrèmité des rameaux. Le calyce est campanulé-5-fide, appliqué (ex figura); la corolle tubulée, globuleuse, renflée au milieu {mais nullement cam- panulée, comme le dit la phrase diagnostique), resserrée sous le limbe, qui s'étale en cinq courts lobes aigus.
C'est pour les jardins une très précieuse acquisition.
Cereus pterogonus NoB. (?). Cactaceæ.
Un simple coup-d'œil, jeté sur la belle planche, dessinée par l'excellent artiste, M. Fitch, dans le Botanical Magazine (1. c.),
(1) C’est un fait bien digne d’attirer l'attention des bolanistes physiolo istes, pour en obtenir une explication satisfesante, que cette dénudation, à l'état cu tivé et sous l'influence de la température moyenne de l'Europe, de poils, de pubescence et d .. nes, qui couvrent une foule de végétaux vivants à des hauteurs diverses, dans les parties australes du globe.
(2) €. Caule e basi ramoso, ramis horizontalibus plerisque humifusis et radican- tibus hic inde raro coarctatis scd ue uam articulatis ut dixit SD. !) rigidissimis robustissimis divaricatissimis ; angulis 4-5-6 (sectione stellatis) compressissimis alifor- mibus 0,040-60 altis, basi crassis 0,005-10 crassis ; sinubus profunde acutis ætate provecta subplanis læte viridibus (aliquando sinubus tam exeavatis ut axis VIx 0,007 crassa); cyrtomis obcrenatis acutis; tyleolis (‘) rotundatis immersis distantibns 0,014-95 (nec valde confertis SD.); tomento fere ullo; aculeis 7-8, biformibus fasci- culato-divaricatis inæqualibus; quorum 5-4 setiformibus rarius persistentibus, 0,007-9; 5-4 interioribus acicularibus basi nodulosis, 0,027-45; omnibus albido- luteis ætate cinereo-fulvis (Nos.). is
Floribus numerosis albis maximis (0,15-17 in diam.) speciosissimis per diem sese expandentibus et subdiutinis (inodoris v. odoris? tacet auctor!) ; tubo viridulo cyr- tomis angustis leviter prominentibus approximals Squama minima superatis in
(*) Areolæ, et puluini acor.! V. Hlustr, hortic, IX. Mise, 78 et notam,
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suffirait pour transformer immédiatement le plus décidé Cacro- PHOBE, en un CACTOPHILE des plus chaleureux!
Pourquoi en effet néglige-t-on, haît-on les Cactus (c'est leur nom désormais vulgaire!)? parce qu’ils n'offrent pas le port feuillé et gracieux des autres plantes? parce qu’ils sont armés d'épines nom-
breuses et acérées? mais d'un autre côté, l'étrangeté, l'extrême
diversité de leur port, la beauté extrême, sans rivale, de leurs fleurs, aux dimensions toujours très grandes, souvent énormes, au coloris le plus ordinairement d'un blanc de neige, mais quelquefois aussi d'or ou des plus vives nuances de rouge, souvent encore aux senteurs suavissimes, tout cela, ami lecteur, ne compense-t-il pas et les tiges aphylles et les terribles piquants dont elles sont hé- ‘rissées ?
Enfin, très sérieusement parlant, les plus belles des Roses, les Roses réputées comme le chef-d'œuvre de la création florale, peu- vent-elles être comparées avec avantage, pour le grandiose, la majesté, aux fleurs d’un grand nombre de Cactées? et puis ces mêmes Roses, aimées, adulées, et à juste titre (et par nous tout le premier), n'ont- elles pas aussi, pour les défendre, de terribles aiguillons, cachés, eux, les traîtres! sous les feuilles et les fleurs?
Nous ne pensons